Lundi 29 mai
Réveil très matinal (il fait jour à 4h ici, nous sommes haut dans le nord), dans un camping-car glacial. Je descend vite mettre un petit coup de chauffage avant que les enfants ne se lèvent. Le temps est de nouveau maussade, froid et petite bruine, il est temps de repartir ! On ne se fixe pas d’objectif, juste de rouler en direction de Victoriaville, en passant peut-être la frontière du Canada aujourd’hui.
Trajet franchement pénible aujourd’hui, beaucoup de tensions dans ce petit espace, il y a des jours où la vie à 5 en camping-car est plus pesante. Et dans ces moments-là, je doute…
Vu le temps, nous continuons de rouler, et nous arrivons au Québec! La frontière USA-Canada se passe en quelques minutes, sans aucun problème, le douanier est très gentil (il froncera juste les sourcils quand je lui répondrais que « non, nous ne sommes pas vraiment en vacances », Laurent rattrape vite fait le coup en disant qu’avec les 3 enfants , ça n’est jamais des vacances, il rit et compatit, ouf!). Je suis ravie d’être ici, de pouvoir enfin découvrir cette région, et aussi de retrouver la langue française! C’est reposant de pouvoir tout comprendre et dire sans se poser de question…
Nous nous arrêtons au bord d’un lac, à Garthby, après avoir eu du mal à trouver un accès public. Comme aux USA, peu d’accès publics mais beaucoup de propriétés privées le long des rivages des lacs! Nous sommes à environ une heure de Victoriaville, là où est installé Raphaël et où se trouve la caravane de mon père, chez Vic Roulan (j’adore le nom).
Mardi 30 mai
Il pleut encore, mais pas trop. Petite promenade et géocaches au bord du lac avant de partir, et nous partons pour Victoriaville. Nous espérons y trouver une solution pour le gaz (pour pouvoir adapter des bouteilles nord-américaines sur notre système français), et pourquoi pas faire poser des prises USB 12v supplémentaires dans la cellule du camping-car. Rencontre avec l’équipe de Vic Roulan, très amusés de voir dans quoi nous voyageons (ils doivent nous prendre pour des fous, vu les immenses RV qu’ils vendent) (et n’ont peut-être pas tort!). Ils ne peuvent rien faire pour nous, mais nous visitons la caravane de papa, et que c’est grand!! J’ai beau avoir vu des photos, c’est impressionnant de voir l’espace et le confort intérieur, surtout quand on sort de notre mini maison roulante. Nous nous demandons si nous n’aurions pas du lui emprunter et voyager avec ça, mais nous nous rappelons vite des inconvénients nous ayant fait abandonner l’idée: espace intérieur pas du tout pensé pour 5 (malgré la belle chambre avec très grand lit), impossible pour les enfants de rester dans la caravane quand on roule, consommation deux fois plus élevée qu’avec notre véhicule, et surtout, l’ensemble pick-up + caravane n’est pas du tout adapté pour la suite de notre périple … Mais quand même, on se dit que juste à 2, ça doit être le top 😉 . Il faut dire qu’avec les jours de pluie qui s’enchainent, nous nous sentons vite à l’étroit ces derniers temps, même si nous passons le maximum de temps dehors.
Pas de nouvelles de Raphaël, nous montons vers la ville de Trois Rivières, au bord du fleuve Saint Laurent. Nous y trouvons un spécialiste du gaz qui démonte notre système et semble déterminé à nous aider, il pense pouvoir avoir la pièce manquante et nous appellera pour nous le confirmer le lendemain. Nous sommes plein d’espoir. Note pour les futurs voyageurs: pensez à acheter un embout d’adaptation (le pire, c’est que je l’avais sur mes listes, mais allez comprendre pourquoi, on ne l’a jamais commandé). Nous nous sommes faits piégés car nous n’avions pas du tout pensé que les USA/Canada n’ont pas le même système de mesure que nous, système impérial vs système métrique. Et donc, aucun des embouts que nous trouvons (que ça soit dans les grandes surfaces de plomberie ou chez des spécialistes du gaz) ne s’adapte correctement aux pas de vis européens…
Nous discutons un petit moment avec le spécialiste du gaz et un de ses employés, c’est amusant d’entendre « en vrai » le mythique accent québécois. Mais je dois avouer ne pas toujours tout comprendre! Ils nous conseillent le parking de la plus grande basilique de Trois Rivières, un parking pour les croyants venant en pèlerinage avec leur RV. Parking gratuit…. mais avec don obligatoire, ils sont amusants 😉 . La basilique Notre Dame Du Cap est vraiment gigantesque, avec un parc très agréable accolé , dans lequel se trouve un petit sanctuaire, et un chemin de croix composé de statues et photos très actuelles. Intéressants à faire avec les enfants. Le parc est superbe, nous nous y promenons longuement.
