Vendredi 23 juin
Nuit sans souci, on repart sur la route Interstate 90, encore et toujours… C’est d’une monotonie… Nous arrivons dans le Dakota du Sud, un état de plus (le 17ème !). Ras le bol de cette route, Laurent bifurque vers Chamberlain et les rives du Missouri. Et c’est tout de suite bien plus agréable. Les paysages sont très différents, nous sommes maintenant dans la Prairie , et c’est exactement comme ça que j’imaginais cette région du Midwest : de grandes plaines, plus ou moins vallonnées, à perte de vue, et plus aucune habitation ou trace de vie. Nous visitons un musée sur la vie des indiens Lakota, très instructif, bien conçu pour les enfants. Et, comme nous le savions déjà, le comportement des européens n’a pas été pas joli joli envers les amérindiens, premiers occupants des lieux … Par contre, je dois avouer être fascinée par l’expédition Lewis et Clark, les premiers européens à avoir traversé le continent d’est en ouest, en 1804. Quelle aventure cela a du être pour eux, ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils allaient voir, du temps qu’il leur faudrait pour faire un tel périple, des paysages et reliefs qu’ils allaient traverser, des peuples qu’ils allaient rencontrer… Il ne fallait pas être peureux ! Ils mettront 18 mois pour accomplir ce périple. A leur retour, certains de leurs récits seront jugés complètement farfelus et imaginaires, comme la description de Yellowstone.
Une balade géocaching nous permet de découvrir de beaux points de vue, et après ça, nous avons encore moins envie de repartir sur l’I90, nous allons donc longer le Missouri et remonter vers la ville de Pierre. Nous trouvons un endroit bien à l’abri de la route, en bordure du fleuve. Nous mangeons et admirons le coucher de soleil, mais une patrouille de rangers vient gentiment nous dire que nous ne pouvons pas rester pour la nuit. Pas grave, nous n’étions pas encore installés pour de bon, malgré l’heure tardive. Pour ne pas se prendre la tête, nous allons passer la nuit sur le parking du Walmart (et en profiter pour faire le plein de courses : c’est pas bête leur idée d’autoriser le stationnement nocturne, à chaque fois nous en profitons pour aller dépenser des sous chez eux !).
Samedi 24 juin
Réveillés tôt, nous laissons les enfants dormir et entamons la route. Nouveau changement d’heure (cette fois, nous avions anticipé et nous avons même vu le panneau, au milieu d’un pont qui enjambe le Missouri), nous sommes à l’heure des Rocheuses et avons désormais 8h de décalage avec la France. Les enfants se réveillent petit à petit, et nous atteignons le Parc National des Badlands : c’est un immense parc naturel, mélangeant des prairies (où nous pouvons voir des chiens de prairie) et des paysages érodés, faisant apparaître de nombreuses couches sédimentaires de différentes couleurs, très surréaliste et impressionnant.
C’est un lieu très intéressant géologiquement parlant. Sur certaines parties, les enfants peuvent monter, les nôtres ne vont pas se faire prier ! Et je reste zen (le stress me faisant juste perdre quelques années d’espérance de vie 😉 ) (je vous ai parlé des panneaux mettant en garde contre la présence des serpents à sonnette sur tout le site ?). Les enfants remplissent leur livret d’activités de Junior ranger et obtiennent leur badge, après avoir prêté serment (même Ysée, et en anglais !). Nous allons sur quelques sites, et empruntons la route panoramique pour partir. Des paysages vraiment fascinants, et j’ai l’impression que ça y est, nous sommes vraiment dans le voyage tel que je l’imaginais. Nous avons découvert beaucoup de choses depuis que nous sommes arrivés aux USA début mai, vu des paysages différents, des ambiances que nous ne connaissions que par le cinéma, la télévision, les photos ou les livres.
Mais là, c’est quelque chose de si différents, et surtout c’est si impressionnant à voir « en vrai » (les photos, même très belles, ne pourront jamais rendre aussi bien que la réalité). Et cerise sur le gâteau, nous passons tout près d’un bison… Les yeux écarquillés des enfants, leur joie, ça valait bien de passer outre les moments plus difficiles.
