Le lundi 23 octobre, nous repartons vers une autre plage, pas superbe non plus, mais nous y passons une bonne journée, et surtout le soir, c’est fête (ne me demandez pas pourquoi, il ne faut pas forcément une raison pour, si ?), avec gâteau et boule disco ! Et oui, alors que j’ai patiemment évalué chaque objet entrant dans le camping-car, évaluant son rapport utilité/encombrement, Laurent y a fait passer en douce une ampoule qui fait boule à facettes. OK, j’avais râlé en la découvrant dans le placard, et ok, c’était finalement une bonne idée, vu comme les enfants adorent et s’éclatent 😉 .
Mardi 24, direction La Paz : nous ne pensions pas y aller aussi vite, mais vu comme il fait chaud au centre de la péninsule (à l’intérieur des terres), autant le faire d’une traite. Et on va avoir très, très chaud sur la route ! 44° dans la cellule, plus de 40° à l’extérieur (notre thermomètre nous lâche dès qu’on passe les 40 😉 ). Journée pas marrante, des heures de route, puis pause pour faire les pleins de courses (dans un Walmart, nous n’avions pas vu de grands magasins comme ça depuis des semaines, nous allons pouvoir y trouver des choses qu’on ne trouvait pas ailleurs. Mais comme aux USA, on n’a qu’une envie : fuir 😉 .Sauf qu’il y a la clim 😊 ).
Nous étions en contact avec la famille des Six en voyage, rencontrée à Zion cet été, et ils sont dans les parages : rendez-vous est pris à la plage Balandra. Cette plage restera une de mes préférées, une petite baie presque fermée, des eaux limpides, pas trop profond donc les enfants peuvent y aller sans nous, sable blanc, palapas gratuit(e?)s. Le cadre est magnifique, surtout quand les lieux se vident en fin de journée (mais sera un peu gâché quelques jours plus tard par le vent, et à nouveaux les insectes piqueurs non-identifiés).
Nous passons donc la fin de journée avec pas moins de 10 enfants qui s’ébattent dans l’eau, pendant que les parents… prennent l’apéro (je vais finir ce voyage alcoolique !).
Nous restons 2 nuits sur ce point, profitant du cadre et de la baignade. Entre snorkeling (on voit facilement plein de petits poissons) et paddle, les enfants ne s’ennuient pas ! Le 2ème jour, nous revoyons passer Manu et Sylvie, mais ils ne resteront pas, ayant un autre point de bivouac plus loin. Puis c’est Victor et Sarah qui arrivent, le jeune ( 😉 ) couple québéco-français déjà croisé à Bahia de Los Angeles, et nous passons une très bonne soirée tous ensemble.
Le jeudi 26, nous nous résignons à quitter cette plage (et finalement tant mieux, le vent se lèvera dans la journée et les nomad nous diront après coup qu’ils ne pouvaient même pas rester dehors). Nous voulons descendre encore un peu vers la pointe de la Baja, mais n’irons pas tout au sud, du côté de Cabo San Lucas : très chaudement recommandé par tous les américains que nous avons croisé et qui connaissent la Baja, c’est trop bétonné pour nous, trop américanisé peut-être 😉 . Une partie du sud a été très touchée par un ouragan au mois de septembre, très abîmée, nous n’irons finalement pas par là non plus.
Nous passons une bonne partie de la journée à La Paz, entre lessive, courses, administratif (nous allons enfin chercher le permis d’importation temporaire du véhicule, pas pris au passage de frontière car pas nécessaire pour la Baja) et réservation du ferry pour le samedi 4 novembre (et finalement, nous avancerons notre traversée 😉 ). Désormais, il devient plus difficile de trouver des laveries en libre-service, et nous confions notre (énorme !) ballot de linge sale à une lavanderia, où nous le récupèrerons propre, sec et plié dans 3 heures. Il faut s’occuper pendant ce temps, il fait trop chaud pour trainer au soleil et l’ombre se fait rare : nous allons au musée de la baleine et des cétacées (nous avions vu des tarifs très intéressants dans notre guide, ça a visiblement bien augmenté depuis ! Mais puisque nous y étions…). Très intéressant et instructif, nous ne regrettons pas, d’autant plus que nous avons eu une visite guidée par un petit jeune qui parle français plutôt bien : c’est toujours bien plus enrichissant d’avoir les explications et commentaires (et en échange, il nous posera des questions sur du vocabulaire, des prononciations en français : je crois qu’il était plutôt content de pratiquer notre langue 😉 ).
