Vendredi 4 août
Laverie dès le réveil, puis bibliothèque publique pour Laurent et les enfants. Pause déjeuner avec vue sur l’embarcadère des ferrys qui desservent les petites îles autour de Campbell River, puis nous prenons la route du nord. Il n’y a plus grand monde, et pas de ville pendant plus de 100 km, mais la forêt dense qui nous entoure, avec vue de temps en temps sur la mer ou sur les lacs, est superbe. Je suis bien contente de notre choix de venir par ici plutôt que de longer la mer vers le sud. Nous arrivons à Port McNeill et allons directement à l’hôpital, vu l’évolution de ma jambe, Laurent pense qu’il vaut mieux consulter. Avant cela, nous contactons notre assurance voyage (AVI, formule Marco Polo, la plus adaptée pour notre famille), qui nous confirme la prise en charge, la possibilité d’avance de frais, et que si ça ne marche pas, ils nous rembourseront à posteriori. Mais au secrétariat, on nous dit qu’ils ne fonctionnent pas comme ça, que nous devons avancer l’argent et que la consultation nous coûtera plus de … 1 000$ ! La secrétaire nous conseille gentiment, si ça peut attendre, d’aller le lendemain à la consultation de la clinique de Port Hardy, encore plus au nord, qui ne nous coûtera qu’une centaine de dollars. Tout de suite, ça me semble moins important de consulter 😉. En attendant, nous faisons une petite balade géocaches, puis repartons vers Port Hardy, pour y être demain matin à l’ouverture de la clinique. Bivouac sur un parking près d’un lac, où nous rencontrons un couple de bikers de Vancouver d’une soixante d’années, voyageant à moto et campant en chemin. Ils sont sympas, mais je suis trop fatiguée et pas envie de faire des efforts pour parler anglais (ou n’importe quelle autre langue d’ailleurs !), je laisse Laurent discuter et je reste avec les enfants qui écrivent leur carnet de bord. Laurent vient nous chercher pour nous montrer la lune rouge, conséquence de l’écran de fumée en provenance des incendies (d’ailleurs, je n’ai plus du tout suivi l’actualité du pays, mais il semble qu’il reste encore + de 160 foyers actifs dans la province, ils sont durement touchés). Petite séance photo et au lit !
Samedi 5 août
Nous arrivons à Port Hardy, dans un nuage… encore la fumée des incendies de Colombie Britannique…
Petit port de pêche, très simple, avec vue sur les îles en face ; à nouveau nous sommes loin des zones très touristiques. Il faut dire qu’avec 17°, c’est moins attirant, mais nous savons que nous aurons chaud les prochains mois, donc ça nous va très bien.
J’ai l’impression que mes plaques sur la jambe commencent à régresser (ou du moins ne grossissent plus trop) (ou alors j’essaye de m’en convaincre) (en même temps, avec tous les anti-histaminiques que je m’enfile depuis 36h, pas étonnant), je zappe d’aller à la clinique (malgré les demandes insistantes de certains membres de ma famille 😉 ).
Passage au visitor center pour prendre les infos, pendant qu’Ysée se défoule à l’aire de jeux. Nous pouvons là encore admirer de superbes bald eagles, qui vivent en nombre sur l’île. Visite du musée… enfin musée, c’est vite dit, quelques vitrines et une boutique souvenirs plutôt.
Promenade dans une forêt l’après-midi, géocaches, la routine.
Pour déjeuner, nous nous étions arrêtés au bout d’une impasse donnant sur la mer, et Dan, le propriétaire de la maison juste à côté, était venu discuter et nous avait proposé de stationner chez lui pour la nuit. Nous y retournons et il nous accueille très gentiment, déplaçant sa voiture pour nous faire de la place, et nous propose d’utiliser douche, machine à laver, etc. Vraiment très accueillant, mais il est trop tard pour tout ça. Nous profitons de la vue, nous sommes tout au bord de la mer, quelle chance de pouvoir dormir là ! Insomnies pour moi, je vais passer longtemps le nez à la fenêtre (ouverte) de notre lit, à regarder la mer et le va-et-vient des bateaux de pêche (qui eux sont plutôt bruyants)… j’ai vu plus désagréable comme façon de passer le temps 😉 .
Dimanche 6 août
Laurent se réveille très tôt, il va profiter du jardin et pouvoir discuter un bon moment avec Dan. Ce dernier nous propose à nouveau d’utiliser salle de bain et laverie, nous nous laissons finalement tenter. Il part travailler et nous laisse les clés de sa maison, c’est quand même impressionnant cette confiance, alors qu’il ne nous connaît pas !
