Vendredi 1er décembre, Sierra Gorda
Nous voilà déjà en décembre… que le temps passe vite ! Nous nous sentons totalement en décalage avec notre vie en France, pas du tout dans l’esprit de noël qui approche.
Que la nuit fut froide ! Pas gênant tant que nous sommes sous la couette, mais difficile d’en sortir ce matin (il ne devait pas faire plus de 10 degrés), et j’ai gardé les pieds gelés toute la matinée… Les enfants travaillent, nous déjeunons en vitesse et en route vers le nord !
Les paysages de la Sierra Gorda sont aussi beaux que la veille, toutes ces montagnes au loin, tout autour (mais toujours pas de photo, ça ne rend rien, il y a une légère brume persistante, et de toute façon pas d’endroits pour s’arrêter !), et ils varient : nous quittons les hauteurs et forêts alpines pour nous retrouver dans une végétation luxuriante et tropicale, plus rien à voir.
Nous arrivons en fin d’après-midi à Ixtilpa, petite ville connue pour ses chutes d’eau et les jardins délirants créés par un milliardaire un peu fou, Edward James. Pas trop de choix pour la nuit, les nomad nous ayant prévenus que difficile (voire impossible) de passer avec nos camping-cars dans les ruelles raides et étroites : nous allons vers un camping, pas donné et le gérant refuse de négocier (de toute façon, il sait que nous n’avons guère le choix). Pas de douche chaude, mais du Wi-Fi, c’est toujours ça de pris ! Et surtout, un cadre sympa, même si nous stationnons sur une allée pavée, avec de grands espaces, les enfants vont s’inventer de grandes aventures. Les températures sont nettement plus clémentes, et pour les parents, c’est la première fin de journée/soirée que nous pouvons passer dehors (et c’est bien plus sympa qu’enfermer dans un camping-car, même si celui des Escapade est grand et confortable !).
Nous essayons de nous coucher pas trop tard, il serait bon que nous décollions pas trop tard demain matin…
Samedi 2 décembre, Ixtilpa et Las Pozas
Nous ne nous sommes pas couchés très tôt finalement, wifi oblige (mises à jour, transfert des photos, gestion des mails et autres). Nous avions prévu de partir à 9h, c’est finalement à presque 10h30 que nous décollons… Le gérant nous a proposé de faire chauffer de l’eau pour prendre les douches : un chauffe-eau au bois, une seule cabine, pour 9 personnes, forcément, ça prend du temps 😉. Et très rustique : une petite cabine à ciel ouvert (il fait nettement plus chaud que les derniers jours, où nous avions très très froid le matin, ouf), avec une porte en planches de bois disjointes, le tout pas super propre (mais nous ne sommes pas douchés depuis quelques jours, ça fait très bien l’affaire !).
Nous descendons vers la cascade Los Comales et les jardins fous de Las Pozas. Le chemin vers la cascade nous offre une jolie mais très courte promenade. Nous ressortons un peu déçus, mais je sais que la suite devrait nous surprendre agréablement 😉 .
Les jardins Las Pozas. Edward James, richissime anglais né au début du 20ème siècle, était un homme passionné d’art et de nature. Proche du milieu surréalisme (il fut notamment ami de Dali), il eut un véritable coup de cœur pour la région de San Luis Potosi dans les années 40 : il y acquit un vaste terrain et y créa des jardins tout droit issus de son imagination débordante (et délirante). Durant les 3 décennies suivantes, il engloutira des millions d’euros dans cette création et son entretien.
Un seul mot d’ordre : enfouir dans cette végétation exubérante des constructions délirantes, n’ayant ni usage ni logique, faire de ces jardins un dédale de chemins sans queue ni tête, où l’on peut délicieusement se perdre… Réellement étourdissant et enchanteur. Seul regret en ce qui nous concerne : visite un samedi, nous étions loin d’être seuls ! Et j’aurais aimé y rester plus longtemps, mais il y avait trop de monde, les enfants avaient faim, et nous avions de la route à faire après… Si c’était à refaire, nous nous organiserions autrement !
D’autres photos des jardins d’Edward James ici
Etape suivante : d’autres cascades, las cascadas de Tamul, un peu plus au nord. A nouveau, des paysages magnifiques se succèdent, végétation luxuriante et débordante, c’est un régal cette région ! Nous redescendons d’altitude et ne sommes plus qu’à 800m.
Arrivés sur place, nous nous garons pour la nuit sur le terrain près de la rivière, et nous découvrons des eaux turquoises, et de très nombreuses barques allongées (lanchas) très colorées. C’est beau ! Je sens que la balade de demain va être belle 😊 .
Dimanche 3 décembre, Cascadas de Tamul
Pour aller voir les cascades de Tamul, il nous faut louer une barque. Toujours avec les Escapade en Famille, nous sommes 9 et en prenons une juste pour nos 2 familles. Et maintenant il faut… ramer ! Pas de moteur sur cette jolie rivière, nos bras sont mis à l’épreuve 😉 ! Très amusant ! Les eaux sont d’une couleur magnifique, turquoise, due à la quantité importante de calcium, et Ysée relève la ressemblance avec les eaux du Lac Louise, dans les Rocheuses Canadiennes. Pas le même climat pourtant 😉.
Les abords de la rivière sont splendides, d’un côté une paroi très raide, de l’autre quelques petites cascades et toujours cette forêt dense qui nous plaît tant. Je ne saurais dire combien de temps nous mettons pour approcher les cascades ; sur une petite portion, nous devons descendre et faire le trajet à pied : il y a des rapides et notre guide, aidé de son jeune neveu, va tirer la barque le long de la rivière (et ça semble bien difficile !). Enfin, au détour d’une courbe, les cascades apparaissent, et elles sont magnifiques ! 105 mètres de hauteur, dans ce cadre si nature, c’est beau ! Nous ne pouvons pas nous approcher trop malheureusement, en raison des courants (forcément très fort près des chutes 😉 ) et faisons une pause photo sur un rocher (comme les 2 bateaux qui nous précèdent et tous ceux qui suivront…).
