Lundi 15 janvier, Puerto Morelos
Le lendemain, nous quittons El Cuyo et le rivage nord, magnifique mais trop venteux pour nous/ces jours-ci, direction la côte est, la fameuse Costa Maya et ses plages de rêves. Mais il va falloir rouler toute la matinée, et les enfants ont du mal à travailler ce matin. Si l’école se passe bien mieux cette année, il reste des jours plus difficiles que d’autres 😉.
Arrivés à Puerto Morelos, nous faisons un tour à la laverie (pas fait de lessives depuis … fin décembre ! Il était temps), qui pour une fois est en libre-service : ça nous permet de tout laver, y compris les draps. Depuis que nous sommes au Mexique, il faut déposer le linge dans une lavanderia, et on le récupère propre (ou du moins qui sent la lessive 😉) et plié le lendemain (nous arrivons souvent trop tard dans l’après-midi pour pouvoir déposer et récupérer notre linge le même jour) : pas pratique pour les draps, vu que nous n’avons qu’une parure de rechange (et pas de drap housse en plus).
Nous allons vers le bord de mer, et nous garons sur le bord de la route pour aller faire un petit tour sur la place principale avant d’aller au point iOverlander repéré. Et nous voyons arriver les 10 petits pieds ! Ils ont déjà vu tous les (4) points de bivouac possibles, rien de satisfaisant et ils pensaient continuer à descendre vers le sud. Sauf que, à première vue, rien de bien (comprendre « sympa et pas cher », à défaut d’être gratuit), et qu’il est un peu tard pour prendre la route dans l’incertitude…
Nous partons tous ensemble et trouvons à nous garer dans une impasse qui donne sur la plage ; si en général ça n’est pas super de rester dans la rue, nous sommes dans un endroit tranquille, et les enfants vont passer toute la fin de journée/début de soirée à s’amuser sur la plage : on ne regrette pas ! Mais on va avoir du mal à les séparer pour les coucher 😉 (Mathieu en particulier, qui est crevé mais se braque et refuse de se coucher, arguant que sans le changement d’heure, il serait + tôt pour nous … zen soyons zen, hommage à Zazie qui est toujours vivante aux dernières nouvelles 😃).
Mardi 16 janvier, Akumal
Les enfants se sont couchés trop tard hier, on les a laissé trainer avec leurs copains. Avec le changement d’heure en prime (nous n’avons plus que 6h de décalage avec la France), ils se lèvent bien tard, et la matinée de travail est loin d’être productive.
Pendant que Flora et Mathieu travaillent, nous allons nous promener le long de la plage avec Ysée : incroyable, que des américains/canadiens/européens. En tout cas, pas une seule personne typée mexicaine ! Et ça parle anglais à tous les coins de rue, c’est vraiment étrange, on ne se sent plus au Mexique. La plage est belle, le sable blanc si fin, dommage qu’il ne fasse pas plus beau/chaud…
Nous levons le camp vers Playa del Carmen, avec au programme… courses, passionnant. Les 10 petits pieds et les no-mads ont trouvé au walmart de Campeche des pseudos go-pro pour 800 $ / 40€, ça me fait bien envie ; j’ai repéré un magasin bio (j’espère toujours trouver de la levure maltée… on peut toujours rêver hein 😉 ), et enfin je voudrais trouver ici un cadeau pour l’anniversaire d’Ysée (dans 3 semaines, mais je ne sais pas du tout où on sera ni si je pourrai trouver un cadeau qui lui plaira). Déjeuner dans le restaurant du magasin bio/vegan, on se régale ! Puis les courses, ça prend du temps et on ne trouve pas notre bonheur. Ou comment flinguer une demi-journée pour rien 😉 (en vrai, c’est de pire en pire, ça me met dans des états de stress pas possible de faire les magasins : j’ai l’impression de perdre du temps de vie !).
Nous descendons jusqu’à Akumal. Et que c’est difficile de trouver un bivouac sur cette côte ! La plage est fédérale, censée être domaine public et donc ouverte à tous, mais les accès en ont été privatisés de fait par les groupes immobiliers qui ont construits ces gigantesques résidences hôtelières et de tourisme qu’on trouve tout le long de la côte. Des portiques monstrueux, avec barrières et gardes, filtrent ainsi le passage. Malgré l’appui de notre application iOverlander, nous ne trouvons rien, alors nous y allons un peu au hasard (et en s’aidant de google maps, en mode satellite), et trouvons une petite place où se garer, tout au bout d’une résidence privée (il n’y avait pas de garde à l’entrée quand nous sommes passés 😉 ). Nous descendons sur la plage, admirer les lieux, mais Laurent tient à rester pas loin du camping-car : il avait raison, moins d’un quart d’heure plus tard, la police municipale arrive et le policier nous explique que c’est un condo ici (co-propriété), que nous ne pouvons pas rester. Nous le questionnons sur un autre endroit où nous pourrions passer la nuit : il nous explique qu’il n’y a aucun endroit, mais qu’on peut demander à la direction de la co-propriété l’autorisation exceptionnelle de rester, ce qui nous coûterait 200 $, et il propose de s’en charger. Comme c’est gentil… On leur explique qu’on va partir, petit moment de flottement puis ils repartent faire leurs rondes. Un peu plus tard, Laurent va voir le gardien, qui rigole et lui dit que les flics n’ont rien à faire ici, car propriété privée, et il nous autorise à rester là une nuit, sans nous demander le moindre peso 😉. Le policier devait avoir besoin d’argent !
