Mercredi 26 juillet
Quelle nuit pourrie sur le parking du garage! Hyper bruyant ! Et notre camping-car n’est pris en charge qu’à 9h30 (le garagiste nous avait dit d’être là à 8h) finalement, nous aurions pu dormir ailleurs… Pas grave, ce soir, nous devrions être sur l’Île de Vancouver 😊. La fuite sur notre amortisseur pneumatique est enfin décelée, sur le coussinet gauche (comme je le disais depuis … le Wyoming! Je vais me reconvertir en rentrant). Introuvable au Canada/USA évidemment, mais mon père doit bientôt nous rejoindre, nous en commandons aussitôt pour qu’il puisse nous les apporter.
Ferry pour Vancouver Island : beaucoup de monde à cette période, nous aurons de la place sur le bateau suivant. Les enfants sont tout excités de monter avec le camping-car 😉. 1h40 de traversée, je me régale, et malgré le vent je passe l’essentiel du temps sur le pont. C’est tellement bon de retrouver l’océan, le vrai, avec les embruns, les odeurs, les sensations…Et quelle vue ! Je garde un sourire niais vissé sur le visage 😉. L’Île de Vancouver est bien plus grande que je ne le croyais, environ 500 km de long sur 100 de large, un peu la même forme que l’île d’Oléron. Toute la côte ouest, sur le Pacifique, est très morcelée (les tempêtes d’hiver y semblent terribles), avec très peu de villes, et très peu de routes pour y accéder (ou des pistes). Tout au sud se trouve Victoria, la capitale de la Colombie Britannique. Notre ferry arrive un peu plus au nord (sur la côte est of course!). La partie la plus occupée de l’île est la côte sur le quart sud-est, nous irons donc ailleurs 😉 . Il y a aussi énormément d’îles entre le continent et Vancouver Island (ça me fait penser à Stockholm et son archipel).
Nous n’avons pas envie de nous éterniser dans le coin de l’arrivée du ferry (à Nanaimo), et avions repéré un point iOverlander (the oyster parking) pour dormir un peu plus au nord. Mais arrivés sur place, l’endroit ne nous plaît pas plus que ça (parking tout près de la grande route, bof bof) et nous décidons de partir vers l’ouest (ouiiii, vers l’océaaaaan !). Entre temps, Laurent a contacté un boondocker, qui répond aussitôt et nous donne rendez-vous sur un parking pour nous guider jusque chez lui. Je n’aime pas trop arriver et déranger les gens à cette heure-ci (l’heure du dîner pour eux), mais ça nous arrange bien. Nous arrivons au centre de l’île, à Port Alberni. Et pendant que nous attendons notre hôte, Laurent voit arriver un pick-up/cellule aménagée avec une plaque française ! Du 64 en plus ! Nous faisons la connaissance de Mimi et Sancho (Myriam et Yves), un très sympathique couple qui vient du nord des Pyrénées Atlantiques. Ils sont au Canada depuis début mai et projettent de descendre vers le sud sur un an, mais ce ne sont pas des débutants du voyage comme nous, ils ont déjà fait l’Amérique du Sud en side-car. A peine le temps d’échanger 3 mots que notre boondocker arrive, et il leur propose très gentiment de venir passer la nuit sur son terrain également : parfait, nous aurons la soirée pour discuter. Nous arrivons dans un superbe jardin, le terrain est immense. Et il y a déjà un camping-car sur place, un québécois avec lequel nous n’aurons malheureusement pas le temps de parler. Nos hôtes sont très gentils, je regrette de ne pas avoir plus échangé avec eux ce 1er soir, mais il est tard, je vais préparer le repas pendant que Laurent sort les tables et chaises et que les enfants profitent du grand jardin pour se défouler, puis apéro, repas et soirée avec Yves et Myriam. C’est quand même bien agréable de parler français (et d’entendre l’accent du Sud-ouest !!) et de discuter voyage 😉 .