Il est tard quand nous atteignons La Ventana, et la nuit commence à tomber. Nous prenons la piste pour aller au spot iOverlander, mais il est déjà pris. En bord de plage, il y en a d’autres, mais nous manquons de nous ensabler plusieurs fois (et nos amis ne sont pas là avec leur Land pour nous sortir de là si besoin). Il fait maintenant nuit noire, nous parvenons difficilement à faire demi-tour, après avoir bien évalué le terrain, et décidons d’aller dans l’un des campings payants de la ville (les mots camping et ville étant ici à prendre à la mexicaine 😉 ). Sur la piste, nous croisons Victor et Sarah, qui ont eu de belles frayeurs récemment avec leur van (au passage, c’est un très beau van, entièrement pensé et aménagé par eux, beau boulot), et ils décident de ne pas tenter le diable et nous partons tous vers un camping où ils ont déjà passé 2 nuits. Tant mieux, nous passons de nouveau une bien bonne soirée.
Nous restons sur place une journée de plus. La Ventana est un spot très connu des kite-surfeurs du monde entier (apparemment, nous y croiserons diverses nationalités). Le camping est presque une résidence secondaire pour de nombreux snowbirds, bien installés là pour plusieurs mois. Et dire que nous ne sommes pas encore en pleine saison, je n’ose imaginer ce que ça va donner dans 1 mois. Malheureusement pour les passionnés (qui gardent les yeux rivés sur les drapeaux, espérant les voir bouger), pour Victor qui pratique déjà et a tout son équipement avec lui, et pour Sarah qui devait prendre sa 2ème leçon de kite, le vent ne se lève pas de la journée…
Les Nomad passent en fin de journée, ils voulaient aller au bivouac sur la plage, mais entre l’insistance des enfants et la proposition d’un apéro, ils ne résistent pas et restent avec nous. Malheureusement, Flora, Mathieu et Ysée sont pris de vomissements, les uns après les autres, et ne sont pas en grande forme. Cela ne dure que la fin de journée, et nous n’avons toujours pas pu identifier ce qui avait pu les rendre malades tous les 3. Ce qui ne nous empêche pas de passer de nouveau une très bonne soirée, nous avons dû déranger tous les autres campeurs avec nos rires 😉.
Petit point technique, parce qu’il n’y a pas que les plages et les apéros en voyage 😉 :
Nous n’avons plus de chauffe-eau/chauffage depuis plusieurs semaines maintenant. Vu les températures, ça n’est pas vraiment gênant, l’eau dans les cuves n’est jamais bien froide, j’ai récupéré 2 bidons que nous remplissons d’eau et mettons au soleil pour les douches/rinçages, et je n’ai eu à chauffer de l’eau qu’une seule fois pour une douche d’Ysée. Mais nous n’avions pas pensé à la suite : le Mexique est un pays d’altitude, et cet hiver il y a des chances les températures baissent et que nous nous retrouvions dans des endroits où il fera frais, voir froid la nuit. Se pose également la question de la revente : nous essayerons sûrement de revendre notre camping-car sur place, à une famille français désireuse de faire le même voyage (à l’envers 😉 ), et il faut que le matériel fonctionne. Laurent échange avec le vendeur/préparateur de camping-car à qui nous avions confié notre véhicule, et pour lui la principale piste est un problème de carte électronique, il nous conseille d’un commander une. Sauf que ça coûte cher ces petites choses, et que nous n’avons pas envie de commander tant que nous ne sommes pas sûrs que ça soit bien l’origine de la panne. Une autre piste possible serait le gaz, de mauvaise qualité (nous avions fait poser un filtre avant de partir…. Filtre que nous n’avons pas pu adapter lors du changement du système vers le système américain, en raison de la différence système métrique/impérial) : il peut être chargé de saletés et de graisse qui parfois se fige dans l’électrovanne (si j’ai bien tout compris 😉 ). Sauf que c’est en altitude, dans le froid que cette situation se déroule, pas avec la chaleur de la Baja. Je précise que Laurent s’est penché sur la question avec plusieurs personnes (Manu, Alex, Victor), tout a été étudié plusieurs fois et semble ok. Diverses sources nous conseillent de passer par un réparateur de carte électronique, notre carte passera dans les mains de 2 différents, sans succès. Au moment où j’écris ces lignes, nous n’avons toujours pas trouvé de solution… et nous ne savons plus trop quoi faire…
Après un premier rv manqué le samedi avec un mexicain qui devait voir notre carte, nous revenons le dimanche matin, à 10h pour un nouveau RV. Nous attendons, attendons ; bon, la notion de ponctualité n’est pas tout à fait la même ici qu’ailleurs (c’est d’ailleurs pourquoi nous l’avions raté la veille), au bout de plus d’une heure on s’impatiente. On est venu tôt exprès, nous avons quitté une plage avec des fonds de rêve, il fait chaud, les enfants en ont marre. Et nous avons dû dire au revoir à Sarah et Victor, que nous ne reverrons certainement pas pendant le voyage, ils ont prévu de descendre vite en Amérique du Sud (mais nous essayerons de les revoir en France, en Champagne ou dans le Sud-ouest 😉 ).
