Lundi 26 juin
Nous profitons du camping toute la matinée et trainassons un peu. Les deux femmes, informées que nous avons entendu leur chat pendant la nuit, repartent à sa recherche, et nous nous y mettons tous. Elles sont âgées, et l’une d’elle semble avoir de sérieux problèmes respiratoires. Après une petite heure, le chat est retrouvé, tout près ! (c’est le chat le plus peureux de l’univers visiblement). Les femmes sont ravies et nous remercient très chaleureusement, elles sont très touchées par notre aide. Quand nous quittons le camping, elles nous apportent des petits cadeaux pour les enfants et des barres de céréales, en remerciement 😊 .
Nous roulons et atteignons le Wyoming. Il est temps de ranger notre première carte des États-Unis, celle qui couvrait toute la côte Est et les grandes plaines jusqu’au Dakota. C’est là qu’on prend conscience du chemin parcouru… C’est drôle, cela fait finalement assez peu de temps que nous étions sur la côte, et le Dakota me paraissait si loin alors ! Petit à petit, nous avons cheminé sur cette carte, changeant de « pli » au fur et à mesure, et nous voilà au bout.
Le Wyoming est un état étonnant. Le moins peuplé, avec seulement 570 000 habitants, et cela se ressent sur notre trajet ! Des dizaines et des dizaines de kilomètres s’enchaînent sur l’interstate, sans la moindre trace de vie à l’horizon. Nous traversons une partie du 1/3 du territoire qui est constitué de vastes plaines sauvages, battues par les vents, et il y fait chaud (35° en fin de journée, dire que nous avions eu froid avec 9° la nuit dernière !), les 2 autres tiers étant des zones montagneuses, que nous voyons peu à peu apparaître au loin. Avec encore pas mal de neige sur les sommets, c’est beau…
Nous arrivons dans la petite ville de Buffalo et trouvons des aires de jeux assez dingues. Pendant que le repas cuit, j’échange quelques mots avec un papa, qui me donne des conseils sur l’itinéraire, ce sont ces moments d’échange qui sont très sympas. Évidemment, les parcs ferment pour la nuit, mais nous trouvons un parking pas loin, sans aucun panneau d’interdiction. Mais à 2h45, gros coups frappés à la porte, lampe de poche ultra puissante dans les yeux, et un gentil policier vient m’expliquer que vraiment il est désolé mais que vraiment il ne peut pas nous laisser stationner là, et que le stationnement dans la rue est interdit dans toute la ville de Buffalo. J’essaye d’argumenter, de lui dire qu’il est tard, que les enfants et mon mari dorment, que peut-être nous pouvons finir la nuit et partir très tôt le lendemain, rien à faire. Il est vraiment désolé mais c’est la loi, blablabla. Il me prend quand même nos passeports et va à sa voiture avec : j’espère qu’il n’y a pas de signalement, lié à notre identité, à chaque fois qu’on se fait virer de quelque part la nuit, sinon je crains fort qu’ils ne nous laissent pas rentrer en août, au retour du Canada !
Nous partons vers la station service qu’il nous a conseillée, seul endroit pour passer la nuit sans problème. Je suis très énervée, ce pays est magnifique mais avec tellement d’interdictions, de prises de tête débiles, et ça varie d’une ville à l’autre, d’un état à l’autre (d’un flic à l’autre). A chaque fois, nous nous garons dans un endroit où nous ne dérangeons personne, nous sommes simplement une famille sur les routes, pas de dangereux criminels qui mettent en danger la tranquillité des honnêtes citoyens de leur petite ville. Je dis plein de gros mots et de bêtises, ça nous détend un peu 😉 . Et il vaut mieux se détendre, la nuit va être bien mauvaise, station très bruyante, avec les routiers qui allument et laissent tourner leur moteur bien avant (VINGT CINQ minutes) avant de démarrer. La planète leur dit merci.