Jeudi 27 juillet
Myriam et Yves partent pour l’ouest de l’île, nous échangeons numéros de téléphone, adresse de sites internet et mails, nous nous recroiserons sûrement (et avec plaisir). Le programme du jour est de faire le musée de Port Alberni puis d’aller se balader dans une célèbre forêt, Cathedral Grove. Notre hôte nous conseille de commencer par la forêt, car beaucoup de monde l’après-midi : au final, nous y passerons la journée entière, tellement nous nous y sentons bien. Une végétation luxuriante et stupéfiante, des arbres pluri-centenaires, les plus vieux de Colombie Britannique, essentiellement des Red Cedars et des sapins de Douglas. Le diamètre d’un des plus vieux encore debout (800 ans) atteint pas moins de 3 mètres, et un peu plus loin nous verrons une souche de 4,5 mètres de diamètre, très impressionnant. Nous observons émerveillés la façon dont la nature se développe ici, repoussant de manière improbable à des endroits improbables. Les souches d’arbres tombés au sol sont également assez étonnantes, en taille et en forme. Comme toujours, les enfants adorent escalader les troncs au sol, empiler des cailloux, sauter, s’inventer des aventures (et trouver des géocaches 😉 ). C’est certainement la plus belle forêt que nous ayons vue jusqu’à présent.
Nous restons sur ce site tout l’après-midi, il n’y a plus grand monde (en fin de matinée, c’était bondé), puis corvée laverie, et nous arrivons bien tard chez nos boondockers. Nous échangeons quelques mots, et nous allons manger (ils doivent penser que les français mangent bien tard !).
Vendredi 28 juillet
Mon anniversaire. Avec les 9 heures de décalage horaire, la France est réveillée depuis longtemps quand j’allume mon téléphone, et j’ai déjà plein de messages, pour bien commencer la journée 😊. Nous profitons du jardin des boondockers encore ce matin, et avons un peu de mal à décoller, il y a des endroits où l’on se sent bien et qu’on a plus de mal à quitter. Flora leur offre le pot qu’elle avait décoré à Jasper pour les remercier de leur accueil.
Direction la côte ouest et les villes de Ucluelet et Tofino. Une seule route y mène, qui part de Port Alberni, et il y a plus de 100 km pour la 1ère, et pas loin de 150 pour la seconde. Nous nous étions bien dit qu’il fallait faire de l’essence avant de partir… mais nous sommes passés par des petits chemins au lieu du centre-ville, et avons pris la route sans y penser. Quand nous nous en apercevons, il est trop tard pour faire demi-tour, et nous allons passer le reste du chemin en retenant notre souffle. Nous sommes à nouveau dans des zones sans aucune réception téléphone/ données mobiles, et ne savons même pas dans combien de km nous trouverons une station. Le paysage est magnifique, encore montagnes, lacs et forêts, mais nous avons la tête ailleurs. Arrivée à une station, ouf, il ne devait pas rester grand-chose dans le réservoir ! Nous sommes à Ucluelet, et allons voir l’océan dès que possible. C’est beau ! Ça sent bon ! En fait, ça me fait penser à … la Bretagne (mais j’adore la Bretagne, ça tombe bien 😉 ). Juste une petite différence : les panneaux « zone de tsunami » et « route d’évacuation tsunami » : ah oui, le Pacifique ça ne rigole pas ! Petite balade près du phare, j’entendais depuis le parking un espèce de bourdonnement (et cherchais partout, croyant qu’un téléphone vibrait !), je découvre en arrivant sur la plage qu’ il s’agit d’une bouée sifflante, servant aux navigateurs par temps de brouillard. Bien pratique mais très énervant comme petit bruit. Il y a de gros rochers à escalader pour s’approcher de la mer, les enfants s’en donnent à cœur joie (et les parents un peu aussi quand même, il y a des endroits plus désagréables 😉 ). Et petite balade géocache ensuite. Je ne le mentionne pas toujours, mais nous continuons de géocacher, ici comme en France, cela nous permet de découvrir des endroits sympas où nous n’aurions pas forcément mis les pieds.