Nous stationnons en bord de fleuve, sur lequel nous voyons passer de gigantesques cargos porte-conteneurs. C’est impressionnant à voir, d’autant plus qu’ils doivent passer à vitesse très réduite, pour ne pas provoquer de vagues, et qu’ils sont silencieux: vu leur taille, on s’attendrait plutôt à un bruit assourdissant! Les voisins sont charmants et nous donnent leur carte de visite, si jamais nous allions près de chez eux et avions besoin de nous parquer . Cette petite halte ici est bien agréable. Le soir, il y a une célébration amérindienne, avec une procession et des chants , Flora et Laurent iront y assister (les 2 autres dorment déjà).
Mercredi 31 mai
Le lendemain matin, je retourne avec Ysée faire un petit tour dans le parc, elle avait beaucoup apprécié la veille et veut y retourner. Il est déserté par les promeneurs mais envahie par de très ombreux écureuils, qui s’en donnent à cœur joie et courent partout, grimpant aux arbres, se poursuivent. Ysée est ravie! Nous commençons à avoir l’habitude d’en voir maintenant, mais elle ne se lasse pas (et les grands non plus d’ailleurs 😉 ). Pendant ce temps, Flora et Mathieu s’amusent avec des branches à faire remonter des bouts de bois le long du Saint Laurent, et ils semblent bien s’amuser!
Routine de départ, courses (à 5, c’est tellement plus amusant) (avec notre petit réfrigérateur et le peu d’espace de stockage, les courses, c’est tous les 3/4 jours … Qu’est-ce qu’on mange à 5!). La mauvaise nouvelle tombe : le mec de la veille, qui pensait réussir à nous dépanner, ne peut rien faire faire pour nous. Un spécialiste du gaz de Victoriaville nous avait proposé de changer tout le système européen par un système nord-américain, j’aurais préféré commander la pièce manquante en France et la faire livrer, mais trop d’incertitudes (délais, etc.), nous repartirons vers Victoriaville dans l’après-midi. Et ça tombe bien, nous avons réussi à joindre Raphaël et pourrons passer le voir. Avant cela, Laurent nous emmène au Centre de l’Histoire de l’Industrie Papetière, où nous pouvons bénéficier d’une visite quasi privée. Visite passionnante par un guide passionnant, ça change des musées américains où nous passons à côté de beaucoup de choses. C’est un sujet que j’aime beaucoup, une image du Québec que j’avais en tête : les camps de bûcherons qui, l’hiver, montaient passer plusieurs mois dans la forêt couper des arbres, les billots (pitounes) entreposés sur les rives, prisonniers de la glace, et qui descendaient vers le fleuve Saint Laurent, charriés par le courant au moment du dégel, afin d’alimenter les industries papetières et de construction. Nous participons à un atelier papier et repartons chacun avec notre (nos) petite(s) feuille(s). Retour à Victo, nous retrouvons Raphaël et passons un peu de temps avec lui, très sympa.
Jeudi 1er juin
Nous espérons avoir meilleur temps, maintenant que nous sommes en juin !
Ce matin, Laurent va chez l’installateur de gaz, tandis que nous faisons l’ouverture de la bibliothèque municipale avec les enfants. Et là, le bonheur ! Pour eux comme pour moi. J’avais emporté leurs livres scolaires, mais je n’ai pas le cœur de les faire travailler alors qu’ils ont devant eux tant de livres/BD/revues EN FRANÇAIS. Les rayonnages sont particulièrement bien fournis, l’espace enfant très spacieux et agréable. Ysée se précipite sur ses livres préférés (de la maison ou de la bibliothèque), et ça n’est que plus tard dans la journée que je pourrais lui lire de nouveaux livres. Je ressens que ça lui fait beaucoup de bien de retrouver ce qu’elle connaît et qu’elle aime, comme si ça la rassurait. Je me rends compte que ça nous manque les bibliothèques (nous en fréquentons 2 habituellement), même si Flora et Mathieu ont des liseuses et que nous avons pris un bon petit stock de livres pour Ysée. Nous y passerons la journée, avec une pause déjeuner où nous retrouvons Laurent et Raphaël (que je suis bien contente de connaître mieux 😊 ). Et quelle surprise (et quelle joie !) de tomber totalement par hasard sur des livres illustrés par Amélie, mon amie de toujours, et marraine de Flora. Après recherches, il y en a même pas mal ! C’est chouette, et bêtement ça fait chaud au cœur de « la trouver » là, et de voir que ses livres sont lus à des milliers de kilomètres de la France (et ils sont bien lus, puisque plusieurs sont déjà empruntés ce jour-là ).