En repartant, nous croisons un Land aménagé, avec un autocollant drapeau français : rencontre avec Patrick et Marie (armadillo13.com , j’ai dû passer sur leur blog à un moment ou un autre), qui sont sur les routes depuis 4 ans, et ne semblent pas près de s’arrêter ! Eux aussi vont nous donner quelques astuces bien utiles pour le voyage 😉 . Et à nouveau, nous rêvons avec Laurent à « quand les enfants seront grands et que nous pourrons repartir tous les 2 » : je suis réellement très heureuse de partager cette aventure avec nos enfants, j’en ai toujours rêvé, mais j’adorerais voyager plus tard, juste à deux, ça doit être une expérience bien différente…
Dans l’après-midi, nous partons vers Telegraph Cove, un tout petit village, à peine quelques jolies maisons sur pilotis qui se sont construites autour d’un relais télégraphique. C’est devenu une station assez touristique, malgré la taille, car point de départ de beaucoup d’excursions pour aller observer la vie sauvage (baleines, orques, ours, etc.), ainsi que kayaks ou encore bateaux de pêche. Il y a encore beaucoup (trop) de monde quand nous arrivons, mais un car de touristes chinois repart, et ça se vide très vite en fin de journée. Nous observons la mer, mais ne voyons aucun des grands mammifères marins (on a plusieurs fois « vu un truc » avec Flora, mais on ne sait toujours pas quoi 😃). La mer est absolument magnifique à cet endroit, avec toutes ces îles en face, et des bancs de nuage au loin… Nous restons jusqu’au coucher du soleil, puis il fait froid, et il est plus que temps d’aller trouver un endroit où dormir…
Nous tentons un camping qui semble assez petit, avec plusieurs emplacements vue sur mer, et pas cher : nous arrivons à un camping qui ressemble plus à un parking de RV, les uns contre les autres, le tout pour la modique somme de 47$, euuuh, non merci ! Nous recroisons Manu et sa femme, mais oublions à nouveau d’échanger nos coordonnées ! Il y a un point iOverlander, bivouac sauvage, dont nous ne sommes pas très sûr (et qu’il existe encore, et qu’il soit adapté aux camping-cars, que nous puissions l’atteindre), c’est pas très loin, il est tard, on tente. Chemin très caillouteux, très bosselé, j’ai bien cru qu’on n’allait pas passer plusieurs fois. Je pars à pied en éclaireuse pour voir si on passe, trouve des crottes d’ours sur mon chemin (oui, on apprend à les reconnaître quand on passe dans des pays d’ours 😉 ), ok, je continue et un peu plus loin je tombe sur une belle carcasse (autre signe qu’on nous apprend à repérer), hum hum … quand j’entends de gros bruissements dans les buissons, je repars en marche arrière au pas de course et me rentre vite fait dans le camping-car 😃 . Pas de vrai endroit pour bien se stationner, on est un peu sur le passage, mais vu l’heure, nous ne pensons pas qu’il y aura encore du passage, on reste ! Et nous ne serons pas dérangés (par contre, il y aura de nouvelles crottes d’ours le lendemain matin 😉 ).
Lundi 7 août
Retour à Campbell River, avec quelques étapes sur la côte. Difficile de quitter le nord de l’île, nous avons beaucoup aimé et y serions bien restés plus longtemps, et plus en immersion, mais nous voulons être à Victoria dans 3 jours, et avant cela voir un peu le sud. Nous faisons enfin un trail que je voulais faire à chacun de nos passages, pour aller voir des cascades et sur lequel nous devons emprunter un grand pont suspendu. Pont décevant, tout en métal épais, moche et on ne voit pas bien à travers, mais la balade est très sympa et la forêt magnifique.
Grosse flemme de faire à manger, soyons fous, nous prenons un Fish and Chips (pas très bon, alors que vanté un peu partout) sur la grande jetée, bien sympa, j’apprécie toujours autant la vue d’ici. Et nous voyons plein de loutres s’ébattre sur les rochers, le spectacle est assuré ! Nous restons pour la nuit sur le parking où nous captons du wifi (et je tanne Laurent pour qu’il mette en images les articles écrits qui sont prêts à être publiés depuis un moment, en vain 😉 ).
Mardi 8 août, mercredi 9 août
Nous descendons vers le sud, avec une étape dans un (très touristique) marché, où nous pouvons voir des chèvres brouter sur des toits herbeux. Les paysages changent complètement, ce n’est plus la forêt dense, verte et majestueuse, mais des champs et prairies jaunies par la sécheresse : la région est en niveau maximale de risque incendies, on comprend pourquoi ! D’ailleurs, nous sommes de nouveau dans les fumées des incendies, ce qui gâche un peu la vue.