Ucluelet étant un tout tout petit village, nous repartons vers Tofino, où nous savons qu’il y a des trails sympas, plus de choix de restos (oui, c’est fête, ce soir ni repas ni vaisselle, youhou), et surtout où nous devrions trouver plus facilement un endroit pour bivouaquer. Tofino est une toute petite ville de 1900 habitants hors saison, et beaucoup plus en saison, forcément, Connue comme le paradis des surfeurs, une destination de vacances très prisée, un peu loin de tout, c’est ce qui fait aussi son charme. Lieu de départ de beaucoup d’excursions en mer pour voir orques et baleines (mais vu les prix pratiqués, nous attendrons d’être au Mexique, où les tarifs sont plus abordables), de bateaux qui mènent vers les îles autour, d’hydravions… il y a le choix ici ! Nous pensons à nos amis surfeurs en France, qui aimeraient sûrement se trouver à un spot pareil 😊 .
Petit tour en ville et courses (que je me trouve un petit truc quand même ) (on s’était dit qu’on ne s’offrirait rien pour nos anniversaires, le voyage en lui-même étant un très beau cadeau, mais j’avais besoin envie d’un joli mug en métal), et nous trouvons un restaurant « à l’odeur » (ça sent tellement bon quand on passe devant que nous sommes tout de suite d’accord). Ça s’avère un bon choix, c’est délicieux ! Il y a, en Colombie Britannique, un très fort mouvement locavore, pour consommer des produits locaux et de saison (qui serait favorisé par une loi provinciale d’après ce que Laurent a compris). Beaucoup de farmers markets (marché fermiers), beaucoup de restaurants se fournissant chez les producteurs locaux. Nous passons un très bon moment, les enfants se régalent et nous leur commandons même un plat supplémentaire à partager (contrairement aux USA, les menus enfant ne sont pas très copieux). Promenade avant de retourner au camping-car, pour admirer le coucher de soleil. Laurent et Mathieu auront même la chance d’admirer 2 beaux ratons laveurs 😊 . Nous savions qu’il serait plus compliqué de trouver un bivouac sauvage par ici, le coin étant très touristique. C’est à nouveau iOverland qui nous dépanne, un coin pas super beau sur le bord d’une route forestière, mais vu l’heure tardive, c’est très bien. Et il y a du monde (preuve que les points de bivouac hors camping sont rares!) .
Samedi 29 juillet
Réveil à 8h par les coups de klaxon des employés de la forêt dans laquelle nous sommes, assez efficace pour faire bouger les campeurs !
Plage le matin, à laquelle on accède en traversant une belle forêt pluviale, avec, comme toujours, des panneaux rappelant de faire attention aux ours, cougars et loups, rien que ça 😉. L’une des premières consignes est de se déplacer en groupe, le bruit étant censé prévenir et faire fuir les animaux (et quand on se déplace avec Ysée, pas de soucis, les animaux sont bien au courant 😃 ) : c’est amusant, à chaque fois que j’ai été amenée à me déplacer seule dans ces zones (pour remonter au parking par exemple), je n’ai pas vraiment peur, la partie rationnelle de mon cerveau sachant bien qu’il y a peu de chance que je tombe sur un grand mammifère… mais la partie irrationnelle n’est pas loin, et je suis quand même toujours un peu stressée et surtout à l’affut du moindre mouvement dans la forêt😉 . Et vous vous doutez bien que je ne laisse pas les enfants s’y déplacer seuls.
La plage est très belle, et il y a énormément de bois flotté sur la plage (je n’en avais jamais vu autant), des cabanes et autres montages déjà construits, d’autres en cours. Des gens ont même laissé une grande balancelle, formée avec un tronc suspendu par des cordes aux arbres en lisière de forêt. Nous y passons la matinée, impossible d’en décoller les enfants, qui vont aller tremper leurs pieds dans l’Océan (très très froid ! D’ailleurs, il n’y a personne dans l’eau, pas même de surfeurs), écrire et dessiner sur le sable, et surtout construire une très belle cabane !