Nous discutons avec un espagnol (en vacances ici pour le kite : quand je vous dis que c’est un spot très connu 😉 ) et nous apercevons qu’il y a eu le passage à l’heure d’hiver cette nuit, le type n’est donc pas trop en retard 😉 . Malheureusement, il n’a rien pu faire pour nous, et nous repartons vers la plage. Mais cette histoire nous turlupine trop, nous décidons de rentrer dormir près de La Paz, pour y être tôt le lundi et aller voir d’autres réparateurs.
Lundi 30, après une nuit très venteuse sur la plage de Tecolote (où nous rencontrons Eric, un français installé en Alaska, qui voyage en side-car avec sa femme et leur petite fille. Il y a des plus « fous » que nous 😉 ), direction La Paz. Après plusieurs essais infructueux, nous trouvons un atelier qui accepte de regarder notre carte, que nous pourrons récupérer à 18h… bon, une journée à occuper en ville… Courses, petit resto, trouver des timbres, promenade dans les rues, ça n’est pas encore la grande affluence, peu de touristes. C’est joli la Paz, mais ça manque un peu d’âme. Nous cherchons, en vain, un Wi-Fi correct et échouons dans un café en front de mer. Nous récupérons notre carte, le mec l’a bidouillée mais il y a quelques composants qu’il n’a pas pu tester. Il fait nuit noire, nous devons repartir vers notre bivouac et avons plus d’une demi-heure de route, bof bof… Pas super secure, mais nous n’avons guère le choix. Nous sommes fatigués (les réveils avant 6h du matin, la chaleur, les « soucis » 😉 ), et en arrivant à la plage de Balandra, notre préférée, nous voyons qu’il y a du monde, des voyageurs en train de s’installer. Aucune envie de sociabiliser ce soir, de parler anglais, de faire des efforts, j’ai juste envie de dormir : nous repartons vers Tecolote. Il y a encore beaucoup de vent, nous avons dû fermer les fenêtres pour dormir. Il faisait FRAIS, incroyable !).
Dans la soirée, Laurent et moi reparlons de la Fête des Morts : el Dia de los Muertos, le jour des morts, une fête très importante au Mexique. Rien à voir avec notre Toussaint si chagrine (en même temps, le climat de novembre en France ne se prête pas à l’allégresse 😉 ) ou l’Halloween anglo-saxon, c’est ici une fête très colorée, finalement assez gaie, où les gens honorent leurs disparus. Les mexicains semblent ne pas avoir le même rapport à la mort que sous nos latitudes, ce ne sont pas des jours tristes. Sur 2 jours (le premier consacré aux enfants morts, le second aux adultes), ils vont dans les cimetières, mangent, dansent, chantent sur les tombes ! C’est aussi une occasion de se retrouver en famille, les maisons sont décorées et des autels célébrant les disparus installés, avec des offrandes, des fleurs, des bougies. Dans certaines (grandes) villes, des parades sont organisées, un vrai carnaval : certains auront peut-être en tête les images d’un des derniers James Bond, qui commence en plein défilé del dia de los muertos à Mexico je crois (paye ta référence cinématographique 😃). Nous pensions que c’était très fêté partout, cela ne semble pas être le cas en Baja, rien n’est prévu sur la Paz : seule possibilité, faire la traversée le lendemain, pour être sur Mazatlan le mercredi 1er … (nous avions une réservation pour le samedi 4). Il serait tellement dommage de rater cette fête si typique, les enfants étaient tellement contents à l’idée de vivre ça, nous nous décidons à partir dès le lendemain.
Mardi 31 sera consacrée à essayer de quitter la péninsule, et ça nous prend du temps ! Attention, le blabla qui va suivre est plutôt à destination des futurs voyageurs empruntant le même chemin 😉 (les autres peuvent sauter ce paragraphe 😉 ) .
