Mardi 19 septembre
Beaucoup de route, toujours ces paysages désertiques et la chaleur, pour atteindre une ville fantôme. En 1848, de l’or fut découvert en Californie, entraînant une arrivée massive de chercheurs d’or, avec ou sans famille, et le peuplement très rapide de la Californie. Il reste de cette période quelques villes fantômes, désertées et abandonnées dès lors que la mine était épuisée. La plupart des ghost towns sont au nord de San Francisco, mais nous en trouvons une pas loin d’où nous sommes. Toujours très amusant à voir, très pittoresque !! Celle-ci est de nouveau partiellement habitée (et on se demande de quoi vivent les gens, ce qu’ils peuvent bien faire ici, loin de tout et sur des terres si inhospitalières), mais une partie en ruine est assez sympa à voir.
Nous nous posons pour dormir sur un parking, en plein désert également, et très vite le vent se met à souffler fort, très fort, très très fort. Le camping-car tangue, le bruit est impressionnant, les enfants ne sont pas rassurés (et les adultes pas très sereins non plus). Mais le camping-car est lourd, pas de risque qu’il bascule (oui, il arrive un moment où on se pose la question !), et il n’y a rien de dangereux à l’horizon qui pourrait nous heurter. Tentons de dormir…
Mercredi 20 septembre 2017, Los Angeles
Quelle nuit ! Nous ne savons pas à combien les vents ont soufflés, mais ça a été très pénible !! (et j’ai une pensée pour les habitants des Caraïbes qui ont subi plusieurs ouragans meurtriers ces derniers temps…).
Nous quittons les lieux sans trop tarder, après un passage éclair dans la petite bibliothèque de ce centre (un homme étant venu nous parler et nous y inviter 😉 ).
Plus d’eau, et difficile à trouver par ici (nous venons de longer le désert de Mojave), nous nous arrêtons à Lancaster, dans une caserne de pompiers (merci la Nomad Family pour le bon plan 😉 ). Très sympa, le capitaine nous permet de remplir nos réservoirs et s’intéresse vite à notre histoire, et l’un des pompiers vient offrir aux enfants des casques en plastique (magnifiques et très zéro déchet, mais comment refuser 😉 ). Toute petite caserne, il n’a pas grand-chose à nous faire visiter, aussi nous envoie-t-il à la caserne principale de la ville, où nous pourrons voir de beaux camions etc. Pourquoi pas, nous ne sommes plus très loin de LA et nous avons le temps. Arrivés sur place, nous sommes accueillis par le capitaine, déjà informé par son collègue de notre venue 😉 . Il va se mettre en quatre pour tout nous faire visiter, nous expliquer, avec une grande gentillesse et une belle fierté. Lui aussi n’en revient pas de notre voyage, et nous présente à chaque pompier croisé comme des « français qui ont fait venir leur RV par bateau depuis l’Europe pour voyager pendant un an ». C’est amusant comme vraiment, tous les américains bloquent sur cette histoire de traversée (les deux questions phares de notre voyage sont pour l’instant celles-là : comment avez-vous fait venir le camping-car et combien de temps cela a pris. La troisième étant très souvent combien ça a coûté 😉 ). Nous visiter donc tous les locaux, les salles communes (ils montrent le tiroir secret aux enfants, rempli de bonbons et sucreries. Ils ont même une machine à pop-corn), les dortoirs, salle de sport etc. C’est un lieu d’entraînement, il y a un petit immeuble qui leur sert pour mettre les nouvelles recrues en situation réelle. Nous sommes autorisés à monter dans les véhicules, très impressionnant avec tous ces équipements informatiques, ils semblent à la pointe de la technologie. Et tous les camions paraissent flambant neuf, sont rutilants. Une équipe part après que nous ayons pris une photo, avec les sirènes, et on se demande si ça n’est pas un peu pour nous faire plaisir 😉 . Avant de repartir, nous faisons visiter au Captain Dan notre RV, et il est très étonné de voir un si petit RV 😊 .
