Mercredi 24 mai
Il est temps pour nous de quitter Cape Cod. Nos hôtes nous permettent de faire le plein d’eau, mais il nous faut vider le réservoir d’eau grise. Nous roulons à l’affut de la moindre bouche d’égout disponible et finissons par trouver notre bonheur, ouf ! Le temps est toujours maussade, et nous passons devant l’usine des célèbres (pour les USA) chips Cape Cod, qui propose une visite : allons-y, ça changera ! C’est amusant (et instructif pour les enfants) de voir tout le processus de fabrication, et bien entendu nous repartons avec de petits paquets de chips pour goûter les différentes saveurs. Le soleil est revenu entre temps, nous nous arrêtons pour déjeuner sur une jolie plage à Hyannis Port, le fief de la famille Kennedy. S’il y a quelque chose que j’apprécie, c’est de pouvoir nous installer pour les repas ou les pauses dans des endroits comme ça. Et les enfants sont toujours ravis de pouvoir se défouler pendant ce temps !
Nous quittons la presqu’île et remontons la côte vers Plymouth, ville fondée en 1620 par les pélerins du Mayflower, et 2ème plus ancienne ville des USA encore existante. Une réplique du Mayflower a été construite, mais nous ne pourrons la visiter car elle est actuellement dans le Connecticut pour réparation. Nous visitons la Plimoth Plantation, village de pilgrims (pèlerins) reconstitué , avec personnages en costumes qui jouent le rôle des habitants et expliquent aux visiteurs les évènements historiques et la vie de l’époque (milieu 17ème siècle). C’est amusant, beaucoup connaissent Bordeaux et La Rochelle, des liens commerciaux (et religieux) liant les deux côtés de l’Atlantique. Visite très intéressante et instructive (surtout pour les enfants), même si la barrière de la langue nous fait certainement passer à côté de beaucoup de choses. Il y a également un (mini) campement d’amérindiens de reconstitué, mais nous avons surtout l’impression que c’est pour se donner bonne conscience. En tout cas, le site est très agréable, et nous y restons jusqu’à la fermeture pour en profiter au max.
Il est temps de continuer notre route vers Boston. Un boondocker qui ne pouvait nous recevoir nous a conseillé un endroit pour dormir : très pratique, nous sommes au calme en face de Boston, et un ferry fait la liaison vers le centre. Nous arrivons au coucher du soleil, après avoir traversé des ponts et admiré les îles et le littoral, la vue sur la skyline est magnifique ! C’est aussi ce genre de moments qui nous fait aimer le voyage.
Le lendemain, nous allons déchanter, il pleut et la météo n’annonce pas d’amélioration pour les jours à venir. Nous hésitons un bon moment, mais ça serait dommage d’être si près et de ne pas voir la ville, nous courons prendre le ferry. Ce trajet est fait essentiellement par des gens qui se rendent au travail : c’est toujours plus sympa que le RER . Enfin, ça doit être plus sympa, là avec la pluie, on ne se rend pas bien compte. Arrivés en ville, nous commençons à nous promener, avec dans l’idée de suivre le Freedom Trail, une ligne rouge dessinée au sol qui permet de relier les principaux monuments et points d’intérêt historiques de Boston. Sûrement une très bonne idée, mais pas aujourd’hui. La pluie redouble, nous nous réfugions dans le visitor center et y demandons conseil. Des différentes options, c’est le Children’s Museum qui va l’emporter (étonnant non ?), et nous y passons la journée. Un endroit super pour les enfants, dans l’esprit de la Cité des Enfants à Paris (cité des sciences), mais en beaucoup mieux, et pas limité à 2h ! Il y a vraiment un peu de tout, aussi bien pour se défouler que pour apprendre, se détendre, ou jouer, tout simplement. Nous y restons jusqu’à la fermeture, puis courrons sous la pluie prendre le ferry dans l’autre sens. Heure de pointe, il y a un monde fou, nous montons sur le pont supérieur qui est plus ou moins protégé, mais sommes vraiment trempés et gelés, c’est très désagréable. Arrivés au camping car, l’humidité est au max, et là tout de suite nous rêvons d’être à la maison, devant notre cheminée. La promiscuité est pénible dans ces moments là . Puis nous nous apercevons que de l’eau coule le long des fenêtres latérales de la capucine, petit moment de panique mais je pense que c’est causé par la condensation (et la suite me donnera raison). Le temps empire encore, Laurent voit sur internet qu’il y a une alerte submersion sur cette zone, et nous sommes garés contre le muret qui donne directement sur la plage et la mer. Après quelques allers-retours sous la pluie pour évaluer la situation, quand les vagues atteignent le mur (et qu’il reste encore une ou deux heures avant la marée haute), nous décidons d’avancer le camping-car, et nous voilà à 23h30 à tout ranger/sécuriser, descendre des cales, avancer le véhicule et le remettre sur cales. Nous sommes trempés mais nous avons bien ri, et les enfants n’auront rien capté .