Laurent de son côté est toujours à la recherche de LA solution. L’entreprise qui voulait nous installer le système abandonne, toujours ce problème d’incompatibilité systèmes métrique et impérial. Mais l’après-midi, il atterrit chez un bon petit bricoleur, qui l’envoie vers une entreprise d’hydraulique : apparemment, dans ce secteur d’activité il y a souvent besoin d’adaptateur entre les 2. Enfin la solution, qui était somme toute assez simple… quand on sait où s’adresser ! Laurent achète le reste des éléments de raccord, il bricolera tout ça quand notre dernière bouteille de gaz sera vide.
C’est vers 18h que nous partons vers Montréal, où nous arriverons tard. Montréal est une ville où le stationnement des VR est interdit, la seule solution possible étant un parking d’une marina en périphérie. Pas le plus sympathique, nous nous tournons à nouveau vers le boondocking. Et c’est à nouveau l’occasion d’une belle rencontre, avec Eric qui nous laisse à disposition son allée. Il nous accueille avec sa fille de 7 ans, Charline, qui emmène tout de suite nos enfants jouer dans le jardin. Nous voilà bien reçus ! Puis repas, vaisselle, rangement, écriture… il est tard, nous sommes fatigués. Il faut vraiment que nous nous organisions mieux, mais nous réfléchissons aussi à calmer le rythme de voyage. C’est trop fatigant de bouger tous les jours… La rue où nous sommes est très passante, je crains pour la nuit. Heureusement, je réussis à dégotter au fin fond d’un sac une paire de boules quiès, me voilà sauvée. Les enfants tiennent de leur père et tous les 4 dorment sans aucun souci 😉 .
Vendredi 2 juin
Encore un peu de pluie ? Et bien oui, ça nous manquait. Matinée corvée laverie pour moi, j’emmène Flora : trop de linge à porter pour moi toute seule, et ça va nous faire du bien de nous échapper un peu toutes les deux. Je peux ainsi travailler uniquement avec elle, c’est bien plus simple et efficace ! Pendant ce temps, Ysée s’est remise aux legos (seuls « jouets » emportés, et que nous n’avions pas encore pensé à sortir), avec Mathieu. L’après-midi, nous partons découvrir la ville. Nous traversons un grand et beau parc un peu excentré, avant de passer à côté du village olympique des JO d’été de 1976, puis prenons le métro pour arriver dans la vieille ville, qui, comme c’est la plupart du temps le cas, est surtout envahie par les boutiques de souvenirs, ce qui gâche un peu les lieux. Nous finissons par une balade au bord du Saint Laurent, avant de rentrer en métro + bus, ce qui nous permettra d’avoir un aperçu d’autres quartiers de la ville, qui semblent très agréables et cosmopolites. Et ça donne envie, j’ai hâte d’être au lendemain pour en découvrir plus. Malheureusement pour mes enfants (qui, du moins pour les 2 plus jeunes, n’y voient pas grand intérêt), j’adore découvrir une ville en la parcourant, le nez en l’air, pour sentir l’ambiance dans les différents quartiers.
Samedi 3 juin
Je suis contente, aujourd’hui je vais enfin rencontrer Laure, une « copine d’internet » (coucou les mamaoûts qui me lisent 😉 ), que je connais depuis plus de 10 ans mais jamais rencontrée ! Mais avant ça, matinée pourrie, quasi entièrement passée à courir à l’extérieur de la ville (l’autre bout du monde) afin de trouver un endroit où vidanger les réservoirs et à trouver du gaz : ça y est, les nôtres sont finies, il est temps de passer aux bouteilles US. Mais difficile d’en trouver des grandes. Je finis par abandonner Laurent à son triste sort (pas la peine qu’on se gâche la journée à tous) et pars avec Flora découvrir d’autres quartiers de la ville. J’aime beaucoup l’ambiance qui se dégage du coin dans lequel nous sommes, des bâtiments sur 2 ou 3 étages, avec des commerces sympas ou des restaurants au rez-de-chaussée (et pas les sempiternelles boutiques et enseignes de grande chaines qu’on retrouve dans tous les pays/villes et qui uniformisent tout). L’ensemble est très fleuri, décoré, joyeux ! Nous atterrissons dans une immense librairie (Renaut Bray), que nous avons envie de dévaliser. Heureusement (ou malheureusement pour Flora 😃 ), vivre dans un petit espace réduit notre fièvre acheteuse. Enfin la réduit un peu, je vais faire quelques folies pour Ysée (qui tourne un peu en rond avec la quinzaine de livres que nous lui avons emmenés… c’est qu’on en fait des kilomètres, et il faut l’occuper cette petite ! Et comme après le Québec, je ne pense pas pouvoir trouver des livres/cahiers en français…). Pendant ce temps, Laurent s’occupe de Mathieu et Ysée, et gère avec succès le changement du système de gaz, bravo ! Ce voyage permet à chacun de nous de dépasser ses limites et de s’améliorer 😉 .