Nous repartons vers la ville, Ysée s’endort et fait une maxi sieste, encore fatiguée de son coucher très tardif de la veille (et elle s’est bien dépensée sur la plage !). Bloquée au camping-car, je profite de ce temps pour réorganiser les placards de la cuisine (enfin, cuisine est un bien grand mot 😃 ) et faire un coup de ménage. Après les passages des différentes souris, ce n’est pas du luxe… Ah oui, j’ai oublié de préciser que nous avions à nouveau une souris dans le camping-car ce matin (!!).
Nous avions envie de profiter encore de ce coin, mais le temps est vraiment maussade aujourd’hui. Laurent n’a aucune envie de passer une nuit de plus au même endroit (rapport à la souris)! Après avoir passé l’après-midi dans Tofino, nous décidons de repartir vers l’autre côté de l’île, sans trop savoir où nous nous arrêterons pour la nuit. Nous verrons ! Si à l’aller nous n’avions pas profité de la route car trop stressés par le niveau d’essence, au retour c’est le mauvais temps qui gâche la vue. Nous trouvons un parking pour stationner la nuit, près d’un joli lac (au milieu duquel il y a une toute petite île où nous apercevons les lumières d’une maison à travers les arbres… ils doivent être bien tranquilles là). Avant de dormir, à la tombée de la nuit, Flora et moi traversons un petit bout de forêt pour aller à la cabane de toilettes sèches installée près du lac … et nous ne sommes pas rassurées, mais aucun ours/loup/cougar de croisés ce soir là 😉 .
Dimanche 30 juillet
Remontée de la côte est en direction de Campbell River. Nous passons le midi et l’après-midi sur une plage et dans les rues de Bowser. Nous sommes loin de nos plages de sable fin ! Il y a de superbes bald eagles (les aigles à tête blanche, emblème des USA) qui se laissent admirer. Ça n’est pas la 1ère fois que nous avons l’occasion d’en voir, mais jamais aussi bien, ni en entendant leurs cris. L’un d’eux pique vers la mer et y attrape un poisson, à quelques mètres de Mathieu et Ysée (et le temps d’une respiration, nous avons cru, Laurent et moi, qu’il allait nous attaquer un enfant !). La vue sur le continent et les îles environnantes est superbe : je ne vous refais pas le refrain sur les montagnes et les sommets enneigés, c’est lassant à lire mais pas lassant à voir 😉 ! Nous avançons sur la plage, sans trouver le moindre accès pour revenir sur la route : que des accès privés des maisons. Maisons que nous admirons au passage, avec à la clé les habituelles discussions « et si » (et si nous habitions ici, etc). Ysée nous informe qu’elle voudra habiter là quand elle sera grande, une maison avec un escalier et un balcon devant sa chambre pour regarder la mer. Bon, quelques minutes plus tard, après avoir bien réfléchi, elle se dit que finalement, Cazaux (un lac près de chez nous 😉 ) ça sera très bien, et comme ça nous ne serons pas obligés de prendre l’avion pour venir la voir, nous pourrons y aller en voiture ou même à vélo 😃. Mais je crois que tous les cinq, nous aimons beaucoup cette île, et sommes d’accord pour dire que ça doit être bien agréable d’y vivre 😊 . Quelques géocaches plus tard (dont un passage dans une forêt bien dense, un peu de fraîcheur très bienvenue vu les températures du jour !), nous repartons.
Fin de journée à Campbell River, ville considérée par les habitants du sud de l’île comme la limite de la civilisation 😉. Après, c’est Le Nord 😉. Les locaux ont quant à eux auto-proclamé leur ville capitale mondiale du saumon, rien que ça ! Nous sommes d’ailleurs un peu déçus de ne pas être dans la bonne zone à la bonne période pour assister à la remontée des saumons (enfin, c’est le début de la bonne période, mais les rivières près d’ici sont trop basses). Nous stationnons près d’une longue jetée, Discovery Pier, sur laquelle se trouvent beaucoup de pêcheurs (on peut d’ailleurs y louer des cannes à pêche pour la journée), mais de ce que nous voyons, ils repartent tous les seaux vides. A défaut de saumons, nous voyons un phoque, on se console comme on peut.