Deux compagnies de ferries se partagent le marché, les traversées se font de nuit (c’est loin !). L’une (TMC), plutôt destinée au transport de marchandises, est assez rudimentaire, mais nous permet de rester la nuit dans notre véhicule et est donc bien moins cher. L’autre (BajaFerry), bien plus « luxueux », n’autorise pas à rester dans les véhicules : soit nous passerons la nuit sur des sièges, soit nous devons prendre une cabine. Et les prix sont bien plus élevés ! Nous avions donc opté pour TMC. Sauf que, c’était trop simple, il y a 2 ports de destination : Topolobampo, plus au nord, pas grand intérêt, et Mazatlan, une grande ville à plus de 400 km au sud, où nous savons qu’il y a une belle parade le lendemain. Et ce soir, le ferry TMC va vers Topo, le Bajaferry va à Mazatlan. Vu la différence de prix (du simple au double en ce qui nous concerne), nous décidons d’aller vers Topolobampo et de faire ensuite la route dans la journée….
Reste le problème d’avoir une place. Nous allons une première fois à l’embarcadère : il faut passer la zone de douane, aller faire mesurer et peser le véhicule (tiens tiens, c’est amusant, il a grandi de 30 centimètres en longueur 😉 ) (et nous faisons toujours 3,9 tonnes), aller aux différents bureaux. Le bateau de ce soir est censé être complet, mais on nous dit de revenir à 13h, il y a une toute petite liste d’attente (que nous pensons totalement virtuelle en fait : comment sont-ils capables de savoir à 13h que tout le monde ne va pas se présenter, sachant qu’il faut venir pour l’embarquement à 18h ? 😉 ). Nous recroisons Eric et sa famille, ils prennent le ferry pour Mazatlan ce soir (forcément, en side-car, c’est pas idéal de rester la nuit dans son véhicule 😉 ). Il faut ensuite quitter la zone portuaire, en expliquant aux militaires que non, on ne descend pas d’un bateau, que nous étions simplement venus prendre des renseignements. Tout cela nous prend une partie de la matinée. Nous repartons pour la plage de Balandra, toujours aussi belle, et rencontrons une nouvelle famille française, Caroline et Jérôme (www.plumswt.org), qui voyagent en Land (sans cellule aménagée, simplement avec une tente de toit !) avec leurs 2 jeunes enfants. C’est rigolo, le monde est petit, ils étaient dimanche avec Victor et Sarah, et une autre famille française dont nous avons entendu parler sans jamais les croiser.
A 13h30, nous sommes au bureau de la compagnie, et comme par hasard nous avons de la place (on aurait aimé le savoir ce matin, ça nous aurait évité encore un aller-retour et tous les passages douane et militaire qui vont avec). Repassage à Balandra, dernière baignade dans ce cadre idyllique, mais les insectes piqueurs (moucherons ? Puces de sable ? Ce sont des insectes invisibles qui font des dégâts, on dirait que j’ai eu la varicelle sur les jambes) s’en mêlent, et nous quittons la plage plus tôt que prévu. Pas envie de passer plus de temps que nécessaire dans la zone portuaire, nous faisons une pause boire un verre le long de la route. Et qui voyons nous arriver ? Nos amis Nomad ! Laurent pensait justement qu’ils arriveraient ce soir sur la Paz et qu’on se raterait 😉 . On discute un peu, et ils décident d’avancer leur départ de Baja et de tenter la traversée avec nous. Vite vite, on se précipite voir si les bureaux sont encore ouverts (on commence à bien connaître les lieux et les démarches, ça va plus vite), et tout le monde embarque, prévu à 18h mexicaine… donc plutôt 20h en réalité 😃 . La nuit ne sera pas terrible, le bruit des machines est effroyable.
Étrange de quitter la Baja aussi vite, de nuit. J’ai l’impression d’en avoir bien profité, d’avoir fait le tour de ce que nous voulions voir, et nous tenions à la quitter avant l’arrivée massive des snowbirds, mais nous avons adoré ses plages paradisiaques, et dans quelques semaines, cela nous manquera 😉 .
Surement des plages merveilleuses je vous envie.
Pour le reste c’est l’image parfaite du Mexique que je m’étais faite à travers divers récits.
Panne de chauffe-eau au Mexique …le suspens est maximum…(suite au prochain blog!)
J’espère que vous avez pu assister à el Dia de los Muertos ce genre de fête au Mexique doit valoir le déplacement !
Grosses bises et bon Mexique.