Nous retrouvons ensuite Laure, Xavier et Mathis. C’est toujours amusant de rencontrer pour la premièrement fois quelqu’un qu’on connaît virtuellement depuis longtemps (et en général, on se connaît très bien), mais ça se passe tout de suite bien, naturellement, comme si on se connaissait « dans la vraie vie » depuis longtemps. Nous avions prévu d’aller assister à un évènement amérindien, mais il est déjà trop tard. Ubisoft organise le même jour une fête dans le quartier de Mile End. Des concerts, des jeux en plein air, différentes rues et ruelles sont bloquées pour l’occasion. Une ambiance très colorée et joyeuse. La fille de Laure et Xavier qui a le même âge que Flora n’est pas avec nous, et Flora reste un peu en retrait. Nous allons de site en site, puis Laurent, Mathieu et Ysée nous rejoignent et nous atterrissons dans un parc avec d’un côté des grands espaces verts et quelques jeux Ubisoft et de l’autre une aire de jeux : chacun y trouve son compte. Les enfants s’éclatent (notamment avec des épées fabriquées par Xavier, grand succès), les adultes papotent, c’est plutôt cool. Nous y restons toute la fin de journée, puis Xavier et Laure proposent que nous allions tous chez eux manger un couscous, avec deux amies à eux rencontrées entre temps, ainsi que leurs enfants. Nous y retrouvons Sacha, et Flora est bien contente de rencontrer une fille de son âge 😉 . Nous passons une très bonne soirée, et rentrons bien tard au camping-car ! Cet après-midi nous aura permis de découvrir de chouettes quartiers, d’où se dégage une ambiance bien agréable. On comprend que les gens de Montréal s’y sentent bien.
Dimanche 4 juin
Après notre coucher très tardif, grasse matinée pour tout le monde! Sauf pour Laurent, qui se lève et part faire un petit jogging. Xavier et Laure nous ont conseillé de prendre un bus pour monter en haut du Mont Royal, et redescendre à pied, une jolie balade à faire avec les enfants. Ils habitent ici depuis une quinzaine d’année, leurs enfants sont nés et ont grandi ici, ils sont de bons conseils 😉 . Il fait beau et chaud, c’est parfait ! Mais aujourd’hui a lieu le tour de Montréal à vélo, et beaucoup de rues sont fermées, des arrêts de bus supprimés ou déplacés, et la signalisation est calamiteuse. Nous marchons un bon moment dans des rues animées, achetons à manger sur le pouce et trouvons le bon arrêt pour monter. Arrivés en haut, nous nous enfonçons dans la forêt, Ysée en tête, bien entendu. Très belle vue sur Montréal depuis une grande place devant le Chalet du Mont Royal. C’est agréable de surplomber la ville depuis cet écrin de verdure. Flora voudrait en profiter pour faire des photos de pause de danse, comme elle en avait parlé avec l’une de ses profs de danse. Mais elle n’ose pas, peur du regard des gens autour, elle se bloque et ne sait pas quoi faire. Le début de l’adolescence n’est pas une période facile, et si au début du voyage j’ai eu l’impression qu’elle s’ouvrait et osait plus, je ressens maintenant beaucoup de gêne chez elle. Nous reparlons des projets que nous avions en partant, et qui sont tombés à l’eau : faire ces photos de danse, des interviews d’enfants, de leur carnet de voyage qu’ils ont plus ou moins laissé tomber. Peut-être aurions-nous du plus les pousser ? Mais je n’avais pas envie qu’on se gâche le voyage avec des prises de tête supplémentaires, sans parler du temps qui nous manque (entre les cours et les visites, découvertes, promenades… j’aime autant leur laisser du temps « libre »). Et au fond, pourquoi devoir toujours « rentabiliser », pourquoi ne pas simplement profiter des moments que nous vivons, sans arrières pensées, juste le plaisir de vivre ça, de voir ça…