Lundi 31 juillet
Comme promis à Ysée la veille, je l’emmène à l’aire de jeux avec Mathieu. Laurent essaye de trouver du wifi correct pour de charger les photos et de publier les articles en attente depuis bien longtemps, Flora en profite pour envoyer des messages à ses copines. Puis j’emmène les enfants à la bibliothèque, un peu par hasard (une géocache nous y a menés). Comme à chaque fois, nous sommes bien contents de trouver de nouveaux livres, et au Canada il y a toujours une section francophone. Nous n’y voyons pas le temps passer !
Dans l’après-midi, nous partons vers le Elk Falls provincial park et son campground, espérant y trouver une place. Mais tout est complet. Nous refaisons le tour, et Flora-œil-de-lynx reconnaît un camping-car européen et une plaque française ! Nous rencontrons Manu et sa femme, un couple de l’Essonne qui a pris une année sabbatique en 2013, pour faire un voyage Amérique nord et centrale, ils ont laissé leur camping-car au Canada et depuis ils reviennent y passer plusieurs mois chaque année, entre USA et Canada. Un de leur fils et leurs 2 petits-enfants viennent d’arriver pour passer 3 semaines avec eux. Ils connaissent plutôt bien la région, et nous indiquent un point pas trop loin pour bivouaquer cette nuit. Ils sont très sympas, j’espère que nous le recroiserons pour avoir plus le temps d’échanger (nous les reverrons bien une semaine pus tard, mais oublions à nouveau d’échanger nos coordonnées!).
Nous allons vers le lieu indiqué (et ajoutons le point Quinsam River sur iOverlander) et partons vers une belle balade en forêt, trempouillant nos pieds de temps en temps dans la rivière et trouvant 2 géocaches (dont une qui n’avait vu passer personne depuis plusieurs mois !). Nous ne voyons pas d’animaux, mais peu de temps après notre retour au camping-car, un pêcheur vient nous prévenir qu’il a vu un gros ours au bord de la rivière, pécher. Il a eu peur et préfère nous le signaler, au cas où nous y serions allés avec les enfants. A notre tour, nous le signalons aux gens qui arrivent sur le parking, mais personne ne semble s’en soucier 😉. Les lieux se vident et nous voilà tranquilles pour la nuit.
Mardi 1er août
Nous repassons faire un tour dans le campground Elk Falls (une partie des emplacements est réservable (et réservée), l’autre fonctionne sur le principe 1er arrivé 1er servi), mais toujours pas de place disponible (ou des places trop près de la route à notre goût). Pas grave, nous avons repéré le Strathcona Provincial Park, le plus grand de l’île, situé au milieu, et il nous tente bien. Loin de tout, une seule route pour y arriver, il y a un primitive campground où nous espérons avoir de la place. Et nous avons de la chance, il y a quelques emplacements disponibles. Nous avons envie de nous poser un peu (= de ne pas avoir à tout ranger et tout remballer tout le temps) et d’avoir un peu de confort (= un emplacement avec de la place, où nous pouvons nous installer en laissant sorties nos affaires, accrocher le hamac, une belle table de pique-nique, bref, les vacances 😀 ).
J’adore toujours ces campgrounds, rien à voir avec ce que nous connaissons des campings en France : pas de commodités (dump station, douches, eau, etc.), des toilettes sèches dans le meilleur des cas (en général dans un état très correct, ici infestées de mouches). Les emplacements sont grands mais assez « intimes » car isolés les uns des autres par la végétation, nous ne sommes pas gênés par les voisins, le tout à l’ombre des arbres. Pas de bureau ou d’accueil à l’entrée, mais un simple panneau de bois et selon les cas il faut s’enregistrer et mettre l’argent dans une boite aux lettres, ou (comme ici) un agent du parc fait des rondes et gère les inscriptions. Et aucune activité (pour l’aquagym, il faudra repasser 😃 ). Je commence me poser des questions sur notre retour, plus nous avançons et plus j’apprécie être loin de tout 😉 .
