Pour les fêtes de fin d’année, sept familles se sont retrouvées à Palenque. C’est en partie grâce à l’initiative de Jean-Fi, créateur du très chouette site Les familles autour du monde https://lfadm.jimdo.com/ . Sur ce site sont regroupées les familles voyageuses, et pour les fêtes il a créé une carte permettant de situer qui serait où le 24 et le 31 décembre : il ne nous restait plus qu’à entrer en contact les uns avec les autres pour organiser tout ça. Concrètement, on se connaissait déjà presque tous, mais grâce à ça, une nouvelle famille s’est jointe à nous.
Grâce à internet, il est maintenant bien plus facile de voyager, et de nombreuses communautés de voyageurs se sont créées (facebook, forums etc), favorisant le partage d’information : c’est ainsi que nous connaissions « virtuellement » la plupart des autres familles, avant même de les rencontrer dans la vraie vie 😉 .
Arrivés le 23 décembre, nous rencontrons la famille Coste, un couple franco-belge et leurs 2 enfants, qui ont fait le choix de vivre à plein temps sur les routes dans une grande caravane canadienne tractée par un pick-up. Ils ont fait le pari de financer (tant que possible) leur nouveau mode de vie en le médiatisant (notamment sur leur chaine Youtube), et cela semble marcher puisqu’ils sont encore sur les routes 😉 . Ils sont installés ici depuis une dizaine de jours, et on comprend vite pourquoi ils s’y sentent bien : joli terrain en pleine nature, avec des singes hurleurs et des guacamayas (perroquets), eau, électricité, douches, piscine, et surtout un bel espace couvert, sur dalle, qui nous semble tout de suite idéal pour un regroupement à plusieurs familles. Le tout pour un prix dérisoire : c’est décidé, nous passerons Noël ici !
Le 24 décembre se déroule tranquillement, nous allons acheter une piñata pour ce soir, les enfants profitent à fond de la piscine, près de laquelle toute la famille (enfin toute la famille … toutes les femmes de la famille quoi) s’affaire à préparer le repas de fête. En début de soirée, apéro dinatoire pour tout le monde, Manue maquille les enfants, on sort la boule à facettes, mini-boum pour eux, c’est la fête ! Avec en apothéose, la piñata : si c’est la seconde fois pour nos enfants, c’est une première pour tous les autres. Et à la surprise générale : c’est très difficile à casser une piñata (du moins pour nos enfants qui n’ont pas l’habitude 😉), c’est finalement Audrey et Alex qui auront le dernier mot (après avoir cassé le manche à balais qui nous servait de bâton quand même 😃 ) . Puis, Orlando, le gérant des lieux, vient nous voir et nous invite à partager avec sa famille le repas de noël : quelle chance pour nous 😊. Mais je suis gênée d’arriver les mains vides, j’aurais aimé apporter quelque chose… Il y a une bonne dizaine de personnes, de la grand-mère aux copains du fils, aucune ne parle français évidemment, pas plus qu’anglais ; avec notre espagnol limité, la discussion est parfois laborieuse, une fois épuisé tout notre vocabulaire 😉. Mais c’est amusant d’échanger avec eux, ça leur semble tellement fou ce voyage que nous faisons. La plupart ne savent pas situer la France, je ressors le globe terrestre gonflable des enfants pour leur montrer 😉 . Et quand on ne sait plus quoi se dire… on danse ! Enfin pas tout le monde, mais Manue nous fera une belle démo avec Orlando : et il a la classe Orlando quand il danse 😉.
Seb pendant ce temps est enfermé dans leur caravane, à bosser sur sa vidéo : il tient absolument à la mettre en ligne cette nuit, pour que les internautes/compagnons qui les suivent sur internet puissent la voir en se levant, le jour de Noël… Nous finissons par nous éclipser, à minuit passé : plus personne ne se parlait, ça devait étrange. On ne connaît pas leurs coutumes, on ne sait pas s’ils veillent habituellement jusqu’à minuit, s’ils s’offrent des cadeaux (nous avons cru comprendre que non), si nous gênons ou non… Et tout le monde est passablement éméché à cette heure-ci 😉. Revenue au campement, la troupe de français ayant envie de prolonger la soirée, on sort la musique et c’est au tour des parents de danser. Et nous sommes rejoints par Orlando, sa femme et l’un de leur fils 😊 . Voilà une soirée de Noël assez folle, si différente de tout ce que nous avons pu vivre !
Le 25 décembre, réveil pas trop matinal (ouf !), et les enfants découvrent leurs cadeaux… au pied du sapin dessiné par Ysee que nous avons scotché sur l’une des parois du camping-car 😉. Nous sommes loin de l’orgie de cadeaux telle qu’on peut connaître en France : Ysée découvre une petite boite playmobil, Flora et Mathieu auront un baptême de plongée (quand nous serons sur la mer des Caraïbes), et j’ai ajouté à chacun une babiole artisanale (l’artisanat du chiapas est si beau !). Mais avec un seul cadeau, je n’ai jamais vu Ysée aussi heureuse ! Elle passera sa journée collée à sa boîte, ravie de jouer avec des playmobil (nous n’en avions pas emporté 😉).