Nous redescendons ensuite à travers bois et finissons par une longue pause dans un parc. Les enfants (et les parents ?) commencent à être fatigués, ils ont faim, mais nous n’avons plus du tout de monnaie, ni pour acheter à manger (en même temps, il n’y a rien ici 😃 ) ni pour prendre le bus, donc encore un peu de marche (dans la joie et la bonne humeur, comme vous pouvez l’imaginer avec des enfants affamés et fatigués 😉 ). Arrivée en ville, argent, goûter, métro, marche, bus et on rentre ! Nous retrouvons Eric, notre boondocker, et sa fille Charline que les enfants vont interviewer. Quelle chance de pouvoir rencontrer des gens comme ça ! Une très belle façon de voyager. Après le repas, corvée laverie pour Laurent (chacun son tour !). Le temps de coucher les enfants, vaisselle et rangement, puis écrire de mon carnet de voyage, je n’ai plus aucune énergie pour le blog… C’est difficile de tenir le rythme ! Quand nous ne sommes pas dans une grande ville ou chez des gens, j’arrive plus ou moins (souvent moins mais bon) à tenir le rythme, là c’est juste impossible ! Et comme pour tout, dès qu’on prend un peu de retard, ça devient plus difficile… Quand Laurent rentre, il nous reste à trouver notre point de chute pour le lendemain, et l’itinéraire pour les 3 ou 4 jours à venir. Direction les Adirondacks. Après la ville, nous avons toujours besoin de respirer dans la nature 😉 .
Lundi 5 juin
Départ de Montréal en fin de matinée, après les habituels pleins et vidanges. Nous arrivons à la frontière Canada-USA, sans trop d’inquiétudes, nous sommes toujours sous l’autorisation de séjourner de 90 jours, obtenue en arrivant à New-York. Comme nous étions naïfs optimistes ! Cela va en fait être très long et très pénible… Deux femmes officiers très zélées (et pas très avenantes) commencent à nous poser mille questions : les habituelles d’où venons-nous, où allons-nous, combien de temps ceci, combien de temps cela, et le camping-car, etc etc, puis des questions sur nos professions, et comment nous pouvons ne pas travailler pendant si longtemps, et les enfants/l’école, et l’argent (ça les intéresse beaucoup les questions d’argent !) blablablablabla. Elles nous font descendre du véhicule, tous les 5, pour aller répondre à d’autres questions devant d’autres officiers. C’est lourd, stressant, je ne comprends plus rien et ne sais plus répondre à la moindre question. Finalement, le chef est beaucoup plus cool (comme souvent jusqu’à présent !), et quand je lui propose d’aller voir notre blog pour qu’il vérifie nos propos, il me répond que c’est bon, pas de problème, il nous croit. Pendant ce temps, l’une des officiers est allée fouiller notre véhicule. Et voilà, nous pouvons rentrer aux USA, mais alors quel cinéma. Et c’est franchement désagréable. Quand on voit comme ça a été pénible avec notre « profil » (une famille, européenne, blanche, qui je pense présente pas trop mal), ça fait peur pour d’autres profils !
Il me faudra un petit moment pour redescendre en tension. Si nous n’avions pas eu Clara à récupérer à Calgary (et tous les parcs et tout l’ouest américain à voir quand même 😉 ), je crois bien que j’aurais demandé à Laurent qu’on trace direct vers le Mexique et qu’on sorte de ce pays) (il est possible que j’ai prononcé quelques gros mots en supplément 😉 ). Le reste de la journée se ddéroulera sur la route et sous la pluie. Pourtant, nous n’avançons pas tant que ça (entre le temps perdu à la douane, les courses, la recherche d’une clé 3G). C’est pénible pour tout le monde ce genre de journée.
Nous arrivons dans les Adirondacks, ça semble magnifique (entre les gouttes de pluie). Nous trouvons un tout petit parking bien planqué, en bord de lac : le camping n’y est normalement pas autorisé, mais vu le temps, ça nous étonnerait bien que quelqu’un vienne nous déloger (ou alors, je quitte ce pays direct 😉 ). Malgré la pluie, j’ai trop envie de prendre l’air et pars faire un tour en forêt : j’adore. Mais je rentre vite, trempée (ma doudoune n’est visiblement pas étanche !). J’espère très fort qu’il fera beau demain !
C’est passionnant de te lire, Ade 😃 c’est chouette de partager votre périple avec ce blog 😃
Bises !