Mardi 27 juin
Réveil(s) pas bien agréable(s) à la station service, nous repartons vers l’aire de jeux pour le petit déjeuner. Les enfants ne traînent pas à manger leurs tartines 😉 . Nous nous sommes aperçus que l’une des suspensions pneumatiques se dégonflait très rapidement, Laurent va chercher un garage pour vérifier tout ça, et il va faire remplir les bouteilles de gaz. Je reste avec les enfants aux jeux.
Gaz OK, mais personne ne peut (veut ?) rien faire pour nos suspensions, et ils nous renvoient vers la ville de Sheridan et un spécialiste en RV qui serait peut-être plus à même de nous dépanner. Arrivés là-bas, la secrétaire nous dit qu’ils ne peuvent rien faire non plus, que c’est un véhicule et un système européen et qu’on n’a qu’à le faire réparer en Europe… OK, merci, si on a besoin de rien on vous demandera. Nous tentons notre chance chez Midas, ils vérifient tout le système et ne trouvent pas de fuite, sans pouvoir expliquer pourquoi/comment la suspension gauche se dégonfle… Nous repartons à 14h, après une matinée fichue, et nous avons encore au moins 4h de route (selon google maps, donc plutôt 5 bonnes heures à notre vitesse) avant d’arriver à Yellowstone.
Mes premières impressions sur le Wyoming : des paysages magnifiques, mais des gens pas très accueillants… Terre d’ultra conservateurs (Laurent trouve que je fais des raccourcis 😉 ), il y a plein de (faux) cowboys, chemises carreaux, jeans et bretelles, Stetson sur la tête et bottes de cowboys aux pieds. Ils marchent les jambes bien écartées, comme s’ils arrivaient d’une longue chevauchée, alors qu’ils descendent juste de leur gros pick-up flambant neuf, avec clim et siège ultra-confort…. L’ambiance est vraiment différente de ce qu’on a pu vivre jusqu’à présent, aucune curiosité ou bienveillance, plutôt de la méfiance. La seule personne sympathique avec qui nous aurons échangé venait d’ailleurs de l’Idaho.
Nous étions dans les plaines, nous approchons des montagnes qui se dessinent, majestueuses, et l’ascension commence. Sous un bel orage et grosses pluies! Mais le paysage reste superbe, paysage de montagnes recouvertes de sapins, très vert. Nous grimpons, grimpons grimpons, allant jusqu’à + de 2500 mètres d’altitude. Pause essence, Laurent ne se sent pas très à l’aise en bermuda et sandales au milieu de ces cowboys un peu rustres, avec bottes et éperons ! Nous sommes dans la Bighorn (mouflon d’Amérique) National Forest, mais nous ne verrons pas le moindre mouflon. Par contre, les cerfs sont nombreux et parfois très proches (il se pourrait que j’ai, dans un moment d’égarement, fait des petits coucous à l’un d’eux, particulièrement beau et proche… L’ivresse de l’altitude sûrement 😃 ). Et nous frisons tous l’hystérie quand nous avons la chance de très bien voir deux beaux élans 😊 …. Qu’est-ce que ça va être à Yellowstone si nous voyons des ours 😃 .
De l’autre côté de la montagne, nous entamons la redescente (les freins vont chauffer !), et les paysages sont radicalement différents ! Nous avons l’impression de passer à nouveau dans un tout autre monde. La Terre est fracturée de ce côté-ci, des falaises torturées qui font apparaître les mouvements de la plaque terrestre depuis des millions d’années. Des gouffres au milieu, puis au fur et à mesure de la descente, des terres rouges, et nous nous retrouvons à nouveau dans de vastes plaines, avec cette fois beaucoup plus de chevaux et ce qui ressemble à des ranchs.
