Mardi 13 juin
Nous profitons de ce matin au calme, sur le parking tranquille et désert, pour faire un grand tri/rangement des placards et de la soute. Ce n’est pas du luxe, de temps en temps, de réorganiser tout ça. Et nous pouvons (j’espère !) ranger pour de bon les vêtements les plus chauds. Un homme, qui nous avait déjà vu stationner là la veille, vient me demander si nous avons un souci et besoin d’aide : parfois, les américains sont sympas 😉. Laurent et les enfants essayent de pêcher… essayent hein, ça les occupe bien.
Nous passons brièvement en Pennsylvanie, puis arrivons en Ohio, où nous pique-niquons au « visitor center ». A chaque état américain sa propre plaque d’immatriculation avec le slogan officiel, et à chaque entrée dans un nouvel état, nous scrutons les plaques pour déchiffrer ce slogan. La chaleur est terrible, à l’extérieur comme à l’intérieur du camping-car. Nous passons par Cleveland, et la fiche wikipédia de la ville ne donne guère envie de s’y arrêter ! Nous la traversons quand même, et les quartiers traversés ne sont pas si mal. Puis nous passons près d’une plage, et là impossible de résister, nous avons trop envie (besoin !) de nous rafraichir !
L’eau ne semble pas terrible non plus (quoique, un seul poisson mort visible), et nous sommes sur une plage où les chiens sont autorisés à la baignade (ceux qui connaissent mon amour des chiens peuvent se moquer), mais tant pis, ça fait trop de bien de se baigner ! Le sable est brûlant, impossible de marcher pieds nus. En repartant, petite séance photo devant le nom de la ville en lettres géantes. Nous avons déjà vu ça dans plusieurs villes (à Boston notamment, mais il pleuvait bien trop pour prendre la pause), jamais avec un beau panorama derrière comme ici.
Nous devions dormir chez des boondockers, à 1/2h de là, mais Laurent est fatigué (énervé ?) et ne se sent plus le courage de rouler encore (oui, il faudrait que je m’y mette… ). Nous trouvons un très grand et beau parc, sans aucun panneau sur le parking. Il y avait bien un panneau sur la route, annonçant que zone fermée de 23h à 6h, mais nous tentons notre chance (oui, nous sommes joueurs… un peu trop selon les états), d’autant plus qu’il y a de l’eau ainsi qu’une magnifique bouche d’égout, et que nous devons vider les eaux grises depuis un moment. Bonne fin de journée dehors, repas, puis retour au camping-car pour la nuit. C’est une fournaise, malgré toutes les fenêtres ouvertes. Laurent est crevé et se couche en même temps que les enfants. Depuis 2 nuits, nous déplions le lit pour Ysée sur la banquette latérale. C’est exactement ce que je voulais éviter (du boulot en plus, et super galère pour nous, pour circuler et aller se coucher, car on ne peut pas mettre correctement l’échelle), mais ainsi, chacun son lit. Ils se tenaient trop chaud à partager un lit. Je ne suis pas du tout sûre que ça passe, pour la nuit ici, et fais tout de suite tout le rangement possible, au cas où. Et bien m’en a pris, car à 22h15, alors que tout le monde dort et que j’écris, j’entends une voiture se garer, et une femme flic vient frapper à la porte et me dire que nous devons partir. Je tente de l’attendrir et lui explique que mon mari et nos enfants dorment, que nous partirons très tôt demain matin, rien à faire (la prochaine fois, j’envoie Laurent 😉 ). Laurent se relève, nous sécurisons ce que nous pouvons, et nous voilà obligés de partir, sans la moindre idée du prochain point de chute. Et nous roulons, avec les trois enfants endormis dans leur lit, super sécure… Nous voyons de nombreux parkings très tentants, déserts, mais tous sont barrés de panneaux interdisant le stationnement nocturne (dont certains avec des horaires ahurissants, du genre interdit de 3h à 6h du matin). Quel sale coin ! Après avoir pas mal roulé et tournicoté, nous trouvons le parking d’une bibliothèque publique, relativement à l’abri des regards. Il est presque minuit, nous en avons marre, on s’arrête ! Difficile de s’endormir après ça..
… et à 5h20, grands coups frappés à la porte, lumière éblouissante de lampe de poche, 2 flics. Je descends et m’habille à toute vitesse, puis je leur ouvre, réponds à leurs questions et leur explique notre voyage. Voyant Ysée endormie, et peut être moins obtus que d’autres, ils se détendent et semblent assez cools et compréhensifs. OK pour que nous restions la fin de la nuit (il est 5h30, ils sont mignons 😃 ), mais nous devons partir très tôt. C’est fou quand même, ils ont eu un appel (en pleine nuit donc) pour leur signaler notre présence (alors que nous ne dérangeons pas et sommes vraiment dans un coin du parking d’une bibliothèque publique) et me disent qu’ils vont certainement en recevoir d’autres. Les gens sont vraiment cons méfiants…
Mercredi 14 juin
40 ans de Laurent !