Pas de réseau du tout (comme dans pas mal d’endroits sur Vancouver Island), nous serons coupés du monde pendant 3 jours. Et cela va aussi jouer sur le plaisir que nous allons avoir à rester dans ce campground, nous sommes tellement plus « dans le moment » quand nous n’avons pas nos téléphones… Ce voyage me permet aussi de me remettre en question, de m’apercevoir que je suis bien plus addict à mon téléphone (lien avec mes proches) que je ne le pensais; et si au début c’était assez difficile, j’apprécie maintenant pleinement les quelques jours OFF que nous avons à gauche à droite. Malheureusement, je ne suis pas encore au stade où j’arrive à me limiter (et je ne vous parle pas de Laurent 😃 ), et ça m’agace, mais j’y travaille (il va falloir m’y faire, dès le Mexique nous n’aurons pas les données mobiles quasi illimitées comme ici, avec Free).
Il y a un lac, Laurent part se baigner avec Mathieu, nous trainons avec les filles, je lis des livres à Ysée dans le hamac. Mais il fait de plus en plus chaud, même à l’ombre des arbres (la ranger nous a prévenu que les températures allaient monter jusqu’à 40° jeudi !), nous partons nous baigner. Flora reste bouquiner (je crois que ça lui fait du bien d’être un peu seule) (et je la comprend!).
Ce campground est très francophone, Laurent a rencontré des suisses avant que j’arrive, mais qui repartent, et nous faisons connaissance avec une québécoise et son fils de 3 ans. Nous discutons un moment, puis c’est l’heure d’aller manger, et elle nous propose de passer après le repas pour partager de s’mores avec eux. (je ne sais plus si j’en ai parlé sur le blog ? Il s’agit de chamallows/marshmallows qu’on fait fondre au bout d’une pique au-dessus du feu, puis qu’on presse avec un carré de chocolat entre 2 biscuits genre petit beurre. Un très grand classique des feux de camps aux USA/Canada). (C’est le début d’une belle amitié, mais nous ne le savons pas encore 😊) . Darren est né en Colombie Britannique et vit sur l’île depuis qu’il est enfant, Geneviève vient de Montréal et s’est installée ici pour suivre Darren. Ils ont 2 enfants de 8 et 3 ans, Lily et Ezra, adorables tous les 2. Nous passons tous une très bonne soirée avec eux, autour du « faux feu de camp » : les feux sont toujours totalement interdits dans toute la province, le risque d’incendie étant encore très élevé, mais ils ont un substitut : une grande vasque remplie de pierre, qui fonctionne au gaz. Ça fait très bien l’affaire, et la nuit étant plutôt fraiche, nous sommes bien contents de nous y réchauffer ! Les enfants eux, une fois les s’mores avalés, vont partir à la chasse aux souris (il y en a pas mal sur le site…), puis se réfugieront à l’intérieur pour jouer aux cartes. Geneviève et Darren sont très sympathiques, et c’est intéressant de parler avec eux et d’en apprendre plus sur la vie sur cette île (ou plus généralement en Colombie Britannique). La qualité de vie y est top, le climat est océanique, pas trop froid (pour le Canada), mais les automnes-hiver sont pluvieux et très gris, il ne faut pas avoir trop besoin de soleil (ce qui n’est pas mon cas !). Nous parlons aussi éducation, allaitement, garde d’enfants et rythmes scolaires, et travail des femmes, comparant France et Canada. Ils réfléchissent à venir en France en septembre 2018, peut-être les y reverrons-nous 😊 .
Mercredi 2 août
Une bonne nuit de sommeil dans la forêt, ça fait du bien. Grasse matinée pour tout le monde, nous avons couché les enfants tard hier soir 😉. Je les réveille en faisant cuire les crêpes (bizarrement, ils ne traînent pas au lit ces matins là 😃 ). Matinée consacrée à l’écriture pour une bonne partie de la famille, nous avons pris pas mal de retard dans les carnets de route. Et, selon les membres de la famille, nous lisons, dessinons, faisons des bulles, allons faire un tour dans les bois, suivons le cours de la rivière. On se sent en vacances, et ça fait du bien de ne « rien faire ». Je fais même une pause sieste dans le hamac, quel luxe. En milieu d’après-midi, nous redescendons au lac, il fait encore trop chaud! Nous profitons de l’eau un bon moment, elle est fraîche mais ça fait du bien.