Vendredi 26 mai
Le temps étant toujours pourri, nous ne nous éternisons pas à Boston. C’est toujours très frustrant de « passer à côté » d’une telle ville, mais c’est comme ça. Autant rentabiliser la journée mauvais temps, ça sera donc corvée lessive et route au programme (autant rouler quand il pleut). Tant de personnes différentes nous ayant assuré qu’on ne pouvait pas ne pas voir le Maine, Laurent accepte de faire le détour (et j’en suis ravie, j’avais très envie de remonter jusque-là. Et même plus, mais c’est déjà ça). Les enfants travaillent bien pendant que les machines tournent, puis nous roulons, roulons, roulons, avec une pause pique-nique à Hampton Beach, où de nombreux surfeurs profitent des vagues. Le front de mer est très laid, très touristique-moche. Nous nous éloignons ensuite des côtés, et le paysage change, la forêt n’est plus la même, il n’y a plus de villes mais des maisons isolées tout au long de la route. Les américains rencontrés à Cape Cod nous avaient parlé de cette différence qu’ils avaient noté en France dans la répartition de la population : ici, nous ne voyons plus de villes/villages, mais il y a des maisons quasi tout le long de la route, très espacées les unes des autres. Et c’est étonnant de voir tant de gens habiter des endroits si paumés.
Le problème du gaz commence à sérieusement nous préoccuper. Ici, les bouteilles de gaz ne sont pas consignées, mais on les fait remplir. Sauf que notre système français étant différent de l’américain, impossible de remplir nos bouteilles. Nous nous arrêtons dans un camping qui propose ce service, le gérant très sympa va tout essayer pour nous dépanner, et il va même finir par appeler un spécialiste du gaz, qui se déplace mais n’a pas de solution pour nous. Ce problème va nous préoccuper et nous prendre du temps jusqu’au Québec, où un bricoleur nous trouvera LA solution (qui était toute simple finalement).
Nous arrivons très tard dans le campground (camping) d’un state park, très rudimentaire et tout petit, on croirait faire du camping sauvage en pleine forêt. Et on aime bien ! Complètement perdu au milieu de nulle part, et c’est là qu’on s’aperçoit que nous n’avons plus de monnaie pour payer la nuit (il n’y a personne à l’entrée, il faut mettre l’argent dans une enveloppe et la déposer dans une boîte. Nous revoilà donc repartis (dans une ambiance très détendue 😃 ) à la recherche d’une ville et d’un distributeur. C’est dans le noir que nous nous installerons pour la nuit.
Samedi 27 mai
C’est un plaisir de se réveiller dans la forêt ! Mais nous ne nous attardons pas, en route pour l’Acadia National Park, situé sur une île tout au nord du Maine, proche de la frontière du Canada (New Brunswick). Nous pensions dormir dans l’un des campgrounds du National Park, mais ils sont complets tous les trois (week-end prolongé du Memorial Day oblige). Nous verrons sur place. La route est une peu longuette, mais le nez collé à la fenêtre, je me régale des paysages, villages comme nature. Pauvre Laurent (oui, c’est encore lui qui conduit…), j’ai l’impression de lui faire rater plein de choses en ne conduisant pas. C’est tellement incroyable de se trouver plongés dans ces ambiances si souvent lues/vues au cinéma ou à la télé (je l’ai peut-être déjà dit ?). Ysée est bien difficile pendant ce trajet, elle nous sollicite énormément, veut toujours que quelqu’un s’occuper d’elle, et nous redit pour la millième fois (et il y en aura encore bien d’autres) qu’elle ne voulait pas faire ce voyage, et ça se finit en crise de colère et pleurs (difficile de démêler l’un de l’autre en ce moment avec elle). Et elle a faiiiiiiiiim (mais elle a toujours faim dans ce pays ! ) : Laurent propose un apéro en roulant, ouf, ça va mieux et nous permet d’arriver à destination dans le calme.