Encore une heure de route avant d’atteindre LA, et nous revoilà sur ces gigantesques autoroutes. Nous allons directement vers un point iOverlander (Mulholland drive trail parking – oui, le Mulholland drive du film de David Lynch !) sur une des collines qui surplombent la ville, du côté de Beverly Hills, et quelle galère en camping-car ! Rues très étroites, ça monte et ça tournicote, mettant les nerfs à rude épreuve (Laurent gère sans problème 😉 ). Les maisons sont de plus en plus belles, nous voilà dans des quartiers chics 😉 . Une fois les lieux repérés, nous allons vers Canyon Lake Drive, un point de vue sur les célébrissimes lettres Hollywood (difficile de trouver un endroit d’où les voir et surtout où stationner). Il y a un parc pour chien (ça, on s’en fiche un peu, mais c’est comme toujours très amusant de voir les touristes prendre la pose) et surtout une aire de jeux qui fait le bonheur d’Ysée (autant vous le dire tout de suite : les lettres et le mythe hollywoodien, elle s’en fiche complètement 😊).
Nous descendons ensuite vers Hollywood Boulevard et ses trottoirs décorés d’étoiles. Pas trop compliqué de se garer, mais nous n’avons pas beaucoup de temps avant que le stationnement soit interdit, ici à partir de 18h (les panneaux de stationnement sont une énorme prise de tête ici, avec des interdictions/autorisations et restrictions sur le même panneau, il nous faut toujours un moment avant de les comprendre). Bien entendu, nous partons dans la mauvaise direction et ne connaissons pas beaucoup de noms inscrits, certainement d’anciennes célébrités américaines peu connues de nos jours. Nous repartons dans l’autre sens, et cette fois les noms connus se multiplient, c’est finalement très amusant ! Et tellement foufou d’être là 😉 . Quelques photos, des pensées pour plein de personnes de mon entourage, selon les noms relevés, et il nous faut repartir (nous n’avons pas encore fait l’expérience de la fourrière américaine, et n’avons pas spécialement envie de tester, mais nous avons ouïe dire qu’il ne faut pas longtemps avant de se faire enlever son véhicule). Dommage, on s’amusait bien !
Nous remontons vers le point iOverlander, mais la garde arrive peut après la tombée de la nuit et nous demande de repartir tout de suite (ça ne m’étonne qu’à moitié). Direction un autre point, un parking relais près des Studios Universal. L’endroit nous paraissait très bruyant, mais nous y passons une bonne nuit. Enfin ça reste un parking en pleine agglomération, nous avons hâte de pouvoir dormir dans des endroits plus sympas (et de pouvoir utiliser la tente).
Jeudi 21 septembre
Réveil sous la pluie, ça faisait longtemps ! Mais ça ne dure pas.
Très longtemps que nous n’avons pas fait de musée (trop pour les enfants, qui aiment beaucoup), Flora a repéré le Science Center, allons-y ! Nous (Flora et moi) avions très envie de faire les visites de studios cinéma et télé, mais à + de 100$ par personne, nous laissons tomber l’idée. A 5 (et même 6 en ce moment), ça fait tellement vite cher que, comme beaucoup de familles voyageuses, nous avons abandonné l’idée de visiter les musées et autres activités/sorties payantes.
Petite parenthèse financière. Nous nous en accordons un par grande ville en général, et essayons de profiter au max des offres de musées gratuits (comme c’est le cas pour le Science Center). Ça peut paraître un peu radin, mais c’est aussi la réalité d’un voyage comme le nôtre, nous avions un budget, conséquent il est vrai, mais pas extensible. Et nous voyons et vivons déjà tant de choses et moments incroyables ! Les merveilles de la nature, les rencontres que nous avons pu faire, la vie de voyage sont suffisamment enrichissantes pour nous combler, et c’est ce que nous recherchions. La vie en Amérique du Nord nous a coûté plus cher que prévu, nous avons eu pas mal de frais sur le véhicule, des frais en France également, et dans l’état actuel des choses, nous n’irons pas en Amérique du Sud, le passage du Panama coûtant trop cher (pour ceux qui ne le sauraient pas, comme nous avons de planifier le voyage 😉 , il n’y a pas de passage terrestre possible du Panama à la Colombie, donc bateau pour le camping-car, et avion+logement pour toute la famille, avec tous les frais annexes, ça monte vite). Nous avons une locataire dans notre maison depuis le début du mois de septembre, c’est déjà un grand soulagement (j’ai un temps regretté de ne pas avoir vendu la maison, vu les frais, mais je suis très heureuse à l’idée de la retrouver en rentrant). Peut-être même devrons nous écourter notre voyage, et nous ne savons pas encore du tout ce que nous ferons du camping-car : le revendre à une famille désireuse de faire le même voyage, le ramener en France, ou le laisser en gardiennage dans un pays (le Mexique permet 10 ans d’importation temporaire) et revenir voyager plus tard ? Plein de questions sans réponse pour le moment, mais cela ne nous préoccupe pas plus que ça, comme toujours nous sommes confiants, les réponses viendront 😉. Fin de la parenthèse sous !