Nous reprenons ensuite la route en direction du Mont Rushmore, sans trop savoir si nous aurons le temps d’aller sur le site ce soir, ou si nous nous passerons la nuit à côté et irons le lendemain. Beaucoup de route, pas passionnante pour Laurent qui conduit, je profite des paysages. On dirait qu’il y a un rôle plus sympa que l’autre, sauf quand les enfants commencent à se chamailler et que je dois passer à l’arrière 😉 .
Ayant vu que le site fermait à 23h et qu’il y avait des illuminations nocturnes, nous décidons d’y aller dès ce soir, et arrivons vers 19h, sans avoir eu le temps de trouver un bivouac (erreur stratégique : toujours trouver l’endroit où dormir avant tout autre chose). Je pars avec les enfants pour une première visite, laissant Laurent se reposer un peu après tous ces kilomètres (et le réveil bien matinal). Le site est situé au pied de la montagne dans laquelle sont gravés les visages des 4 grands présidents américains. Il y a tout d’abord une grande Allée des Drapeaux, encadrée par des piliers sur lesquels sont gravés le nom de chaque état des États-Unis, l’ordre et la date d’intégration aux USA, et en haut desquels sont hissés les drapeaux correspondants. Puis c’est toute une promenade qui permet d’arriver en dessous des visages (pas tout près quand même), boisée et assez sympa à faire, pour le plus grand bonheur des enfants qui ont besoin de se dégourdir les jambes. Flora et Mathieu s’instruisent en lisant les panneaux dédiés à Georges Washington, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln et Theodore Roosevelt, Ysée gambade et s’en fiche complètement (enfin, c’est ce que je crois sur le moment. Comme souvent, elle écoute d’une oreille et me posera des questions dessus plus tard 😉 ). Malheureusement, le soleil se couche derrière la montagne, les sculptures sont à contre-jour, et si nous les voyons bien, les photos ne sont pas très belles. Conseil pour les futurs voyageurs : y aller le matin ou en journée de préférence !
Le spectacle débutant à 21h, nous retrouvons Laurent et repartons vite manger au camping-car. Les enfants remplissent leur livret. Il fait frais (nous sommes à 1500m d’altitude quand même), nous nous couvrons bien et allons assister à l’illumination des sculptures. Et nous ne sommes pas les seuls, les gradins sont quasi pleins ! La cérémonie commence par un petit discours d’un des rangers du parc, puis nous avons droit à un film sur l’Histoire des Etats-Unis, très … patriotique ! Mais qui aura eu le mérite de nous apprendre, rappeler certains faits historiques. Le film se termine par l’hymne national, et tout le public se lève et chante, la main sur le cœur. Côté grand show à l’américaine, ils n’ont vraiment peur de rien. Les visages sont enfin illuminés (pas vraiment spectaculaire, il faut bien le dire) , et pour terminer en beauté, le ranger demande aux militaires et à tous ceux qui ont servi leur pays (d’après ce que nous en avons compris) de descendre sur scène, et au public de leur faire une ovation. Vient ensuite le moment de la descente du drapeau, et 8 hommes sont choisis (il y avait quelques femmes dans les personnes descendues sur scène, mais bon, on doit considérer qu’elles plient assez de linge comme ça chez elles) pour le plier, dans les règles de l’art militaire. Et c’est fini, tout le monde repart (laissant tous les pots de glaces, serviettes en papier et autres gobelets dans les gradins. C’est pas beau à voir). Nous ne devons pas être assez américain, tout ce show nous aura laissés plutôt insensibles. Sauf peut être les enfants, qui ont apprécié le spectacle, sans trouver ça too much (d’un autre côté, avant que mes enfants trouvent un spectacle too much, on a le temps 😃 ).
Nous repassons vite fait au visitor center, hop, un nouveau badge chacun (ça va nous en faire du plastique à rapporter en France 😉 ), et il est temps de repartir. C’est à Rapid City que nous pensons trouver à stationner, mais ça fait encore une demi-heure de route pour Laurent. On tourne dans 2/3 rues, et on se dirige vers le walmart, trop fatigués pour chercher plus loin. Waouh, 2 nuits de suite, quelle chance ! Mais vu nos heures d’arrivée et de départ, ça n’est vraiment pas problématique de dormir là.