Nous devions passer à Nanaimo, 2ème ville de l’île après Victoria, et faire juste « un petit coucou » à nos amis rencontrés la semaine précédente au camping, Darren et Geneviève … et nous allons finalement passer 2 nuits garés devant chez eux, et zapper tout le reste de l’île 😉. Les parents de Darren étaient prévus pour le souper (= le diner en France, sauf que c’est à 18h / 18h30 😉), je ne voulais pas rester (toujours cette peur débile de déranger), mais nous ne réussissons pas à partir et y restons le 1er soir. Pour le plus grand bonheur des enfants, qui s’amusent beaucoup (et Ysée va être la plus heureuse de la Terre de trempouiller dans un bon bain 😊 ). Les adultes passent également une bonne soirée (d’autant plus qu’ils apprennent la naissance d’un neveu de Darren ce soir-là !), le père de Darren nous donnant des conseils pour la Baja California où il a déjà été. Le lendemain, nous sommes peu motivés à bouger, passons un bon moment dans une super piscine (avec des vagues, des toboggans que même Ysée peut prendre seule, trop la fête !), et nous laissons finalement tenter à rester une nuit de plus, tant pis pour les visites! Lily, qui a beaucoup pleuré la veille au moment de se dire au revoir, est aux anges de nous voir toujours là (elle était en stage artistique)! Nous passons une très bonne fin de journée, avec balade dans un petit parc en front de mer. Nanaimo paraît offrir une belle qualité de vie. J’en profite pour lancer ma travel-bug (les géocacheurs comprendront, les autres iront demander à google 😉 ), et nous rencontrons Amandine et Quentin, un couple de clowns-trotteurs belges, qui voyagent en stop et sacs au dos depuis déjà plusieurs mois, et pour une durée indéterminée, mais malheureusement nous n’avons pas beaucoup le temps d’échanger avec eux (http://nezdumonde.weebly.com). Il se fait tard, nous rentrons chez nos hôtes. Encore merci à Darren et Geneviève pour votre accueil, et nous espérons bien vous revoir en France l’année prochaine !
Jeudi 10 août
Aujourd’hui, nous allons quitter le Canada… si tout va bien !
Depuis la préparation de ce voyage, bien avant notre départ, c’est une vraie prise de tête : nous n’avons pas demandé de VISA pour les Etats-Unis (coût élevé pour nous 5, contraintes administratives), préférant prendre un ESTA (qui est un formulaire permettant de rentrer aux EU et d’y séjourner pour 90 jours consécutifs) (dans notre cas, valable du 3 mai au 31 juillet, même si nous sommes passés au Canada le 8 juillet), et redemander une nouvelle autorisation en revenant du Canada (formulaire i-94w, entrée par voie terrestre, ou par ferry depuis certaines villes dont Victoria). Les textes sont assez flous, laissant une grande marge d’interprétation aux officiers aux frontières : selon l’acceptation la plus stricte, on ne peut redemander d’autorisation de territoire sans quitter le continent nord-américain. On lit un peu de tout à ce sujet sur internet, ce qui ne nous a pas beaucoup aidé je dois dire… Après notre passage de frontière plutôt compliqué, au retour du Québec, alors même que nous bénéficiions toujours du régime de l’esta (et que je ne m’attendais pas à être embêtée), j’appréhende énormément ce passage : en effet, rien ne nous assure d’être autorisé à revenir aux E.U. (ce qui compliquerait un tantinet notre programme…). Je me fais les questions-réponses dans ma tête, nous avons préparé les articles de journaux sur notre voyage, nous pouvons leur montrer le blog et nos comptes en banque, etc etc. Même si je ne crois pas réellement que nous allons être refoulés à la frontière, je m’attends à passer un mauvais moment.
Nous arrivons à Victoria en fin de matinée et allons direct à l’embarcadère de ferries : celui de 15h est déjà complet, l’employé au guichet nous conseille de revenir à 14h55 pour être sûrs d’avoir une place sur celui de 19h30. La démarche est la suivante : on prend les billets, stationne dans la file d’embarquement, et nous devons revenir impérativement pour 18h, les agents d’immigration des USA passant à chaque véhicule à ce moment-là, puis embarquement et départ du ferry à 19h30. Je suis déjà soulagée, ça ne devrait pas durer des heures.
