Lundi 17 juillet
Départ du camping, toujours dans la fumée. Nous roulerons quasi toute la journée, en espérant voir un peu de ciel bleu, mais c’est toujours très enfumé (plus ou moins selon les endroits). Très frustrant de passer près de lacs et de montagnes qui paraissent si beaux , de paysages que nous aurions sûrement adoré, sans ce filtre blanc qui empêche de profiter… Nous ne voyons plus beaucoup d’animaux non plus, mais heureusement nous croisons un troupeau de bighorns en fin d’après-midi, ce qui nous redonne le sourire 😉.
Nous nous arrêtons dans une recreation area où nous pouvons passer la nuit, assez tôt en fin d’après-midi pour avoir un peu de temps pour se détendre (mölky, jeux, apéro qui se prolonge). Là encore, les feux sont totalement interdits (comme dans toute la Colombie Britannique en fait), dommage, toujours pas de barbecue pour nous. Mais nous passons une bonne nuit.
Mardi 18 juillet
Toujours de la fumée, on repart ! Mais au moins, on voit le ciel bleu, ça commence à s’éclaircir. Nous récupérons la Sea to the Sky Highway (route de la mer au ciel), qui vient de Vancouver, bord de mer, et monte haut dans les montagnes. Pause déjeuner à Lilloet, où nous trouvons un très joli musée de vieux objets, dans le visitor center. Laurent rencontre un bordelais, installé à Montréal depuis 2 ans, qui revient d’Alaska car il était obligé de sortir du Canada pour renouveler son visa tourisme-travail : et oui, pas simple de s’installer dans d’autres pays… Nous faisons un petit bout de route et il fait trop chaud : direction un lac !
L’eau y est très très froide (il n’y a d’ailleurs personne à l’horizon), mais ça fait du bien. Une jeune femme (un peu bizarre) (oui, je sais, il ne faut pas juger les gens sur leur physique) vient nous parler et nous demande si on peut les emmener, elle et son petit copain, à Whistler. C’est vers là que nous pensions aller, mais c’est à + de 100km, et Laurent et moi sommes assez peu motivés à l’idée d’être à 8 dans camping-car (5 places carte grise normalement…), mais ils ont l’air tellement en galère que c’est difficile de leur dire non. Même s’ils sont vraiment bizarres tous les 2 (j’avoue me demander si ce n’est pas une bêtise de les prendre avec nous…). Ce que nous n’avions pas anticipé (mais on ne pouvait pas le savoir), c’est que la route monte beaucoup, puis descend beaucoup beaucoup, les pentes les plus raides que nous ayons eu à affronter jusqu’à présent, et que le poids du véhicule est bien plus important qu’il ne devrait l’être. Les freins chauffent, ça commence à sentir, nous faisons une petite pause. Il n’y a maintenant plus du tout de fumée alentours, et nous retrouvons les magnifiques (et tels que nous les imaginions) paysages montagneux canadiens. Des paysages à prendre en photo, mais avec nos auto-stoppeurs, nous n’avons pas envie de trainer (serions-nous pressés de les déposer ?), donc nous roulons. Arrêt à Pemberton, une trentaine de kilomètres de Whistler, nous les laissons à la grande intersection en leur souhaitant bonne chance, et nous nous occupons des réservoirs et des courses. Un point iOverlander pas trop loin (Hydro BC Pemberton Forest Route), nous pensions y passer la nuit, mais l’endroit est très proche de la route, pas super du tout, et régulièrement nous arrivent des vagues de mauvaises odeurs … Nous ne le sentons pas, et après manger, nous mettons les enfants au lit et reprenons la route, pour aller jusqu’à Whistler, où nous passons la nuit sur un parking bien tranquille, avec vue sur les neiges éternelles 😊 .
Mercredi 19 juillet
Aujourd’hui, pas de route. Enfin, nous décidons de ne pas aller vers une autre ville et de rester ici pour la journée. Nous sommes à côté du parc olympique (JO hiver Vancouver 2010), hop nous y allons pour faire une petite randonnée (après avoir beaucoup trainé toute la matinée). Les lieux sont beaux, mais pas aussi extraordinaires que ceux vus jusqu’alors (ou peut-être qu’on s’habitue à la beauté 😊 ). Nous montons en haut du tremplin de saut à ski : impressionnant !
Après déjeuner, nous redescendons vers la ville, mais ça ne donne pas envie de s’y attarder. On nous a indiqué un trail sympa à faire avec les enfants, j’y vais avec Clara, Mathieu et Ysée. Laurent et Flora se sont fâchés très fort, nous les laissons se débrouiller. Sympa mais sans plus (le principal intérêt pour les enfants aura été de voir des hydravions touristiques se poser et décoller).
Nous remontons vers les sommets, en direction d’un lac au bord duquel nous pourrions passer la nuit. Très vite, nous sommes sur de la piste toute cabossée, difficile pour notre véhicule, et quelques mètres plus loin un panneau indique que pour ce trajet, une high clearance (hauteur de roues ? Je ne sais pas le traduire) est recommandée… Marche arrière, direction un parking tout proche près de chutes d’eau, et c’est pas mal non plus (nous ajoutons le point iOverlander Johnny’s Waterfalls).