Yellowstone est encore loin, nous en avons marre de rouler, je repère sur ioverlander (une appli communautaire pour partager les points de bivouac etc) un camping gratuit dans la ville de Lovell, avec moins de 10 emplacements : espérons qu’il reste de la place ! Nous faisons le détour, et c’est plutôt une réussite ! Non seulement il reste de la place, mais le site est assez agréable, il y a même toilettes, douches et dump station, quel luxe ! Les villes devraient multiplier ce genre d’initiatives. Après un passage (obligatoire) à l’aire de jeux, nous faisons une promenade géocaches dans la ville (ville déserte, comme bien souvent). Nous profitons ensuite du feu de camp et table de pique-nique du camping pour le diner, il fait si bon, aucune envie de s’enfermer dans le camping-car. Et quel plaisir de passer une nuit tranquille 😉 .
Mercredi 28 juin
Nous profitons du camping pour les douches, dump, etc. avant de reprendre la route, et ce soir c’est décidé, nous serons à Yellowstone ! Sauf que la route est longue, comme toujours… Nous passons par la ville de Cody, créée par le célèbre Buffalo Bill (depuis hier et notre passage dans la ville de Buffalo, j’ai la chanson Bungalow Bill des Beattles dans la tête 😉 ) , et y faisons le plein de courses car nous savons que nous allons rester plusieurs jours dans le parc. Et là, pas de doute, nous sommes toujours au pays des Cow-boys ! Même pour aller au Walmart ils sont habillés comme pour un rodéo !
Nous passons entre deux montagnes et découvrons un paysage magnifique, un barrage et un lac de retenue, superbe. C’est assez incroyable comme on peut voir des paysages si différents, et si exaltants, dans le Wyoming. Et nous continuons à rouler rouler rouler…
Nous finissons par atteindre Yellowstone, enfin. Nous n’avons plus le moindre réseau téléphonique depuis plusieurs heures, et ne savons donc pas s’il reste de la place dans l’un des campings. Il y a plusieurs campings dans le parc national, et la plupart fonctionnent selon le principe 1er arrivé 1er servi… sauf qu’il faut arriver tôt, voire très tôt le matin (avant 8h, à 11h ils sont en général tous complets, sauf un, tout au sud, ça tombe bien, c’est le plus proche de notre entrée). Nous sommes tous très excités en franchissant l’entrée Est du parc. Pause au visitor center, où nous apprenons qu’il ne reste plus de place nulle part (ce qui est faux, il restait de la place dans le dernier camping, mais nous ne le saurons que le lendemain), et qu’il nous faudra sortir du parc. Pas grave, nous avons repéré un bivouac en pleine nature, pas très loin. Nous traversons vers le sud, et déjà nous nous régalons. Nous voyons nos 1ers ours! Une maman et son bébé qui jouent ensemble, grosse excitation pour tout le monde, même si nous sommes loin (les rangers sont là pour sécuriser la zone et empêcher les gens de s’approcher, interdiction même de sortir des voitures). Nous sortons du parc et campons pour la nuit à une dizaine de miles de l’entrée sud, et nous nous lèverons très tôt le lendemain pour trouver une place, avant de pouvoir partir en balade l’esprit tranquille.
bonjour la petite famille. Aujourd’hui 14 juillet je prends un peu le temps de vous lire, de regarder vos belles photos. Quelle aventure fantastique. Gros bisous à tous.
Isabelle
Mais que j’aime te lire ma belle!
Et j’adore ta description des cow boy en 4×4 🙂 tu m’as fait trop rire….. dommage pour l’accueil plutôt méfiant, Je suppose que ces américains ne sortent ps beaucoup de chez eux….. Donc une famille de français chez eux = OVNI!
We found Eastern Wyoming to be friendly but very much like the Midwest regarding stores hotels and the conveniences. But it made me laugh when you wrote about those dressed as Cowboys but exiting luxurious pickup trucks because I remember that also 🙂
We are behind in reading, but the story is bringing back wonderful memories so thank you for sharing. Things are well here we have finally finished unboxing things in the new house! Yay