Nous n’avions pas prévu d’être dans un endroit comme ça pour son anniversaire, j’espérais quelque chose qui fasse un peu plus rêver, mais il va falloir faire avec. Il vise Toledo pour se faire un bon resto ce soir, allons-y ! Nous commençons la journée bien fatigués par notre petite nuit quand même. Nous quittons les lieux un peu après 7h, pause laverie (où la gérante est raaaavie de raconter sa vie à Laurent 😃 ), les enfants font des dessins en douce pour leur père, pour emballer les petits cadeaux. Je me sens la pire femme de la terre, de ne pas lui avoir acheté un big cadeau pour marquer le coup, mais c’est notre cadeau ce voyage… Et il doit s’acheter un pied pour son appareil photo, je lui laisse le choisir. Nous roulons vers East Harbor State Park, situé sur la côte, où nous pourrons remplir/vider les réservoirs (vous n’en avez pas marre que je vous parle de ça ?), pique-niquer et se baigner. Nous offrons à Laurent nos petits cadeaux (dont une travelbug, objet voyageur de géocaching, que j’avais commandé en France avant de partir, et une très jolie BD réalisée à 6 mains par les enfants 😊 ). Le temps tourne à l’orage, et une pluie impressionnante s’abat d’un coup. Nous profitons d’être dans ce state park pour tous passer à la douche (c’est que ce soir, nous sortons ! 😃 ). Nous partons pour Toledo. Laurent a repéré un restaurant qui le tente bien, avec grand choix de bières et bons (vrais) hamburgers. Et qui a surtout un parking sur lequel nous demanderons à passer la nuit. Nous arrivons vers 18h30, et allons voir le resto, pensant juste jeter un œil sur la carte, voir s’il y a de place, et aller faire un tour en ville avant le repas. Erreur tactique, nous nous retrouvons assis à une table avant d’avoir eu le temps de nous en rendre compte.
Nous avions oublié que 1°) il n’y a quasi jamais de carte affichée à l’entrée des restos (ce qui n’est pas pratique du tout quand on ne connait pas et qu’on veut se faire un idée sur les prix et les plats !) et 2°)les américains peuvent dîner (très) tôt. Pas grave, pour une fois on ne couchera pas les enfants trop tard ! Nous sommes dans les locaux d’une ancienne brasserie, très bien décorée, Laurent va pouvoir déguster un assortiment de leurs différentes spécialités. Et je vais voir en douce le manager, qui fera apporter un birthday cake, avec bougie et chanson 😉 . Il me restait à lui donner la carte que j’avais demandé à sa famille de remplir avant de partir, et il est très ému de lire les mots de ses sœurs, beaux-frères, neveux et nièces 😊 . Il fait plus doux quand nous sortons, et encore une chaleur terrible dans le camping-car, nous allons faire une petite promenade digestive, mais ce quartier de Toledo n’est pas super, grosses artères très passantes. Une fois les enfants couchés, nous profitons du Wi-Fi du restaurant pour trier et charger des photos, avancer sur le blog et chercher un boondocking pour Chicago. Laurent est motivé pour faire toute la route demain, allons-y !
Jeudi 15 juin
Réveil sur le parking du restaurant, pas super glamour, au moins nous ne nous éternisons pas. Direction Chicago, mais peut être avec une étape en route. Nous n’avons pas trouvé de boondocking à Chicago même, mais une famille peut nous accueillir à Wheaton, une ville à 50 minutes de train, ça ira bien. Nous quittons l’Ohio et arrivons dans l’Indiana. Pause déjeuner à Fort Wayne, dans un parc immense, avec notamment aire de jeux gigantesque, terrain de basket et surtout splash pad (une aire de jeux d’eau, que les enfants déclenchent en appuyant que des plaques au sol). Il y a même des classes en sortie scolaire de fin d’année. Seul souci : le soleil tape fort, très fort. Autant en France, je n’emmènerais jamais les enfants dehors dans ces heures là avec un soleil/chaleur pareil, autant là je n’hésite pas trop (tout en les tartinant de crème et les harcelant pour qu’ils gardent casquette et chapeaux, faut pas déconner quand même 😉 ). La pause s’éternise, nous n’avons plus le temps d’aller jusqu’à Wheaton. Laurent trouve un campground, près du lac Michigan, dans un beau parc national, le Indiana Dunes National Lakeshore. Avant d’y entrer, nous faisons un petit tour alentour dans les environs, mais pas de stationnement possible près du lac, il faut des permis partout. Ils sont vraiment fous ces américains… Pas grave, le campground est super. Et comme nous avons la carte des parcs nationaux, la nuit ne nous coûtera que 9$ . En pleine forêt, ça n’est pas ici qu’on trouvera une aire de jeu, mais la nature est bien suffisante, et il y a même un endroit « réservé » pour que les enfants puissent jouer en faisant ce qu’il veulent : observer les animaux, creuser des trous, construire des cabanes avec le bois sur place… C’est vraiment le genre d’endroits que je préfère pour dormir !
Bon anniversaire Laurent je te souhaite plein de bonheur pour tes 40 ans !!
Merci Gayane