Nous y retrouvons un jeune canadien que nous avions croisé sur la piste, qui a renoncé lui aussi, avec son espèce de combi-pas-VW, et qui a décidé de s’arrêter là pour la nuit également. Je lui propose de partager notre repas (ça me semble tellement l’aventure de voyager comme ça) (oui, ce que nous faisons semble aussi l’aventure à d’autres … nous sommes tous les aventuriers de quelqu’un ? 😀 ), et nous passons un bon moment ensemble. Il parle très bien français (sa mère est québécoise), connaît bien le coin et va nous donner de bons conseils pour la suite du trajet vers Vancouver et pour l’île de Vancouver, où nous irons après le départ de Clara. Cette dernière va passer la soirée avec lui (après quelques jours en immersion dans une famille avec 3 enfants, ça doit lui faire du bien 😉).
Jeudi 20 juillet
Comme toujours, nous sommes réveillés bien avant tout le monde, et bloqués dans la capucine en attendant de pouvoir descendre. Notre ami canadien vient frapper à notre fenêtre : il a fabriqué des colliers pour les enfants, avec des pierres de la région qu’il avait ramassées, et il avait peur que nous partions avant qu’il n’ait le temps de leur donner (= aucun risque). C’est très gentil, et Ysée va adopter tout de suite son pendentif et ne veut plus le quitter depuis ! Il nous redonne quelques conseils pour la suite, et Flora lui offre un bracelet de sa confection. Une petite conversation vidéo avec Julien (mon petit frère), ça fait du bien 😊.
Nous n’avons pas randonné depuis trop longtemps (un jour ?), hop, en route pour la Cat Lake (lac du Chat, comment aurions-nous pu passer à côté ? 😉 ). Là encore, ça se mérite, de la piste qui monte dur pour y arriver, mais Laurent réussit à nous y conduire.
Et là, nous sommes dans une forêt avec des arbres immenses, toujours dans une zone d’ours, avec quelques emplacements de camping sauvage autour du lac. Nous tombons sous le charme de cette forêt (déclarée enchantée par Ysée) (merci Chantal Goya 😮 ) , on se sent ici aussi dans un endroit à part. Très vite, Clara entraîne les enfants dans un parcours, ils sautent de souches en arbres couchés, de pierres en obstacles divers. Et ils s’amusent comme des petits fous 😉.
Nous allons parcourir ainsi une bonne partie du tour du lac. Mathieu et Ysée veulent se baigner (bien entendu) , mais nous n’avions pas pris les maillots, et il ne fait pas très chaud ici. En chemin, nous pouvons également voir les maintenant habituels box métalliques à fermeture anti-ours pour ranger toute nourriture, savon, produits de soin etc, ainsi que d’ingénieux systèmes de câbles et poulies pour mettre en hauteur, hors de portée des ours, les affaires des campeurs. Ça ne rigole pas avec les ours dans ces régions !
Nous finissons la balade, et mangeons sur place avant de repartir
Nous allons vers Squamish, ville réputée pour ses spots d’escalade et de randonnée, mais notre priorité absolue est de vider les cuves, et de remplir le réfrigérateur (les uns étant plein, l’autre étant vide). Et nous voyons enfin les premières eaux de l’océan Pacifique, quelle joie !
J’ai adoré les endroits traversés ces dernières semaines (moi qui n’apprécie pas plus que ça la montagne en France 😉 ), mais je suis ravie de revoir la mer 😊 . Il ne nous reste plus beaucoup de temps pour se promener, nous allons directement sur le lieu du bivouac conseillé (iOverlander Squamish Spit), une longue avancée dans les eaux du Pacifique, qui forment à cet endroit une sorte d’estuaire. C’est très beau, avec les montagnes qui donnent l’impression de plonger dans la mer de part et d’autre. Nous pouvons même y voir des phoques qui nagent pas loin. Un drôle de canadien vient discuter avec Laurent et lui explique qu’on peut voir plusieurs dessins dans la montagne en face, en lui faisant des schémas.
Nous allons passer un bon moment à les chercher, et c’est amusant de constater que nous ne les voyons pas tous pareil ou au même endroit. Les enfants en trouvent même qu’il ne nous avait pas indiqués, et il va être très content que Laurent lui montre 😊 . Nous voilà bien installés pour la nuit, mais pour la 1ère fois depuis notre départ, nous sommes en panne d’eau…. Il n’y en avait pas à la dump station, et nous pensions avoir un peu plus de marge. Tant pis pour la vaisselle ce soir, ça sera notre priorité demain !
Vendredi 21 juillet
Nous démarrons sans attendre que tout le monde soit réveillé, et allons chercher de l’eau dans une station service. Il y a même une grille pour vider les eaux grises, parfait, nous allons pouvoir remplir/vider/remplir en prenant les douches etc sur place (oui, un parking de station n’est pas l’endroit le plus glamour pour prendre son petit déjeuner et passer la matinée, mais ça fera l’affaire). Nous avançons vers Vancouver et la mer, c’est beau de voir montagnes et mer depuis les hauteurs… Pause courses (ouiii, un Whole Foods Market 😉 ) et déjeuner à West Vancouver, dans un joli parc au bord de l’eau (iOverlander Dudarave park), où les enfants grimpent aux arbres.
Nous traversons ensuite un bout de Vancouver, dont le centre, et sommes plongés dans les embouteillages. A nouveau, le boondocking est la solution la plus simple et la plus sympa pour passer quelques jours près d’une grande ville, et à nouveau nous sommes très bien tombés : à Richmond, commune au sud de Vancouver, c’est chez Rainer et sa famille que nous allons stationner quelques jours. Une famille composé d’un père allemand, une mère japonaise, et 2 garçons de 14 et 10 ans, un accueil très gentil, et le plein de bons conseils.