Darren, Geneviève et les enfants nous rejoignent après manger (malgré tous nos efforts, nous commençons juste à manger quand ils arrivent, à 19h30. Ici, ils mangent très tôt, plutôt vers 18h). Nous passons à nouveau une très bonne soirée avec eux, malgré les moustiques (les enfants jouent trop loin de nous pour nous servir d’anti-moustiques 😉 ).
Jeudi 3 août
Nous avions prévu de partir vers le nord de l’île ce matin, avec une pause obligatoire à Campbell River pour vider/remplir les réservoirs, faire les courses (nous n’avions même pas de quoi offrir à boire à nos amis la veille, ils ont dû apporter une bouteille, la honte), faire une lessive… mais nos plans vont changer. Après avoir tout replié et rangé le campement, nous passons leur dire au revoir. Nous restons discuter, les enfants s’amusent, et de fil en aiguille, Darren et Laurent se motivent pour aller faire un trail avec des grottes à visiter. Geneviève et moi sommes moins enthousiastes, mais ils ont l’air d’en avoir tellement envie (on parle bien des papas là, pas des enfants 😉 ). Le temps de préparer un pique-nique avec les fonds de placards/frigidaire, nous repartons encore plus vers le centre de l’île. On nous avait vendu 1/2h de route, il faut déjà ¾ d’h pour atteindre la ville de Gold River, puis encore 17 km de piste (vous savez, avec la poussière qui s’engouffre partout, à rouler à 15/20 km parce que nous n’avons pas un gros pick-up capable de tout affronter). Mais il fait tellement chaud que c’est un jour idéal pour aller sous terre, température annoncée : 7°. Ce n’est pas du tout comme les grottes que nous avons déjà visitées en France, toujours des visites guidées. Là, nous nous promenons dans la forêt, il y a plusieurs entrées de grottes (caves en anglais) que nous visitons librement, lampes frontales sur la tête. Bon, avec les enfants petits, ça n’est pas évident, Geneviève et moi préférons ne pas tout faire avec Ezra et Ysée (qui eux seraient prêts à tout si on les laissait faire). Quelques glissades et rampages sous terre (je me découvre très mal à l’aise à passer dans des passages très étroits, la spéléologie n’est pas pour moi !), nous sommes bien rafraichis, et la balade est finie. Nous nous séparons, non sans nous promettre d’essayer de nous revoir, chez eux à Nanaimo ou en France en 2018 ! (non seulement nous les reverrons, mais nous passerons la fin de notre séjour au Canada chez eux 😉 )
Nous reprenons la route vers Campbell River, et nous verrons bien sur place ce que nous avons le temps de faire ce soir, le reste attendra demain…
Arrivés à Campbell River, nous faisons les courses, et je dois passer à la pharmacie : j’ai été piquée ou mordue par un insecte la veille, certainement une « mouche du chevreuil » (grosse mouche noir du Canada), et depuis cette nuit, j’ai une plaque sur la cuisse qui s’étend. J’ai fait des marques pour constater l’évolution, et ça n’arrête pas de grossir, j’ai maintenant la moitié de la cuisse boursouflée, il faut faire quelque chose. La pharmacienne (enfin, la vendeuse de la pharmacie) me vend une boite de pilules antihistaminiques (oui, bon, j’en avais dans notre trousse pharmacie, mais je n’y avais pas pensé), pourvu que ça fasse effet.
Vivement la suite 🙂
J’adore trop te lire, Ade !
Bises
AVENTURE suite, j’ai l’impression que le plaisir et le dépaysement augmente à chaque escale.
Encore merci Ade et je crois que maintenant les enfants en profite vraiment.
J’espère que ta « mouche » va guérir rapidement, Bises