Je pars vers la ville en passant par la plage (il y a un trail qui passe sur la plage pour rejoindre le centre depuis toutes les résidences du front de mer), avec Mathieu et Ysée. La mer est belle, nous pouvons y voir très facilement de belles raies. Mais comme ce matin à Playa del Carmen, que c’est touristique ! Essentiellement des américains et des canadiens, mais également des russes et des français (et sûrement bien d’autres nationalités !). Je discute avec un français qui travaille à l’ambassade de France à México, qui me met en garde sur certaines régions (Acapulco, Veracruz, rien que je ne savais déjà) ; si nous ne nous sommes jamais sentis en danger dans ce pays, lui a un tout autre point de vue : en effet, il voit passer tous les « problèmes » que peuvent avoir les ressortissants français ici, et a donc une autre vision des choses. Le tourisme ici est visiblement assez chic, à en juger par le service. Si à l’aller ça ne me fait pas du tout rêver, je dois avouer qu’au retour les odeurs alléchantes du beau resto avec superbe vue sur mer me donnent bien envie 😉. Idem pour les appartement, éclairés dans la nuit : quel beau panorama! Mais de ce côté-là, nous n’avons pas trop à nous plaindre, nous avons si souvent dormi dans de beaux endroits 😊.
De retour de notre (longue !) balade, Laurent m’apprend que les 10 petits pieds sont à Akumal, tout près de là où j’étais avec les enfants ! J’hésite à leur proposer qu’on se retrouve, mais il est tard et pas envie de laisser les enfants seuls (si jamais le mec de la sécurité revient nous voir) : ça sera film pour les parents ce soir !
Mercredi 17 janvier, Cobá et Tulum
Il fait bien gris ce matin, et toujours frais…
Les enfants travaillent, ils iront se baigner et faire du snorkeling (plongée en surface, avec masque tuba) après (en espérant qu’il fasse plus chaud…). Laurent est parti se promener avec Ysée, il s’incruste dans l’un des hôtels du bord de mer pour prendre un café (gratuitement, puisque tous ces hôtels sont pension complète, « tout inclus », et qu’on a dû le prendre pour un client de l’hôtel 😃). Il croise Fabien et Cathy, qui ont fait de la plongée (masque-tuba) ce matin : c’est très cadré ici, interdiction de se baigner sans gilet de sauvetage, y compris pour les adultes (alors qu’on a pied partout : officiellement, c’est pour préserver les fonds marins recouverts de coraux). Gilets qu’on peut louer bien sûr, et c’est pas donné bien sûr (avant négociation du moins 😉). Les Nomad étaient également là ce matin, mais ils se sont fait virer de l’eau, ça les a énervés et ils sont partis !
Laurent emmène les enfants faire du snorkeling, mais décidément il ne fait pas assez beau et chaud pour moi, cela ne me tente pas (et accessoirement, nous n’avons pas assez de masque 😉), je reste sur la plage !
Après le repas, et vu le temps de plus en plus incertain, nous décidons de filer à l’intérieur des terres, vers le site de Cobá. Et c’est plutôt une bonne idée, il se met à pleuvoir des trombes d’eau sur la route… Arrivés vers 15h30, nous décidons même de visiter le site dès maintenant.
Nous avions visité Cobá lors de notre voyage au Mexique il y a quinze ans, et en gardons un très bon souvenir : site peu visité, encore pas mal enfoui dans la végétation, une très jolie promenade. C’est presque toujours ça… sauf qu’il y a beaucoup de monde maintenant 😉 . Trop de monde, ça nous gâche un peu la visite. Et nous manquons de temps…
Nous allons à la grande pyramide, sur laquelle on peut encore monter, mais il y a la queue dans les 2 sens (et le spectacle de la descente est assez amusant 😉, les gens descendent sur les fesses et semblent très très flippés 😃). Il y a beaucoup de vélos (et ça doit être très agréable d’en faire ici, mais avec Ysée nous ne pouvons pas : elle ne sait pas encore en faire toute seule) et de nombreux tuktuk (vélos triporteurs pour transporter des personnes), pas super, on a intérêt à faire attention sur les chemins !