Nous étions arrivés dans l’idée de rester au Science Center la matinée, nous en repartons finalement, après une pause déjeuner, à 16h30 ! Une partie dédiée aux différents écosystèmes, avec de nombreuses salles, souvent très ludiques, une partie sur le corps humain, une autre les différents modes de transports, et je n’ai pas tout exploré. Des salles de découvertes réservées aux jeunes enfants où Ysée va bien s’amuser et d’où nous aurons le plus grand mal à l’extraire 😉 . Le temps de faire des courses, essence, de passer à un State park trop cher pour que nous y restions la nuit (tous les campings de cette région sont hors de prix, et les SP y sont plus chers que partout ailleurs), il est encore une fois bien tard quand nous trouvons où dormir…
Vendredi 22 septembre
Nous repartons prendre le petit déjeuner sur un parking au bord de la mer, avant d’aller nous balader à Venice Beach, déjà fait avec papa. L’ambiance est toujours la même, mais plus sympa en journée qu’à la tombée de la nuit. Laurent, Audrey, Mathieu et Ysée vont se baigner, Flora et moi préférons nous promener. Il y a tellement de choses étranges par ici, la rue est un spectacle à elle toute seule.
Nous mangeons vite fait un truc, Audrey cherche des cadeaux à rapporter en France, et nous recevons un message de nos (nouveaux 😉 ) amis de la NomadFamily : ils redescendent de SF , nous y remontons, ça aurait été dommage de ne pas se croiser sur la route, nous leur avons proposé de passer la soirée ensemble dans le camping Jalama Beach, sur la côte mais loin de tout, nous avions beaucoup aimé l’endroit avec mon père. Sauf que (oui oui, l’anticipation, tout ça tout ça), nous n’avions pas pensé que c’était si loin ! Que nous sommes bêtes, nous allons y arriver super tard en fin d’après-midi… Nous remontons vite en voiture et Laurent roule un peu trop vite pour les rejoindre.
Heureusement qu’ils sont arrivés avant nous, et pris un emplacement pour nos 2 véhicules, le camping est complet quand nous arrivons. Les enfants sont ravis de retrouver leurs copains et n’attendent pas que nous ayons franchi la barrière pour courir à leur rencontre. Et les parents sont bien contents aussi 😉 . Malheureusement, les conditions ne sont plus les mêmes que la dernière fois, et il fait bien froid ce soir, le feu de camp n’est pas de trop. Après diner, les enfants regardent un dessin animé, bien au chaud dans le Land des Nomad, Alex et Laurent sympathisent avec les campeurs qui ont encore des bières autour de nous, pendant que Manue, Audrey, Flora et moi papotons dans le camping car. Très bonne soirée (peut-être un peu trop arrosée, mais nous avons bien ri !).
