Mercredi 1er novembre
Toute petite nuit : c’est très bruyant le pont d’un ferry ! Nous nous réveillons tous tôt (avant 6h) et allons assister au lever du soleil depuis le pont supérieur du bateau. Les vues sur la côte mexicaine sont magnifiques, et ça efface la fatigue de la petite nuit.
Les nomad ayant très mal dormi, ils ne se sentent pas de faire la route aujourd’hui. Pour Laurent ça va (il en faut plus que ça pour l’empêcher de dormir 😉 ), et tant mieux : si nous poursuivons notre idée de rallier Mazatlán dans la journée, il va falloir rouler, beaucoup ! Nous quittons nos amis, en espérant les revoir bientôt (c’est l’anniversaire d’Ewen dans 3 jours…). Et c’est parti pour la route… Nous décidons de prendre les autoroutes, pour aller plus vite : ça ressemble plutôt à une route secondaire en France 😉 , mais les tarifs sont bien élevés pour ce pays ! Au final, en ajoutant tous les péages, nous en avons eu pour peut-être plus de 400 pesos (20€).
La chaleur est bien pesante : nous étions habitués (tant bien que mal 😉 ) à des températures élevées en Baja, mais ici, alors qu’il fait à peine plus de 30/32°, c’est l’humidité qui la rend très pénible : nous avons l’impression d’être dans une étuve. Il va falloir nous y faire, nous allons souvent être dans des zones tropicales les prochains mois 😊 .
Le Mexique continental nous paraît tout de suite bien différent de la Baja. Pour commencer, bien plus « pollué » : de part et d’autre de la route, des détritus de tout genre, mais surtout du plastique sous toutes ses formes (c’est « bien », voilà une preuve tangible pour les enfants des méfaits de la consommation et de la nécessité de refuser tant que possible le plastique et le « pas nécessaire »… les discours chiants zéro déchets et décroissance de leur mère prennent sens).
Bien plus peuplé également : alors qu’en Baja, nous n’avions croisé que de rares villages et autres toutes petites villes, ici il y a du monde, beaucoup de monde, c’est l’effervescence ! Nous nous sentons plongés dans le Mexique, le vrai (et ça ne fait que commencer). Sur les bords de la route, des gens qui vendent un peu de tout, sur des étals de fortune. Et même sur l’autoroute, il y a une multitude de vendeurs (essentiellement des fruits, des tamales et des crevettes séchées… nous n’avons pas testés, d’autres voyageurs nous en ayant dissuadé !).
Nous souhaitions assister au défilé del dia de los muertos à Mazatlán, et y arrivons en milieu d’après-midi. Tout d’abord, il nous faut faire les courses et trouver un bivouac pour la nuit : le 1er point est assez simple, nous sommes dans une grande ville, très orientée tourisme, il y a l’embarras du choix (et de nombreuses enseignes des USA). Pour le second, c’est nettement plus la galère : nous nous rendons sur LE point iOverlander gratuit (le seul), mais il ne nous inspire pas du tout confiance, nous irons ailleurs. Il y a quelques campings d’indiqués, mais tous sont loin du centre.
En longeant le front de mer, nous trouvons un endroit assez grand pour que nous puissions stationner, avec un homme qui « garde » les véhicules, et tout près du centre-ville : il reste jusqu’à 1h du matin, mais nous dit que nous pouvons y rester la nuit, cela fera l’affaire pour ce soir. Nous partons à la découverte de Mazatlán, le centre historique étant une jolie ville coloniale. Le défilé ne commence qu’à 20h, et nous sommes étonnés de ne voir personne déguisé/maquillé, et un grand calme, au point qu’on se demande s’il y a bien la fête aujourd’hui ! Mais quelques décorations, le chemin du cortège et la place principale préparée pour l’occasion nous rassurent sur ce point. Longue pause dans une aire de jeux pour Ysée, ça faisait longtemps (dois-je avouer qu’il y a un bon Wi-Fi, en provenance du café d’à côté, ce qui motive le papa à y rester ? 😉 ), Flora et moi faisons un tour.