Dimanche 25 juin
Après la journée d’hier, nous avons envie d’une petite pause et de reprendre des forces. Il y a des lessives à faire (les draps, grand bonheur de défaire et refaire les lits du camping-car), des mails en attente depuis trop longtemps pour les écoles, diverses petites choses qui nécessitent qu’on se pose un petit peu. Nous roulons 2 heures, et Laurent est fatigué, on se trouve un vrai camping, qui semble avoir toutes les qualités requises. Et une piscine chauffée, les enfants sont ravis !
Nous sommes maintenant dans les Black Hills, des montagnes qui me font penser aux Pyrénées, et c’est très beau. Et bien plus frais, ça fait du bien. Les enfants vont se baigner, nous ouvrons tout le camping-car en grand pour aérer… et puis on referme rapidement d’un côté, il y a une piste qui passe tout près, et les mecs avec leurs gros 4×4 et autres quads soulèvent des nuages de poussière qui envahit tout. Je défais tous les lits, et arrivée à la laverie du camping, je m’aperçois que les machines sont petites et payantes. Un passage dans les douches m’apprend qu’elles sont payantes, 1 quarter pour 7 minutes (et on se rendra compte que les 7 minutes ne font pas 7 minutes, et qu’il faut attendre 2 minutes pour avoir de l’eau chaude). Le réseau wifi est pourri. Il y a un (faux) étang de pêche, mais il faut payer la pêche, et plutôt cher. Bref, nous sommes tombés sur un camping super sur le papier, mais où il faut payer en plus pour tout, et ça m’agace. Finalement, nous aurions aussi bien fait d’aller dans un campground de state park, rudimentaire mais bien plus sympa, pour moitié moins cher ! Bon, le cadre est quand même sympa, on va essayer d’en profiter 😉. Tout l’après-midi est consacré à la baignade, aux jeux pour les enfants et aux diverses tâches nécessaires pour les parents. Nous sommes de fait encore peu disponibles pour eux, et l’ambiance s’en ressent. Alors nous prenons le temps de faire les mails, cartes et autres avec eux. Bientôt la fin de l’école et nous n’avions encore rien envoyé à leur classe, mais le temps a filé tellement vite… Il y a un tout petit ruisseau derrière notre emplacement, Laurent et Mathieu vont construire un beau barrage, Ysée admire la maman canard et ses canetons. Deux femmes pas loin de nous sont à la recherche de leur chat, extrêmement peureux, qui s’est échappé avec sa laisse. Avec la forêt autour, la route, le ruisseau, pas évident qu’il soit encore en vie, nous cherchons un peu avec elles sans succès.
Fin de journée tranquille, et en allant à la douche, vers 22h, nous entendons un chat miauler ! Nous essayons de le voir, mais dans l’obscurité, et malgré nos lampes frontales assez puissantes, nous ne le trouvons pas. C’est très frustrant, il miaule, et dès qu’on s’approche, plus un bruit. Nous allons frapper à la porte de la caravane du couple, sans succès, elles doivent déjà dormir… Au moins, nous savons que le chat est vivant, et encore dans les parages !
Hello, c’est vraiment bien cool de te lire. Une bonne tranche d’amérique. Profitez, profitez ! On ze road again ! Quel trip de malade ! Quel cadeau pour vos enfants ! C’est génial. Même les petites galères c’est du kif, des souvenirs épicés. Continuez, la route est belle, vous êtes nés pour être sauvages !
Bises,
Julien.
Extraordinaire,quel voyage,vous vivez une aventure que je n’imaginais pas réalisable!
et encore merci à Ade de prendre le temps de nous faire vivre cette épopée.
Bises de La Teste.
Your story reminded me of our trip last summer, and we also ended up at Mount Rushmore in the evening! Our experiences are wit similar, as we took a few days in Rapid City, but didn’t go to the Badlands or Black Hills. A good point about enjoying time with the children- it’s a delicate balance as they need time to explore and enjoy without (rattlesnake) warnings as well!
Relax and keep enjoying… Looking forward to reading about Yellowstone tomorrow. Good night famille LaCroix!