Le temps de déjeuner et de ranger, faire un coup de ménage et de tri, nous retournons à l’embarcadère, et nous sommes les 1ers arrivés, parfait ! Nous allons faire un tour en ville pendant ce temps. Victoria est la capitale de la Colombie Britannique, est réputée être la plus british des villes du pays. Le port est assez important. D’ici, nous pouvons prendre des ferries pour Port Angeles, sur la côte de la péninsule au nord-ouest des USA, et pour Seattle. Il y a également tout un ballet d’hydravions, de tourisme mais aussi en tant que mode de transport pour relier d’autres villes. Des mini bateaux/ferries sillonnent également les eaux du port, permettant de relier les différentes parties de la ville. Nous faisons le tour du port, admirons le parlement puis faisons un tour dans les quartiers proches. Victoria nous semble être une jolie ville, très agréable à vivre (en même temps, au mois d’août, avec le soleil, quelle ville ne semblerait pas agréable 😉 ). Le temps passe vite, nous devons (à regret) repartir vers notre véhicule. Cette pause m’aura fait beaucoup de bien, je ne suis plus trop stressée.
Le parking s’est bien rempli depuis tout à l’heure, de voitures, camions, VR, etc. Nous attendons encore un bon moment, puis voyons les officiers US arriver. L’un d’eux s’arrête à notre fenêtre, nous demande les passeports, quelques petites questions de rien du tout (depuis combien de temps nous étions au Canada, où nous allons ensuite, pour combien de temps, pourquoi, quand allons-nous quitter les USA, quels sont nos métiers…), puis nous rend nos passeports, avec presqu-un-sourire, et c’est OK, nous pouvons aller faire tamponner nos papiers au bureau + loin. Nous nous regardons interloqués, ayant encore du mal à croire que c’était aussi simple. Laurent part au bureau, empreintes pour nous 2, l’officier remplit les formulaires i-94w, et nous voilà avec une nouvelle autorisation de séjour de 90 jours !
Nous embarquons, montons sur le pont, la lumière du soir est superbe. Et nous disons au revoir au Canada… Nous avons beaucoup aimé ce pays, avec notre gros gros coup de cœur pour Vancouver Island (du style à se demander sérieusement si on ne chercherait pas à s’y installer). D’ailleurs, nous n’avons pas exploré toute l’île, loin s’en faut, il nous faudra revenir. Et tant qu’à revenir, j’irais bien dans le nord de la Colombie Britannique, et plus au nord, dans le Yukon et même l’Alaska ! Il nous reste beaucoup de choses certainement fabuleuses à voir aux USA, mais j’ai nettement préféré l’ambiance générale au Canada (même si nous avons beaucoup aimé pas mal d’endroits, et été particulièrement bien accueillis à plus d’une occasion aux USA !)… Nous verrons ce que la côte ouest nous réserve !
Traversée un peu agitée (mais pas au point d’être désagréable), dans une brume impressionnante, et 1h30 plus tard, nous débarquons à Port Angeles. En descendant du ferry, nous passons la douane, mais à nouveau grosse surprise, l’officier est très aimable, nous demande simplement ce que nous venons faire aux USA, ne vérifie absolument rien, et nous salut d’un « au revoir » en français s’il vous plaît (et pas peu fier 😉 ). Dire que nous avions fait le vide de produits frais, en laissant chez nos amis et consommant le reste (puisque dans plusieurs récits de voyageurs, j’avais noté que les camping-cars étaient inspectés et les produits frais jetés), pour rien 😉 .
Il est tard, nous ne nous prenons pas la tête, direction le Walmart le plus proche (nous ne sommes pas les seuls !), et Laurent part faire les courses avec Flora pendant que je couche les 2 autres. Un nouveau chapitre s’ouvre devant nous, bientôt, mon papa vient nous rejoindre (et nous nous en réjouissons tous 😊 ), et l’éclipse solaire approche à grands pas …
Ben vous gênez-pas de venir vous installer ici!!! On a de la place dans notre stationnement en attendant que vous vous trouviez une jolie maison;) et merci pour le miel, le lait au chocolat, les pois, etc:). Quel beau récit à lire!!!
Great adventure n Victoria island. I never knew it was so big, so beautiful and so many areas away from tourists. I had been to Vancouver but in that trip decided to skip the island sure to time and cost constraints. So glad you saw best and eagles, and send your leg healed by itself. Wonderful!
Here we are thinking of a short local trip as the kids are off Thursday so we may go to some museums and a state park about an hour away. We have used the RV quite a bit recently and I’m thinking to take the minivan. The RV just got new white headlights and brake pads. A few weeks bad we did a lot of maintenance- fluids, full brakes and more. Spent too much money but still have to seal the front top.
Then this weekend kids are going to my mom’s so we are thinking to take one of those short trips that you are dreaming of… Like early retirement! Asma will have to tell you if it happens.