Des gens déguisés et maquillés commencent à affluer, l’ambiance monte 😊. Et à 20h, nous repartons vers la place, lieu de départ du cortège. Cette fois, c’est bien la fête ! Des gens avec des maquillages incroyables, des déguisements superbes, toutes ces couleurs qui rendent les squelettes si gais. Plusieurs chars (un char décoré, en alternance avec un char où de l’alcool est distribué et qui est suivi par un essaim de mecs bourrés), de la musique, des gens qui chantent, un vrai carnaval. Nous adorons tous l’ambiance et nous laissons emporter avec la foule, la musique et cette ferveur partagée. La chaleur est toujours terrible et je me demande comment ils peuvent supporter ces couches de maquillage ! Les filles sont un peu déçues, elles auraient aimé être maquillées et déguisées elles aussi, mais je n’avais pas ce qu’il fallait… Et je pensais qu’il y aurait peut-être des stands de maquillage.
Nous suivons le défilé, mais il se fait tard. Après la toute petite nuit de la veille, et avec la chaleur, les enfants sont fatigués (Ysée ne tient plus debout !), nous décidons de rentrer au camping-car. Nous ne verrons pas la fin de la fête, et j’aurais été curieuse de voir comment une telle foule a pu se retrouver sur la petite place centrale, déjà bien encombrée !
Dernière bonne surprise du jour, une fois couchés : un feu d’artifice ! Sur la plage juste à côté de notre camping-car, nous sommes aux premières loges, bien installés dans nos lits, c’est parfait ! Seule Ysée, qui dort déjà, ne le verra pas : elle était décidément bien fatiguée pour que le bruit des fusées, juste au-dessus de nous, ne la réveille même pas 😉 .
Jeudi 2 novembre – samedi 4 novembre
La nuit a été chaude, très chaude dans le camping-car (forcément, il était resté fermé toute la fin de journée, et en pleine ville nous ne laissons pas toutes les fenêtres ouvertes la nuit…), et nous n’avons pas très bien dormi (l’endroit n’était pourtant pas aussi bruyant qu’on aurait pu s’y attendre). Ysée est réveillée la première, et nous partons toutes les deux faire une promenade en front de mer à 6h30 : il y a déjà beaucoup de monde dehors, et les sportifs profitent de la fraîcheur matinale, toute relative 😉 , pour faire leur jogging ou leur tour à vélo.
Après ces dernières journées pas très sympas, que ça soit en Baja à courir (pour essayer de trouver une solution pour notre chauffe-eau et un bateau pour partir) ou hier à rouler comme des brutes toute la journée, nous avons envie (besoin !) d’une pause tranquille et sans prise de tête : direction les campings de la ville. Il n’y en a pas beaucoup, la plupart sont chers, et tous ciblent une clientèle de snowbirds. Dès 8h, nous sommes devant l’un d’eux, le moins cher (pour ce que nous en savons) de la ville. Un peu loin du centre historique, dans la zona Dorada, « zone dorée », qui ressemble à nos moches fronts de mer touristiques. Pas grave, on ne recherche pas plus qu’un endroit où se poser. La gérante n’est pas encore là, nous nous garons à l’ombre devant, et faisons travailler les enfants (c’est pas du luxe, nous avions été un peu légers ces derniers jours). Laurent a trouvé le code du Wi-Fi, un bon Wi-Fi (denrée rare !) et il peut commencer à transférer les photos.
En fin de matinée, Ana, la gérante, vient nous voir. Le tarif annoncé est prohibitif (pour ce pays et pour nous : 600 pesos, soit 30€ la nuit), nous parvenons à faire baisser à 300€, faisant valoir le fait que nous n’avons pas besoin des branchements (full hook-up) électricité et eau, qui sont nécessaires aux véhicules nord-américains. Ce tarif reste plus élevé que ce que nous nous étions fixés, mais la piscine et le bon wi-fi l’emportent sur notre décision 😉. Et finalement, aucun regret, ça fait du bien de se poser !
Les nomad nous rejoindront le lendemain, et nous prolongerons de 2 nuits pour passer du temps tranquille ensemble : de très bonnes journées pour tout le monde, enfants et parents en profiteront bien pour recharger les batteries avant de repartir à l’aventure !
Merci de décrire ces ambiances exotiques Ade, j’ai l’impression de voyager 😘 à vous tous