Lundi 21 août
Aujourd’hui, Flora fête ses 13 ans, et nous allons assister à cette éclipse tant attendue, l’un des points fondateurs de notre voyage.
A bien y réfléchir, tout a peut-être commencé là, le 20 mars 2015, lors de l’éclipse partielle de soleil en France. Flora avait assisté avec sa classe à une animation proposée par le club d’astronomie de La Teste, grâce à sa super maîtresse de l’époque, Karine, qui profitait de chaque opportunité intéressante pour les enfants. Elle leur avait dit que la prochaine éclipse totale aurait lieu aux États-Unis, le 21 août 2017, et Flora était rentrée de l’école toute enthousiaste, nous demandant si, pour son anniversaire de 13 ans, nous pourrions aller assister à cette éclipse. A l’époque, nous lui avions dit que ça nous paraissait bien difficile, mais que si c’était possible, nous le ferions. Sans trop y croire sur le moment, mais peut-être que la petite graine a commencé à germer dans nos têtes, et s’est développée jusqu’à ce jour d’octobre 2016 où Laurent m’a dit c’est bon, let’s do it !
Si nous n’avions qu’une paire de lunettes en arrivant sur le site il y a 2 jours, nous en avons désormais plusieurs, trop même, elles sont fournies en nombre par les organisateurs. Les autorités craignant que des gens en soient dépourvus et regardent le soleil sans protection, il y a du stock. Comme quoi, nous avions raison de ne pas nous affoler 😉 .
La foule afflue sur le site, un terrain de sport, entouré de collines, il y a de la place pour tout le monde. Belle ambiance, très festive, chacun a le sourire, tous semblent heureux de l’évènement qui arrive. Bien entendu, nous briefons à mort (et pour la millième fois) les enfants sur l’importance de garder les lunettes et de ne jamais regarder le soleil directement.
Le spectacle commence, la lune s’invite devant le soleil et « commence à le grignoter » (Ysée 😉 ). Nous admirons le spectacle, la luminosité qui décline très doucement, cela dure longtemps avant que cela soit visible et nous ne restons pas tout le temps le nez en l’air. Ce n’est que dans les dernières minutes, une fois les 80% passés, que l’effet se voit et se fait réellement sentir (il commence à faire vraiment frais, nous remettons des manches longues). Dans les 5 minutes qui précèdent le 100%, nous ne lâchons plus nos lunettes, et les dernières secondes sont réellement magiques. Très difficile de décrire ce que l’on a pu ressentir, cette tension (positive !) qui monte progressivement, le murmure respectueux de la foule, cette attente à la fois impatiente et délicieuse. Les toutes dernières secondes, les dernières lueurs de l’astre solaire, et enfin, le dernier rayon qui s’éteint… Explosion de joie de la foule, clameurs, émotion vertigineuse qui nous emporte tous, c’est une réaction animale de pur bonheur. La lumière est incroyable, ce n’est ni l’aurore, ni le crépuscule mais la combinaison des deux astres qui éclaire désormais les alentours. Nous rions, nous nous prenons dans les bras, nous nous embrassons. Plus tard, nous nous confierons que nous avons tous (les adultes) eu les larmes aux yeux. Laurent a fait une vidéo, je ne peux la revoir sans avoir la chair de poule, tant le moment a été fort. Le soleil étant maintenant totalement caché, nous pouvons, pendant 2 belles minutes, retirer nos lunettes et admirer ce spectacle unique, cette si belle couronne solaire. Je n’imaginais pas que ce serait si beau… Et nous sentons que le soleil, va réapparaître, vite il est temps de remettre les lunettes.
La magie disparaît avec le 1er rayon du soleil, et nous échangeons, tout excités, nos impressions. Les membres de la famille sont unanimes : nous venons de vivre un moment absolument extraordinaire, et nous voulons en revivre d’autres ! L’une de nos premières préoccupations : savoir quand et où sera la prochaine éclipse totale. Dans 2 ans au Chili, ça paraît difficile, mais en août 2026 en Europe, nous ferons notre possible pour y être ! J’ai embêté tous mes proches avec ça, mais vraiment, si vous avez l’occasion d’assister à une éclipse solaire, faites-le ! Il faut voir/vivre ça une fois dans sa vie….
Il est maintenant temps de se décider sur une question que nous repoussons depuis plusieurs jours : l’itinéraire… Nous avons 2 options. La raisonnable, compte tenu du temps imparti, serait de descendre tranquillement vers la côte, l’Oregon puis la Californie, afin d’arriver tôt à San Francisco (l’avion de papa étant le 10 septembre, mais il veut voir des amis/famille avant). La « pas raisonnable » du tout, toujours compte tenu du temps imparti, serait de descendre vers le sud-est, en direction de l’Utah et Salt Lake City, de faire les parcs nationaux de cet état (notamment Arches, Bryce, Zion), puis le Grand Canyon, Las Vegas et San Francisco. Évidemment, nous optons pour le choix pas raisonnable (je vous rappelle que mon cher père est avec nous 😀 ). Il va donc falloir enchainer des kilomètres les jours à venir…
Pour l’instant, il y a surtout des kilomètres d’embouteillages ! Les petites routes de cette région si peu peuplée sont totalement engorgées, mais nous avons la « chance » de partir plutôt à contresens, pas en direction des zones urbaines. Laurent et mon père forment une bonne équipe et arrivent à nous sortir de là sans perdre trop de temps (tout est relatif). Mais nous croiserons des kilomètres et des kilomètres d’embouteillages, certains ont dû rentrer bien tard chez eux (ou dormir sur un bord de route).
J’avais en tête une image de l’Oregon comme un état très vert : c’est vrai pour la côte, mais passée la chaine des Cascades, ce sont des paysages arides et plutôt désertiques qui s’offrent aux voyageurs. Nous roulons toute la journée, suivant le chemin de l’éclipse, c’est amusant de voir comme le moindre petit village était à fond sur cet évènement. Enfin, des petits villages, il n’y en a pas tant que ça ! Nous nous arrêtons pour la nuit dans l’un d’eux qui nous paraissait assez important sur la carte, mais pas de restaurant ce soir-là pour l’anniversaire de Flora : il n’y en a qu’un (restaurant étant un bien grand mot pour cet endroit), mais avec un repas unique, sandwich de « pulled pork » et salade « coleshaw », ça ne conviendrait pas à tout le monde. Nous trouvons de la place sans peine dans un state park au bord d’un lac, le « campground host » des lieux (personne bénévole je pense, qui s’occupe, selon les campgrounds, d’accueillir et de gérer les inscriptions des campeurs) nous dira que le camping était plein la veille, et nous parlons de l’éclipse : C’est drôle de voir l’enthousiasme soulevé par ce phénomène, par la suite nous rencontrerons à plusieurs reprises d’autres personnes y ayant assisté et partageant cet engouement.
Il y a eu l eclipse du 11 aout 1999 en france. Certe il y avait pas mal de nuages sur paris ( visibilite pas excellente ) mais c est un moment qu on n oublie pas! On comprend donc d autant mieux ce jour exceptionnel vécu en famille avec en prime l anniv de flora et la vidéo de Laurent, super!
Bon Annee Flora, from all of us in Chicago Wheaton! (Hope my French is correct)
Almost correct 😉, bonne année is happy New year. Happy birthday = bon anniversaire 😊