Nous arrivons sur Mount Desert Island, en empruntant un pont, quelle belle vue. Arrêt au Visitor Center, les campgrounds à l’intérieur du parc national affichent effectivement complet, mais il y a de la place sur les campings privés de l’île. Nous en trouvons un pas mal du tout, dans un cadre très nature, avec aire de jeux et piscine, et surtout une très belle vue. Les enfants sont ravis ! Nous y passerons deux nuits, envie (besoin !) de se poser un peu. Laurent sieste, les enfants jouent à l’aire de jeux (ils restent encore beaucoup tous les 3, c’est pas comme ça qu’ils vont pratiquer l’anglais), j’en profite pour essayer de rattraper mon retard d’écriture. Mathieu et Ysée testeront même la piscine, qui était déserte car pas très chaude, ce qui va attirer d’autres enfants (les autres parents doivent nous détester 😃 ). Nous ne bougeons pas de la fin de journée, et c’est agréable (comme il est agréable de pouvoir prendre une « vraie » douche 😉 ).
Petit plaisir du soir, pour Laurent et les enfants : faire griller des saucisses puis des chamallows sur le feu de camp, grâce à des pics en bois taillés par Mathieu avec le couteau suisse offert pour ses 10 ans par Papé. Une belle façon de terminer la journée !
Dimanche 28 mai
Pas de restriction d’eau, pancakes au petit déjeuner ! Et sur la table de pique-nique au soleil, c’est encore mieux. Nous partons dès que possible (soit après avoir évacuées toutes les tâches nécessaires au déplacement du camping-car) (et c’est dans ces moments-là qu’on pense que pick-up + caravane, c’est quand même pas mal pour se déplacer plus librement) , à la découverte du Acadia National Park, et c’est absolument magnifique ! Laurent nous emmène d’abord sur le plus haut sommet de l’île : Mount Cadillac (Mathieu et moi verrons un beau renard en chemin). De là, nous dominons toute l’île, avec une vue incroyable à la fois sur l’île, ses terres et ses lacs, sur l’Océan et sur toutes les petites îles environnantes. On ne peut qu’adorer.
Nous redescendons vers le littoral, et là… nous ne sommes pas seuls. Pas seuls du tout, on se croirait à Arcachon un 15 août. Beaucoup trop de monde pour nous, nous nous reculons vers l’intérieur pour pique-niquer tranquille. En reprenant la route, nous trouvons un joli coin où s’arrêter, et empruntons un sentier qui part. Ysée en tête (elle est faite pour randonner en forêt ou montagne cette petite, quand elle part devant on ne l’arrête plus), je la suis, et nous nous trouvons face à un très beau cerf, à peine 15 mètres de nous, et pas du tout effrayé, il se laisse admirer. Je ne sais pas pourquoi, ça fait tellement plus d’effet d’observer un animal en liberté, dans son milieu naturel (oui, il y a aussi des cerfs en France, je sais 😉 ). Avec ma rapidité légendaire à prendre des photos, il a le temps de s’éloigner tranquillement, et le reste de la famille ne peut que l’apercevoir. Pas grave, ils pourront l’admirer au retour eux aussi ! Nous repartons et referons une dernière pause, à la recherche d’une géocache qui nous emmènera dans un endroit sympa mais sans plus (au passage, nous avons fait très peu de géocaches depuis notre arrivée aux USA, c’est étonnant).
Retour au camping, re-baignade et jeux, re-inspection de tiques et re-feu de camp.
Nous aurons eu la chance de profiter de deux belles journées ensoleillées et soirées autour du feu de camp (même si le fond de l’air reste assez frais), ça fait beaucoup de bien! Et de rester deux soirs de suite au même endroit aussi ! Après beaucoup d’hésitation (et à mon grand désespoir), nous renonçons à remonter jusqu’à la ville de Québec et à remonter le fleuve Saint-Laurent, trop de kilomètres et de temps. Nous partirons direction Victoriaville le lendemain, où nous espérons voir Raphaël, le fils d’Isabelle (la femme de mon père).
je viens de relire ce passage . Toujours aussi captivant et pourtant je l’ai déjà lu….
Je vous envie d’être aussi jeune et de pouvoir vivre ça, que de souvenirs pour plus tard.
Bises et encore merci à Ade.
Coucou Deline ! ENFIN….je me connecte à vous ! A peine arrivée et je suis déjà captivée…j’ai du retard je découvre le mois de Mai à l’instant et vous avez déjà vécu tellement d’aventures….je me régale, allez je vous laisse je continue ma lecture !!!