Textes du 23 au 25 septembre perdus, et pas le courage de retrouver ce que nous avons fait ces jours-là. Nous avons quitté les Nomad au camping et sommes remontés vers San Francisco, en passant par Monterrey et Carmel-by-the-sea. Pas grand-chose à signaler si ce n’est que nous avons vu des baleines ! De très loin, mais nous étions quand même ravis 😊 . Paysages magnifiques…
Mardi 26 septembre
Nous partons de la Marina et nous promenons toute la matinée dans les rues de San Francisco. C’est épuisant toutes ces montées 😀 . Quelques petites pauses (dont une dans une papeterie géniale, nous y aurions bien fait des folies… voyager en camping-car aide à être décroissant 😉 ), et nous admirons encore et toujours l’architecture. Pause photo obligatoire devant les plus célèbres des Painted Ladies, celles de Square Alamo. Le terme painted ladies désigne des maisons de style édouardien ou Victorien, présentant au moins trois couleurs de peinture différentes, pour mettre en valeur les détails architecturaux.
Nous arrivons (enfin !) (après avoir marché 4 miles quand même) dans le quartier Mission Dolorès, où nous cherchons un restaurant pour le déjeuner : pas évident un mardi midi, plusieurs sont fermés. Jean-Luc et Corinne nous rejoignent enfin, nous continuons à parler voyage 😉 . Nous nous séparons ensuite, Audrey et Mathieu voulant faire les boutiques de souvenirs, je retourne avec eux à Pier 39, Laurent emmène les filles au parc , et nous nous retrouvons en fin de journée, pour une dernière soirée à 6…
Mercredi 27 septembre
Départ d’Audrey aujourd’hui, matinée un peu entre deux, toujours étranges ces moments précédant les départs. Nous partons prendre le petit déjeuner sur la Marina, vue claire et dégagée sur la Baie, parfait. J’aime décidément bien cet endroit. Milieu de matinée, nous quittons les lieux, petite pause courses , souvenirs (gustatifs cette fois) à rapporter en France, et zou, aéroport. On commence à bien connaître 😉 . Embrassades, au revoir… ces 2 semaines ont passées bien vite…
Et nous repartons. Si j’ai été très heureuse d’accueillir tous nos « visiteurs », je ne suis pas mécontente que nous nous retrouvions tous les cinq. A six dans le camping-car, c’est quand même bien compliqué, et surtout le rythme avec les touristes n’est pas du tout le même que quand nous sommes entre nous : forcément, quelqu’un qui vient 2 ou 3 semaines va vouloir faire/voir beaucoup de choses (et on les comprend !!), nous avons donc beaucoup roulé et visité, au détriment des derniers temps du travail scolaire des enfants. Maintenant, nous allons reprendre le temps de les faire travailler posément tous les matins (pour Flora du moins, Mathieu ça va plus vite), et de moins courir. Respecter un meilleur rythme pour les enfants aussi, plus structuré, parce que ça n’est pas évident pour eux aussi, c’est toujours un peu le bazar dans les horaires, et plus de régularité ne leur ferait pas de mal. Nous ne sommes pas en vacances…
Journée de route au programme : nous ne savons pas si nous repassons par Los Angeles ou pas, mais nous filons vers le sud, en prenant l’interstate 5, qui passe bien à l’intérieur des terres… là où il fait bien chaud ! Nous aurions aimé longer la côte en passant par Big Sur, malheureusement une bonne partie de la route 1 est fermée, jusqu’en 2018. Tant pis ! Les paysages sont bien monotones par ici, des kilomètres de hautes herbes jaunies, desséchées et battues par les vents, un pauvre arbre qui semble bien malheureux de temps en temps. Pas de villes sur de bonnes distances. Un œil sur la jauge du réservoir, nous sommes bien juste mais ça devrait aller jusqu’à la prochaine station. Sauf que en fait non, sur ces grandes routes nous roulons plus vite et consommons donc beaucoup plus d’essence… Tout à coup, Laurent sent une grosse perte de puissance, puis un 1er voyant rouge s’allume, rapidement suivi de 2 autres. Et la voiture s’arrête… bien bien bien, c’est pas comme si nous étions sur une route avec d’énormes camions qui passent à un train d’enfer… Heureusement, Laurent laisse glisser la voiture vers un renfoncement le long de la route, nous serons un peu plus en sécurité. Nous ne sommes pas sûrs que ça soit « juste » une panne d’essence (ça ne nous est jamais arrivé !) et craignons un peu un problème moteur (et vu la chaleur, ça ne nous étonnerait pas plus que ça). Chaque chose en son temps, Laurent va tout d’abord arrêter une voiture pour aller chercher de l’essence. Un homme s’arrête tout de suite, ils font l’aller-retour ; pendant ce temps-là, je mets les enfants en sécurité, le plus loin possible de la route (tout en regardant bien, ça semble un bon coin pour les serpents à sonnettes ici), avec chapeaux, réserves d’eau et de bouquins, et en nous couvant (malgré la chaleur) pour nous protéger du soleil encore brûlant. Laurent et notre américain reviennent rapidement (la station n’était pas loin) (et ils ont un peu traversé la bande centrale n’importe comment, la prochaine sortie étant dans trop de miles), remettent de l’essence, et toujours rien. Mais en redémarrant la batterie avec les câbles, miracle, ça repart ! Ouf ! Bon, nous n’étions pas plus inquiets que cela, toujours assez optimistes, et malgré la chaleur, l’endroit était secure pour les enfants, c’était ce qui me faisait peur. Bien, maintenant nous saurons 😉 .