Il est temps de repartir dans l’autre sens, et c’est bien plus facile dans ce sens 😉, portés par le courant. Notre guide propose aux adultes qui savent bien nager de sauter dans l’eau et de descendre les rapides sur une petite portion : Angélique, Eudes, Flora et Laurent n’hésitent pas longtemps et se jettent dans les remous, je reste dans la lancha avec les enfants (la bonne excuse, en fait j’ai juste trop peur 😃) .Une dernière pause et nous montons dans une grotte, où nous pouvons nous baigner. Là encore, gilets de sauvetage obligatoires pour tout le monde (nous ne les aurons pas quittés de la matinée), l’eau étant très profonde dans cette cavité. C’est un délice de s’y baigner, une première pour les enfants et moi, tout le monde apprécie. Nous y restons une petite demi-heure, et il est temps de repartir… sans trop de regret, il y a de plus en plus de monde. Nous avions choisi de partir en excursion le matin, pas trop tard, et nous en félicitons : au retour nous croiserons de nombreuses embarcations, certaines chargées jusqu’à 24 passagers ! Je dois avouer quelques petits échanges d’éclaboussures lorsque nous les croisons, le tout dans la bonne humeur (de toute façon, à ce stade, nous sommes tous bien mouillés 😉 ). C’était une très belle matinée, tout le monde a beaucoup apprécié.
L’après-midi est déjà bien entamé quand nous retournons au camping-car. Nous étions un peu pressés d’y retourner car un petit miracle a eu lieu ce matin : le chauffe-eau/chauffage semble remarcher ! En panne depuis plus d’un mois, malgré toutes les tentatives d’intervention, le voyant était toujours au rouge ; de temps en temps, Laurent ou moi essayions de le rallumer, « juste pour voir », et ce matin hop, le voyant vert s’est allumé ! Gros espoir, mais nous sommes partis sans avoir eu le temps de vérifier qu’il fonctionnait effectivement. En y croyant très fort, nous ouvrons le robinet d’eau chaude : c’est bien de l’eau brûlante qui en sort, grosse grosse danse de la joie 😃. Cela paraît peut-être bête, mais avec les températures nocturnes très basses (de plus en plus proches de zéro), ça devenait vraiment pas facile, et nous appréhendions un peu la suite. Un vrai souci de moins !
Le temps de manger, de ranger, et nous voilà en route, toujours vers le nord, vers Tamasopo. Nous continuons la descente entamée la veille et sommes maintenant à moins de 100m d’altitude : les températures s’en ressentent et nous retrouvons la chaleur 😊 . Nous traversons des villages assez traditionnels, peuplés pour certains en grande partie d’indiens huastèques. Dans la vallée, nous revoilà cernés de champs de canne à sucre, comme dans l’état du Nayarit. Le glyphosate, tant décrié car si dangereux pour la nature et notre santé, semble avoir plutôt bonne presse ici, à en juger par le nombre de panneaux indiquant que les champs sont traités avec des produits en contenant… Nous croisons des camions portant des chargements énormes de cannes, à se demander comment le tout tient bon. Petite anecdote : les paysans font brûler les champs avant la récolte, et nous passons sur une route qui longe un champ en feu ; très impressionnant (et un peu effrayant), nous traversons des écrans de fumée et de chaleur, sans dégâts, ouf !
Arrivés au point iOverlander, il n’y a pas de place pour se garer… nous allons un peu plus loin, et après avoir un peu discuté avec un jeune homme, il nous guide (sur sa mobylette- tricycle de vendeur de jus de fruits) vers un grand terrain, entouré de cascades (le tout payant bien sûr, mais là, ça vaut le coût) : la nuit est tombée, nous ne voyons pas mais entendons très bien le déchainement des chutes d’eau ! Impatience de les découvrir le lendemain au réveil…
Lundi 4 et mardi 5 décembre, Tamasopo
Quel bonheur d’ouvrir les stores sur un décor pareil ! Une vaste pelouse, sur plusieurs niveaux, déserte mis à part 3 chevaux, plusieurs petites cascades, des eaux limpides, des arbres magnifiques… On aurait pu plus mal tomber ! La journée se déroule entre cours, baignade, exploration des alentours et détente, c’est parfait ! Quel bonheur pour les enfants de nager dans un tel cadre, de pouvoir jouer à Tarzan en se balançant sur les cordes accrochées aux branches et de sauter dans l’eau 😊 . Nous y sommes si bien que nous y resterons une nuit supplémentaire 😉 (et ça aussi, ça fait du bien, de ne pas avoir à tout remballer et à partir à la recherche d’un nouveau bivouac !). Pas grand-chose à raconter, même si nous avons adoré nous y poser 😉 .
Le mardi, nous repartons en milieu d’après-midi, sachant que nous n’allons pas bien loin. En arrivant à l’entrée de Tamasopo, nous voyons de l’animation près d’une sorte d’arène. La femme de la laverie nous expliquera que c’est la fête du village ! Nous trouvons notre stationnement pour la nuit, puis retournons sur place. Des locaux nous ont déconseillé d’y aller trop tard, les mecs bourrés de la fête commençant généralement dès 20h à s’envoyer à la tête des bouteilles de bière… Bon, en fait le spectacle ne se révèle pas passionnant, une espèce de pauvre rodéo (pauvres taureaux surtout !), une consommation de bière qui paraît déjà largement sans modération, des blablas auxquels on ne comprend rien. Nous remontons nous garer pour la nuit sans trop nous attarder.