Nous faisons la « presque » fermeture des lieux, et c’est tellement mieux quand il n’y a plus personne ; mais pas possible de trainer plus, nous avons un garde qui nous pousse un peu aux fesses vers la sortie 😉. « Presque » fermeture, car ce site propose des billets « hors horaires de visite », permettant d’y accéder de 16h30 à 19h : beaucoup plus cher (3 fois plus, ce qui fait beaucoup à l’échelle du pays, mais pas tant que ça pour nous : 240 pesos, soit environ 12€ l’entrée), je pense que cela peut être une bonne idée. Nous croisons quelques personnes ayant choisi cette option, elles vont avoir le site quasi pour elles toutes seules, quel plaisir !
Si nous avons été un peu déçus, les enfants en revanche ont tous bien aimé, d’autant plus que nous avons pu bien voir des coatis (nous en avions déjà vu à plusieurs reprises, mais sur la route ou de loin) ; ils sont un peu frustrés et auraient aimé avoir plus de temps pour visiter…
Dans la foulée, nous décidons de repartir vers Tulum, puisque plus rien à faire dans le coin le lendemain, et nous retrouvons les 10 petits pieds pour une soirée près de la plage.
Jeudi 18 janvier, Shian Ka’an
Toujours du vent, trop pour rester sur la plage, toujours pas chaud, alors on décide de continuer vers le sud… je sens que nous allons bientôt passer au Belize… Nous avons décidé de ne pas visiter le site de Tulum : trop cher, trop cadré, trop de monde pour un si petit site. Nous l’avions vu il y a 15 ans, nous avons la chance d’avoir pu visiter des sites moins connus et tout aussi beaux (et il en reste à venir !), et le seul « truc en plus » de Tulum est qu’il donne sur la mer des caraïbes, si bleue et si belle… mais avec le temps qu’il fait, ça ne sert à rien d’y aller.
Direction la réserve de la Biosphère de Shian Ka’an, un endroit beaucoup moins touristique, et pour cause : la piste qui y accède est longue et très mauvaise. Une famille voyageuse, les Courtiseurs d’horizons, y est allée récemment, et c’est pour eux la pire piste qu’ils aient faite de tout le périple, 70 000 km de la Terre de Feu à l’Alaska. Bien, nous sommes prévenus 😉 (dans un premier temps, nous ne pensions pas y aller, mais tellement envie d’être dans des endroits déserts après toute cette foule) (et la Nomadfamily est dans les parage, c’est peut-être la dernière fois que nous nous verrons dans le périple, puisque nous allons descendre vers le Belize d’ici peu, tandis qu’eux remontent vers Mérida en espérant vendre leur Land). Nous allons faire les pleins d’essence, d’eau et de courses : si nous nous y sentons bien, nous pourrons y rester quelques jours.
Et c’est parti pour la piste… effectivement, c’est bien galère, des trous énormes partout partout, Laurent est en première tout du long, à chercher le meilleur passage : il nous faudra 2h pour faire 19 km. Nous ne trouvons pas les nomad, et pas de réseau (enfin, si, de temps en temps, selon le vent peut-être…), mais nous trouvons un emplacement plutôt pas mal, tranquille, sous les cocotiers, tout juste au-dessus de la plage mais sur un sol ferme.
Il y a encore énormément de vent, mais ça ne nous empêche pas de profiter de la plage. Qui est ici aussi un bel exemple de la pollution des mers et des rivages… des déchets, des déchets, et encore des déchets. Toujours cette orgie de plastique, jusqu’à l’écœurement.
Un peu plus loin, nous voyons une grande guirlande chaussures : nous apprendrons quelques jours plus tard que c’est l’œuvre des Foodailleurs, passés quelques jours plus tôt par-là, qui y ont fait un peu de nettoyage sur la plage et eu l’idée de faire cette guirlande avec les (très nombreuses) chaussures esseulées trouvées sur place.
Vendredi 19 janvier, Shian Ka’an
Une journée bien paisible, c’est tellement bon de ne pas bouger et de bivouaquer dans un endroit pareil. Seule point négatif de la journée : les Nomad repartent vers le nord sans que nous nous soyons vus (toute la famille est malade), et nous ne savons pas si nous les reverrons du voyage.
Le matin est encore gris et venteux, mais ça se découvre et les enfants vont bien profiter de la baignade. Ysée confirme sa grande passion des balades sur la plage, et va entrainer d’abord son père le matin, puis moi dans l’après-midi 😉 . Et comme d’habitude, ils jouent, s’inventent des histoires, s’éclatent dans les vagues, quel bonheur de vivre ça (ou de vivre comme ça).
Happy (early, but now late) birthday Ysee!