Avec tout ça, il est tard, nous sortons à la prochaine ville, faisons plein d’essence et allons à la bibliothèque, qui reste ouverte jusqu’à 20h ici. Pause détente qui fait du bien à tout le monde ! Laurent profite du wi-fi pour s’occuper des photos et illustrer mes (5) articles en retard, puis il demande à la responsable l’autorisation de stationner sur le parking : elle est ok, parfait ! Tout le monde a bien besoin de dormir, et chacun est heureux de retrouver son lit 😉 .
Jeudi 28 septembre
Matinée de travail à la bibliothèque ; il fait si frais avec la clim que nous sommes obligés d’aller chercher des manches longues 😉 .
A l’extérieur, les températures montent vite… L’après-midi se fera sur la route, dans une chaleur accablante. Nous sommes encore dans des zones où le manque d’eau est très problématique, et polémique si l’on en croit les nombreux panneaux à ce sujet tout le long du chemin… La Californie est vraiment incroyable pour la diversité des paysages et des climats, nulle part ailleurs nous n’avons eu de telles amplitudes. Je ne pensais pas non plus cet état si vallonné, y compris tout le long du littoral (il y a bien plus de reliefs que de plaines !! C’est d’ailleurs dans cet état que se trouve le point culminant des USA ), ni si sec : tout est jaune, à perte de vue, et quasi aucune ville dans ce secteur si peu hospitalier.
La chaleur et la route nous tapent sur les nerfs à tous, les enfants sont particulièrement chamailleurs aujourd’hui… Nous arrivons dans l’agglomération de LA, et retrouvons la joie des embouteillages géants. Direction Venice Beach, pour la 3ème et dernière fois, et à nouveau, Laurent et Mathieu profitent de la baignade, devant un coucher de soleil toujours aussi magnifique 😊 . La fraicheur calme les esprits et fait du bien à toute la famille. Nous avons trouvé à stationner dans l’une des rues résidentielles du quartier, et demandons à la dame devant chez qui nous stationnons si nous pouvons rester là pour la nuit : pas de problème nous répond-elle, la rue est à tout le monde. Cool, un souci de moins, pas besoin de reprendre la route (et de se prendre la tête à trouver où dormir).
Beaucoup de mal à m’endormir ce soir, je pense très fort à une copine, qui vient de perdre sa meilleure amie (que j’avais rencontrée juste avant notre départ), les obsèques sont demain matin (soit presque maintenant, avec le décalage horaire). Encore un cancer qui emporte une personne trop jeune, une jeune femme de notre âge qui laisse derrière elle une petite fille de 9 ans, encore une fille qui devra grandir et se construire sans sa maman. Sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, Laurent a perdu ses 2 parents, moi ma maman (trop jeune également), et nous n’avons que trop conscience que la vie peut basculer, s’arrêter bien trop tôt. C’est peut-être aussi ça qui nous a aider à prendre la décision de partir, ce petit coup de folie. Parce que oui, avec cet argent il aurait été bien plus raisonnable de rembourser une partie de notre prêt immobilier, de mettre de l’argent de côté pour les études des enfants, pour notre retraite ou que sais-je. Mais la vie n’est parfois pas raisonnable, pas raisonnable du tout, bouleversant la vie de famille et enlevant des parents (ou des enfants) trop tôt. Nous avons eu envie de profiter de la vie, de passer du temps ensemble, et tout ce qui est pris ne peut pas nous être enlevé. (fin de la parenthèse pas marrante).