Les jours suivants s’écoulent tranquillement dans ces lieux qui s’y prêtent si bien : les enfants jouent, se baignent, les parents papotent, se reposent, font l’entretien des véhicules, profitent…
Pas beaucoup de sorties ces jours-ci. Nous avons quand même été aux cascades de Misol-Ha : très joli, mais pendant les vacances… trop de monde ! Faire la queue pour voir une cascade/se baigner/se balader, euh… bof.
Idem pour les ruines de Palenque : trop de monde, ça gâche les visites. La veille de la visite, nous avions regardé un épisode des Cités d’Or (oui oui, le dessin animé des années 80 😉 ), à la fin duquel le petit documentaire est sur ce site justement, et le masque de jade qui y a été trouvé : les enfants, et surtout Ysée, étaient enthousiastes à l’idée de le découvrir 😊 . Beaucoup de monde donc, ce qui empêche de profiter pleinement des lieux, mais ça reste un très beau site, et une jolie balade 😉 . Le musée est également très intéressant. Pas de regret de l’avoir fait, mais nous pensons de plus en plus zapper les sites archéologiques les plus connus, au profit de ceux un peu hors des sentiers battus.
Très vite, il paraît évident que nous n’allons pas aller plus loin pour le nouvel an : certaines familles que nous devions retrouver sont bien trop loin de nous pour que nous puissions les rejoindre, d’autres au contraire sont derrière et ont plus de chance de pouvoir nous retrouver si nous restons ici. Et en dépit de toutes nos recherches, nous ne voyons pas où nous pourrions être mieux installés : si à l’origine nous rêvions tous de plage paradisiaque pour commencer la nouvelle année, le principe de réalité nous rattrape. Ces emplacements sont très chers (donc difficile d’y rester plusieurs jours), nous n’en trouvons pas près d’ici, et surtout, avec tant d’enfants au bord de la mer, la surveillance serait rendue difficile (et contraignante pour nous les parents !).
Les autres familles nous rejoignent peu à peu ; d’abord Ma Famille Autrement, les québecois que nous avions trop brièvement croisés à Teotihuacán : je suis ravie à l’idée de passer plus de temps avec eux. C’est ensuite les 10 petits pieds, pour le plus grand bonheur de nos grands : Louane et Noah ont 16 et 13 ans, enfin des ados avec qui échanger ! Et enfin, nous retrouvons avec plaisir les Escapade en Famille et les Foodailleurs. Au total, voilà donc 14 adultes et 19 enfants de 2 à 16 ans 😊 réunis pour de vraies vacances !
Nous aurons passé de très bons moments tous ensemble, avec des échanges à géométrie variables. On se sent presque en famille, et c’est toujours étrange cette facilité à être ensemble, cette impression de déjà bien de connaître. Je me répète mais je ne pensais pas faire de si belles rencontres ; et je ne doute pas que nous reverrons la plupart de nos « co-voyageurs » quand nous serons rentrés en France. J’espère bien retourner au Québec un jour, et revoir également la famille québécoise 😉 .
C’est intéressant aussi de constater que chaque famille a un parcours différent, que ce soit dans l’élaboration du projet, dans le financement du voyage ou dans l’itinéraire choisi. Pas les mêmes durées non plus, et à priori nous serons les premiers à rentrer. Une seule constante : l’envie, qui a permis de dépasser tous les obstacles. Je ne dis pas que tout le monde pourrait partir en voyage au (plus ou moins) long cours comme nous, c’est absurde ; mais pas mal de personnes pourraient trouver des solutions, faire les choix permettant de réaliser ce rêve (enfin, celles pour qui c’est un rêve 😉 ). Tout n’est pas qu’une question de « chance ».
Petit coup de blues pour moi le 31 décembre : ma famille et mes amis me manquent, et d’un autre côté je n’ai pas du tout envie de rentrer. Si 2017 était l’année du départ, 2018 sera celle du retour… Or j’ai envie de prolonger le voyage, l’idée de revenir dans la même vie qu’avant me rebute totalement (même si ma vie n’est pas des plus désagréables hein 😉 ). Et l’échéance se rapproche au fur et à mesure que notre compte se vide : je n’avais pas envisagé de devoir rentrer plus tôt que prévu (ce qui va certainement être le cas, avec un retour probable en mai). Peut-être aussi que de discuter avec des familles qui sont sur la route pour bien plus longtemps, voir même sans date de retour prévue me rend songeuse, me fait rêver à autre chose… Bref, ça carbure dans ma tête en ce moment. Et c’est là que c’est vraiment chouette d’être avec toutes ces personnes, de pouvoir discuter, d’avoir d’autres points de vue : ça aide à réfléchir différemment. C’est peut-être bientôt la fin de CE voyage, mais j’ai bien l’intention que ça ne soit pas le dernier ! Merci à celles qui m’auront remonté le moral
😉 (parfois même sans s’en rendre compte), me voilà regonflée à bloc pour entamer cette nouvelle année.