Mardi 30 janvier, Belize
Nous disons au revoir à nos amis, le cœur un peu gros, nous avons passé de bons moments ensemble. C’est dur pour Flora et Mathieu également, qui vont être infects toute la journée : ils se sont très bien entendu avec Louane et Noah, et l’idée de ne plus voir de copains de leur âge avant longtemps rend l’éloignement plus difficile. Pas évident par moment, pour les grands enfants, de voyager : ils adorent et sont assez grands pour mesurer chaque jour la chance qu’ils ont de vivre cette aventure, mais parfois le quotidien et la vie « normale » d’enfant de leur âge leur manquent.
Nous avons dans l’idée de passer le Belize dans la journée et d’entrer au Guatemala ce soir. Dommage de zapper un pays qui présente de si jolies plages (idéales pour le snorkeling), une belle jungle et quelques sites mayas, mais après avoir consulter la météo, nous n’hésitons plus : de la pluie, de la pluie, et encore de la pluie ; autant avancer.
L’idée de passer 2 frontières (enfin 4, si on compte frontière de sortie du pays + frontière d’entrée dans le pays suivant) dans la même journée ne m’enthousiasme guère, moi qui stresse toujours face aux douaniers et formalités. Pourquoi ne pas passer directement du Mexique au Guatemala ? Parce que si la frontière les séparant est très étendue, il y a étonnamment peu de points de passages entre les 2, et le plus proche nous ferait faire un léger détour de … 500 km ! Alors autant prendre son courage à 2 mains et y aller par là 😉.
Le passage se passe finalement rapidement, et sans aucun souci, si ce n’est la douanière mexicaine qui essaye de nous refaire payer la taxe touristique déjà versée en entrant dans le pays (500 pesos par personnes quand même) : dommage pour elle, j’avais gardé le reçu du paiement 😉. Quasi aucune vérification en entrant au Belize, ils n’ont même pas fait ouvrir le camping-car (j’aurais pu faire passer ce que je voulais dans mon frigo !). Par contre, fumigation obligatoire : vaste fumisterie, consistant à faire passer les véhicules sous un portique soi-disant pour les asperger de produit afin de ne pas apporter de germes (microbes, bactéries ? Je n’en sais rien) d’un pays à l’autre. Une grosse blague quand on voit les frontières, simplement une façon de gagner de l’argent. Et nous voilà sur les routes béliziennes…
Le Bélize est un tout petit pays bien à part en Amérique Centrale : la langue officielle y est l’anglais (alors que tous les autres sont hispanophones), la monnaie est le dollar bélizien, mais le dollar américain est aussi bien accepté. Si le niveau des prix est élevé, la population y est assez pauvre, plus qu’au Mexique, et on se demande bien comment les gens se débrouillent pour s’en sortir. Les routes sont en très mauvais état, certains axes principaux sont par endroit de la mauvaise piste, et nous devons rouler tout doucement. Les maisons sont souvent de vrais taudis, qu’on croirait inhabités tellement ils paraissent délabrés, et puis non, on s’aperçoit que des gens y vivent. Beaucoup de maisons/cabanes en bois sur pilotis, qui penchent dangereusement. Enfin, nous n’avons eu qu’un petit aperçu du pays, peut-être que c’est différent dans d’autres zones.
Il pleut toute la journée, de plus en plus fort. Nous voyons l’heure tourner et commençons à penser qu’il va être difficile de passer la frontière avant que le soleil ne se couche (et il est très déconseillé de passer cette frontière de nuit). Les bords de route sont de plus en plus inondés, on dirait que ça fait des jours que la pluie tombe ; nous passons sur un petit pont de bois qui est juste au-dessus de la surface d’un fleuve, en se disant qu’à quelques heures près, on ne passait peut-être pas.
Et au détour d’une rue, nous voyons un camping-car déjà connu : ce sont les Foodailleurs, qui attendent le lendemain pour passer la frontière. Vu l’heure, nous décidons de nous arrêter là pour la nuit, et passons la fin de journée avec eux (ça faisait longtemps 😃). Ce n’est pas encore ce soir qu’on se couchera tôt, ce voyage est désespérant 😃.
Mercredi 31 janvier, entrée au Guatemala
Nous quittons le Belize en fin de matinée. Passage de frontière comme les autres. Au Belize, c’est en sortant qu’on paye une taxe : grâce à notre appli iOverlander, nous savions quel montant serait nécessaire, et Laurent a pu retirer de l’argent la veille. Paperasse de sortie du territoire : on n’en a pas l’habitude en France, mais dans tous ces pays, il y a des formalités de sortie. L’employé en profite pour proposer à Laurent de lui changer de l’argent en quetzals : pour entrer au Guatemala, il faut payer les frais d’importation du véhicule et de fumigation (oui, 2 fois en 24h, il va être bien débarrassé de toutes saletés notre camping-car 😃).
Nous voilà côté guatemaltèque, où le poste frontière est un simple hangar, ouvert de tous côtés. Ce qui nous surprend au premier abord : les gardes armés. Dans ce pays, nous allons découvrir que la police ne compte que peu d’agents, et les sociétés privées de sécurité ont un effectif bien plus important, déployé aussi bien pour les administrations et sites publiques que pour les magasins ou autres (même devant le Burger King il y en a !). Une fois nos papiers en règle, nous allons en direction de la région du Petén, vers l’île de Flores. Le temps n’est toujours pas au beau, nous attendrons un peu avant d’aller visiter Tikal et rejoignons Alex et Manue (Nomadfamily) sur les bords du lac : c’est chouette de les revoir, je ne pensais pas que nos routes se recroiseraient aussi vite (avant le retour en France). Nous avons à fêter la vente de leur Land, et le déroulement de leurs projets comme ils le souhaitaient 😊.