Vendredi 29 septembre
Laurent part faire un jogging (à Venice Beach, c’est pas un peu la classe ?), puis emmène Mathieu et Ysée en balade pendant que je fais travailler Flora. Début d’après-midi, un nouveau passage sur le Walk of Fame, les enfants voulant y retourner (la dernière fois, nous y étions passés à toute vitesse, et pas du bon côté) (et ils veulent s’acheter des souvenirs). Il fait très chaud, nous n’avons pas envie de nous y éterniser, et surtout nous savons que plus nous trainons, pire seront les embouteillages.
Et ça ne loupe pas : le temps de trajet vers notre prochaine destination est passée de 1h30 à 3h20 ! Nous hésitons un peu mais prenons quand même la route. Nous allons chez le père de Deborah (qui nous avait si gentiment accueillis à Seattle 😉 ), qui habite un peu au nord de San Diego. Ras le bol des embouteillages sur l’interstate 5, quitte à mettre longtemps, autant longer la mer ! Nous bifurquons et descendons la côte, et c’est très beau ! Cette partie est habitée tout du long, des villes qui semblent plutôt huppées pour certaines, mais dans l’ensemble la vie y paraît plutôt sympa 😊 .
Nous arrivons très tard chez Bud et Maria, qui nous accueillent avec une grande gentillesse et nous proposent d’utiliser douche, machines et nous proposent même leur chambre d’amis (mais nous refusons, à mon grand regret, pour ne pas laisser les enfants seuls dans la rue. Nous n’avons pu mettre le camping-car dans leur allée, impossible de passer, nous touchions le sol car trop en pente). Pas douchée depuis plusieurs jours, avec les chaleurs que nous avons eu sur les routes, je n’en pouvais plus !
Samedi 30 septembre
Dernier jour aux USA ? Nous aimons bien la date du 1er octobre pour passer la frontière, mais envie de voir un peu San Diego, et surtout encore plein de petites choses à faire avant le changement de pays.
Après avoir travaillé le matin, Bud nous invite gentiment à déjeuner, dans un restaurant mexicain (histoire de se mettre dans l’ambiance). Nous partons ensuite visiter Old Town, le 1er endroit où la ville de San Diego était installée (elle fut plus tard légèrement décalée, plus proche de la rive). Nous tombons bien, il y a un marché de plein air ce jour-là, c’est très sympa. Petit tour au musée, une exposition d’objets d’époque et de photos, nous avons tous bien aimé, notamment pour les chariots et diligences datant de la conquête de l’Ouest et de la ruée vers l’or. Il y a également une des premières habitations, une école, la prison et bureau du shérif, très bien conservées et meublées, ça plaît toujours à toute la famille. Nous y passons un bon moment.
Au moment de repartir, nous recevons un message de Bud s’excusant de ne pouvoir nous accueillir de nouveau pour la nuit : il a eu des plaintes des voisins, un camping-car garé dans la rue faisant visiblement un peu tort au standing des lieux …
Nous passerons la nuit à San Diego, près d’un parc, endroit que nous ajouterons à iOverlander (après nous être fait virer d’un premier endroit par un policier, histoire de bien finir notre trip américain !).
Dimanche 1er octobre
Au programme : se décider sur où passer la frontière. Nos amis de la Nomadfamily, après avoir passé quelques jours sur la côte Pacifique, ont trouvé un très chouette bivouac sur la Mer de Cortès : beaucoup moins de vent et de vagues, beaucoup mieux pour les enfants. Nous avons envie de les rejoindre et partons donc vers l’est pour passer la frontière à El Centro-Mexicali.
Avant cela : courses ! Je sais que certains produits « bizarres » ne seront pas faciles (voir impossibles !!) à trouver, autant en acheter ici. Nous avons également de nombreuses cartes postales à envoyer (que nous trainons depuis quelques semaines, hum hum 😉 ), il nous faut trouver des timbres. Dernier passage dans un Whole Food Market, achat de shampoings solides chez Lush (les seuls bien ici, je n’ai trouvé aucun shampoing correct à la composition pas trop cracra dans ce pays…) (et nous en avons oublié un certain nombre de flacons dans les douches de camping ou encore la veille chez Bud et Maria). Nous roulons tout l’après-midi et atteignons El Centro, côté américain, vers 17h. Il fait déjà presque nuit, trop tard pour passer la frontière ce soir. En effet, il n’est pas recommandé de rouler la nuit au Mexique, et nous compredrons pourquoi dès le lendemain : entre les chaussées toutes trouées, les fameux topes mexicains (dos d’ânes énormes et souvent peu, voir pas, signalés), les véhicules roulant sans lumières, les animaux qu’on peut trouver sur la route… De plus, nous n’avons pas la moindre envie de chercher un bivouac de nuit, dans un pays que nous ne connaissons pas encore. Nous trouvons un Walmart où passer la nuit, et y achetons encore quelques bricoles (masques, tubas). C’est assez incroyable, on se croirait déjà au Mexique, que des latinos. Même à la caisse, la femme ne parle pas anglais (ou ne comprend pas notre anglais 😉 ). Et impossible de trouver des timbres pour l’étranger, ce qui confirme le besoin de rester une nuit et d’attendre l’ouverture de la poste. Le lendemain matin, il nous faudra la matinée pour faire les pleins d’eau, une lessive, les timbres : nous sommes prêts à passer la frontière et avec les réserves nécessaires pour passer 2/3 jours sans bouger du prochain bivouac.
Il y a longtemps que je n’avais pas été sur votre Blog!! Quelle heureuse surprise !!
J’ai lu et relu toutes vos aventures avec curiosité et parfois un sourire en vous imaginant vous démener dans des situations qui font l’aventure.
ça m’a fait du bien car en ce moment je n’ai pas trop le moral.
Seul bémol on sent que vous n’êtes pas sur le chemin du retour si retour il y a !!
Je vais essayer de capturer quelques photos de plus en plus magnifiques.
Encore merci pour ces moments qui me font rêver et oublier le Quotidien.
Bises à tous les cinq ou plus!!
Hola, bravo à vous car tenir comme ça le blog sur plusieurs mois ça demande un effort certain. En tout cas c est une régalade de vous lire et de voir vos photos magnifiques. Et j adhère totalement à votre philosophie de vie, vous ne regretterez jamais ce fabuleux voyage j en suis sur…Quand j étais parti un an en voyages en 2005 les gens me disaient souvent, qu’elle chance tu as de pouvoir voyager, je leur disais toujours c est pas une chance, c est moi qui l ai voulu, je m en suis donné les moyens et j ai réalisé un de mes rêves!!! Il faut juste pouvoir dépasser ses peurs, prendre un peu de risque avoir ce petit grain de folie comme tu disais et puis après c est que du kif…..
Impatient de lire vos nouvelles aventures au Mexique, gros bisous à vous 5….
Ciao ( côté news plus que deux mois avant l arrivée du bébé, la maman et le bébé sont en pleine forme 😊et le papa aussi ).
J’aime beaucoup quand Ade disserte sur le voyage, la vie,l’argent.
Oui il faut en profiter je suis bien placé pour le savoir,mon père, ma femme, ma fille merde de cancer!!!
Pour moi en ce moment c’est dur . mais je m’accroche
bisous.
I agree with the comments- you bring a nice humanity into the adventures, as also when discussed the excitement of visitors coming, and the return to the routine when visitors left. Also now to hear you talk of making a tangible choice to spend this time and money- the payoff for this is in the experiences you and the kids will have, remember, and push forward into future generations. This is a differentiator, this ability to survive, to enjoy, to be careful and also carefree, to go to free museums for having more time later, and so much more. These are lessons many adults don’t learn, which the kids are seeing at young ages, you will not be disappointed in this investment. Bon chance and big hugs to our young friends! Also… Thanks for our postcard, now finally we match the story to the thoughtful souvenir!